Vers un examen de la loi des finances par une Assemblée sans mandat, ni légitimité

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Faute d’élections, le gouvernement s’enferme dans la réunionite des vains séminaires « La tarte à la crème. La tarte à la crème. La tar...

Faute d’élections, le gouvernement s’enferme dans la réunionite des vains séminaires

«La tarte à la crème. La tarte à la crème. La tarte à la crème». Alors que la rue comorienne s’interroge, faute de gronder au-delà d’une journée d’«Opération Île morte», le gouvernement comorien, enfermé dans son autisme historique et légendaire, s’arcboute sur les séminaires, le plus grand «apport» du régime politique actuel. En effet, le gouvernement actuel organise plus de séminaires (à l’utilité douteuse) par an que les séminaires, symposiums, congrès, et autres journées d’études sous tous les autres régimes politiques réunis. En voyant tout ce flafla, le peuple se demande si c’est vraiment un gouvernement d’action et de mission ou un gouvernement de la réunionite aiguë. D’ailleurs, il aurait fallu que les autorités comoriennes se renseignent auprès des lanceurs de vannes en Algérie qui, à un moment donné, avaient lancé la boutade assassine suivante: «On organise tellement de réunions en Algérie que même les poules y assistent, et c’est la raison pour laquelle elles n’ont pas le temps de pondre des œufs et qu’il y a la crise des œufs en Algérie».

On pourrait dire la même chose aux Comores où, au lieu d’organiser un scrutin regroupant plusieurs volets aussi indéfinissables qu’indéfinis, les gouvernants se réunissent, disent des blablas et font du banabana. Hier, toute honte bue, on vit le gouvernement réunir les membres de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI), de la Cour constitutionnelle et des Commissions électorales insulaires et leur décerner, en deux jours seulement, des Doctorats en Droit constitutionnel, Section «Contentieux électoral». C’est la plus grande escroquerie institutionnelle de tous les temps. Deux jours pour former des fêtards en contentieux électoral, et personne n’a relevé l’incongruité et l’absurdité de la situation! Aujourd’hui, le gouvernement en remet une nouvelle couche, en commençant un nouveau «truc» pompeusement qualifié de «séminaire d’échange d’expériences et d’appropriation des textes électoraux à l’intention des institutions impliquées dans le processus», engageant même des partenaires étrangers des Comores, dont l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
    
Les Comoriens attendent des élections, et on leur sert des séminaires. Selon Georges Nakseu-Nguefang, sous-directeur à la Direction de la Paix, de la Démocratie et des Droits de l’Homme à l’OIF (Photo aux côtés de Houssen Hassan Ibrahim), le séminaire ayant démarré ses travaux à Moroni ce mercredi 5 novembre 2014 se résume à une aide à la CÉNI, aux médias (bien évidemment, les sites et blogs, véritables véhicules de l’information aux Comores, seront passés par pertes et profits), à la «société civile» (Saïd Abdallah Mchangama doit se frotter les mains, lui qui crie sur les toits que l’Ambassade de France à Moroni l’a félicité pour son «Opération Île morte») et à la moribonde et risible Cour constitutionnelle. «La tarte à la crème». On est plié de rire quand Houssen Hassan Ibrahim prit la parole pour verser dans les lieux communs, billevesées et autres banalités. Qu’on s’en rende compte: selon le ministre fêtard, la Cour constitutionnelle, la CÉNI et les Commissions électorales insulaires ont «grand rôle à jouer avant, pendant et après ces élections». Quelle intelligence éclairée et éclairante! Quelle grandeur d’âme!

Quel grand homme! On devrait lui attribuer le Prix Nobel de la Paix en 2015, et les gens sérieux vont s’y mettre avec détermination. Voilà que le fameux ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (pitié! Pitié! Ce n’est pas encore fini?) se croit obligé d’en rajouter par d’autres lieux communs: «Les textes électoraux doivent être scrupuleusement appliqués» car «c’est à cette condition seulement que les conflits seront évités, les suspicions écartées et les esprits bien apaisés». Quel menteur! Est-il obligé de dire tout ça, alors que c’est lui qui doit appliquer les textes et qui ne les appliquera pas? S’il était sincère, il ne se serait pas cru obligé de débiter toutes ces bêtises parce que c’est sur lui que pèsent les soupçons de fraude électorale et non sur l’homme de la rue. S’il était quelqu’un de sérieux, il aurait dû commencer par dire aux Comoriens ce qu’il en est des moyens de financement de ces élections qui jouent au cache-cache et aux arlésiennes. C’est tout. Mais, il ne sait pas se taire au bon moment.
   
Au moment où le gouvernement se ridiculise auprès du peuple comorien par sa réunionite, on apprend que le vendredi 7 novembre 2014, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, également ministère des Finances, de l’Économie, du Budget de l’Investissement et du Commerce extérieur chargé des privatisations, va défendre la loi des finances de 2015 devant une Assemblée inexistante, une Assemblée illégitime et sans mandat populaire et ne représentant plus le peuple depuis le 29 avril 2014. C’est d’une tristesse… On appelle cette Assemblée «représentation nationale» et ses Députés «représentants du peuple».

Or, la période pour laquelle le peuple avait «élu» ces gens-là par la fraude électorale et l’argent du peuple comorien sous Ahmed Sambi est bel et bien révolue. Emportés par leur tendance naturelle à l’exagération, le Caporal Bourhane Hamidou, l’ancien putschiste Djaé Ahamada Chanfi, Abdoulfattah Saïd Mohamed, Bianrifi Tarmindhi, Hassane Ali Tabibou, Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui oublient un peu trop facilement leurs turpitudes à l’Assemblée et veulent y retourner pour sévir de nouveau par leur «douce incompétence» et leur corruptibilité suivie de corruption avérée. Ces gens-là seront parmi ceux qui vont voter la loi des finances des Comores pour 2015 sans même comprendre un traître mot du discours technique et savant que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi va prononcer devant eux. On est plié de rire quand on sait que le très corrompu et trop incompétent Hassane Ali Tabibou est le Président de la Commission des Finances de cette pauvre Assemblée.
   
En tout état de cause, la loi des finances de 2015 est d’emblée frappée d’inconstitutionnalité parce que l’Assemblée qui va la voter est absolument illégitime. Il aurait fallu mettre en place une institution parlementaire de transition regroupant toutes les formations politiques du pays pour travailler sur cette loi des finances. Mais, rien n’a a été fait dans ce sens. Au surplus, on n’a pas entendu la fameuse «opposition» se prononcer sur ce sujet, alors qu’elle avait promis d’occuper l’Assemblée le dimanche 2 novembre 2014, date à laquelle devait se tenir les élections législatives et autres, élections qui n’ont pas eu lieu. Elle est où donc «l’opposition» comorienne? Elle n’est nulle part, et c’est ce vide qui va permettre au gouvernement de repousser encore et toujours la date des élections jusqu’en 2016, pour qu’elles aient lieu en même temps que le scrutin présidentiel. Dans cette affaire, les responsabilités sont bel et bien partagées parce que si le gouvernement peut agir à sa guise, c’est parce qu’elle sait que le pays n’a plus d’opposition. C’est la triste vérité.

Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 6 novembre 2014.
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