Les partis politiques demandant un moratoire ont peur et font le jeu du gouvernement Le chiffre lui-même donne le tournis: 49 partis p...
Les partis politiques demandant un moratoire ont peur et font le jeu du gouvernement
Le chiffre lui-même donne le tournis: 49 partis politiques. Il s'agit du nombre de formations partisanes ayant signé le «Mémorandum d'Entente» du mardi 9 décembre 2014 avec Son Excellence Monsieur Houssen Hassan Ibrahim dit «Jeannot», le joyeux et truculent ministre de l'Intérieur, de l'Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (c'est la joie totale). Et dire qu'il y a des dizaines d'autres partis politiques qui n'ont pas signé ce texte politique contreproductif reléguant le Droit aux oubliettes. Le Mali compte tout de même 120 partis politiques pour une population de 16 millions d'habitants. Passons. Ce qui est extraordinaire aux Comores, c'est que 49 partis politiques ont apposé leurs signatures sur un document polémique et contraire au Droit positif comorien. Ces partis ont commis la lourde erreur de n'avoir pas vérifié la recevabilité des pièces constituant le dossier de leurs candidats et sont allés par la suite pleurer sur l'épaule d'un gouvernement qui n'attendait que ça. De prime abord, ces partis politiques sont fautifs, si l'on exclut les candidatures qui ont été escamotées de manière délibérée par le gouvernement, avec la complicité de la déplorable Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) pour créer la grande confusion dans le pays et rendre impossible la tenue des scrutins. D'ailleurs, il est à noter que les 49 partis politiques qui ont «fauté» sont très bien entrés dans le jeu de l'appareil d'État, notamment quand ils demandent un moratoire de 72 heures avant la clôture de la période des recours au sujet des candidatures invalidées.
Le gouvernement attendait tout simplement que ces 49 partis politiques mendiants lui demandent un moratoire correspondant au report des élections car les partis politiques qui sont entrés dans ce processus de compromissions ne seraient pas fâchés de ce report, étant donné que la plupart d'entre eux n'ont même pas un sou pour mener une campagne électorale active et honorable, pendant que d'autres sont dans une mendicité politique et financière qui fait honte, à un moment où quelques autres partis politiques s'engagent dans ces élections de «janvier et février 2015» en ayant la frousse, sachant pertinemment qu'ils ne feront élire même pas une poule de la basse-cour. En signant le «Mémorandum d'Entente», les 49 partis politiques n'ont fait que redorer le blason entièrement terni du gouvernement, en démontrant que ce dernier est ouvert au dialogue et à l'apaisement, alors qu'il ne devait être ouvert qu'au Droit…
Ceci est d'autant plus vrai que le mercredi 10 décembre 2014, on a entendu trop de bêtises de la bouche du ministre Houssen Hassan Ibrahim, après une rencontre d'explication qui a eu lieu au ministère des Relations extérieures avec les partenaires internationaux des Comores. Parmi les perles du ministre chargé de la Fraude électorale, on relève celles-ci, qui témoignent de son mépris envers les Comoriens: «La réunion a été tout à fait normale. Il était de notre devoir d'expliquer à la communauté internationale ce qu'il s'est passé», «surtout pour la rassurer de la continuité et la sérénité retrouvées», «cette pratique est exceptionnelle. Nous l'avons rassuré que cela ne se reproduira plus». L'imprudent ministre continue sa litanie d'insanités: «Suite à la publication des listes électorales, le ministère a pris l'initiative de ramener les organisations politiques et la CÉNI autour d'une table de négociation. C'était des négociations tripartites», «le ministère était présent pour superviser et mener à bien les négociations». Pour se donner bonne conscience, le fêtard s'enfonce dans d'autres mensonges absolument condamnables: «Non seulement nous voulons consolider la paix, mais nous voulons aussi la sérénité dans ce pays. Parce que sans la paix et la sérénité dans un pays, nous ne pourrons pas organiser les élections». Quand on l'interroge sur les organisations politiques qui ont refusé d'être associées au Mémorandum, le chef bambochard déclare avec une forte dose de mauvaise foi et de duplicité: «Dans un pays démocratique comme le nôtre, on ne peut pas empêcher les gens de critiquer. En tout cas, le Mémorandum est signé par 49 partis politiques, de l'opposition comme du pouvoir». Les Comores, pays démocratique…
Bien évidemment, il s'agit d'un tissu de mensonges car «la sérénité et la continuité» doivent découler de l'application de la Loi et non de petits arrangements politiques violant cette même Loi. Le gouvernement et les partis politiques n'ont qu'à appliquer la Loi, et les vaches seront mieux gardées. Il n'y avait aucune négociation à mener. Les partis politiques qui se disent lésés n'avaient qu'à adresser leurs recours à la Cour constitutionnelle au lieu de se lancer dans des négociations anticonstitutionnelles avec un ministre qui ne connaît pas les règles élémentaires d'organisation d'une élection. Une fois de plus, il faudra signaler que le ministre Houssen Hassan Ibrahim s'est invité dans cette affaire, qui ne regarde que la Cour constitutionnelle, à la manière d'un cheveu sur la soupe, et ça fait très sous-développé. Comment les Comoriens vont-ils apprendre à respecter la Loi si tout finit autour d'une table de négociations? Et que valent ces partis politiques qui violent la Loi et qui comptent sur des négociations et arrangements pour le rattrapage final? Une fois de plus, on constate que la politique aux Comores s'est complètement dégradée au point de rester entre les mains de branquignols grandguignolesques. C'est d'une tristesse... On est en droit de se demander pourquoi, quand on se présente à une élection et qu'on dispose de plus de 3 semaines pour se préparer, on ne s'arrange pas pour constituer un bon dossier. Mesdames et Messieurs les candidates et candidates, j'ai vu le formulaire comportant la liste des documents à remettre à la CÉNI. Quand vous avez une liste pareille, vous reproduisez sur une feuille de papier tous les documents demandés. Vous les mettez dans une pochette selon l'ordre figurant sur le document officiel, un à un et jusqu'à la fin. Ce n'est pas du tout difficile et mortel. Alors, pourquoi vous ne le faites pas et vous venez semez des troubles dans le pays?
Pour sa part, la CÉNI a un retard sémantique à rattraper. À ce jour, le mot «parité» n'est arrivé aux oreilles d'aucun de ses membres. Et au lieu de rejeter une candidature pour cause de non-respect de la «parité hommes-femmes» ou «parité», elle nous parle d'«alternance», qu'elle met au masculin avec un entêtement d'âne rouge, alors qu'il saute aux yeux qu'il s'agit d'un mot féminin. Pourquoi et comment le Comorien doit-il faire confiance à des gens qui sont aussi ignorants et nullissimes? Cela en dit long sur le malaise créé par cette institution manquant visiblement de sérieux et de crédibilité.
Dans l'affaire, on apprend tout de même une chose qui fait rire à mort. Finalement, le pétillant et sémillant M'sio («Monsieur», dans le langage de la rue et du souk au Maroc) Nourdine Bourhane, déjà Vice-président chargé du ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat (ouf!) devient également le ministre des Relations extérieures et de la Coopération chargé de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde arabe (par pitié, arrêtez cette liste qui tue!), pour assurer «l'intérim» du Grand Docteur El-Anrif Saïd Hassane, parti se faire humilier dans une élection qu'il n'a aucune chance de remporter. Saïd Abdallah Mwera, d'Ivoini, à côté de Mitsamiouli, a sa petite idée sur la question: «Le Président Ikililou Dhoinine veut changer El-Anrif Saïd Hassane à la tête de la diplomatie comorienne. Il lui demande d'aller se faire humilier dans une élection, qu'il ne gagnera jamais. Après, il lui dira qu'il ne peut plus reprendre un homme battu aux élections dans sa propre région d'origine. Je suis de la région de Mitsamiouli, où ce ministre ne passera pas. Je l'aime bien, je m'entends bien avec lui, mais la réalité reste la réalité. Il ne passera pas». Adieu diplomatie, veau, vache, cochon, couvée… Les Comoriens n'ont pas encore fini de rire et de ricaner.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 11 décembre 2014.
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