Le gloubi-boulga de Nourdine Bourhane, le Vice-président qui refuse de se taire Il n’est ni bon, ni mauvais. Il n’est ni un mauvais boug...
Le gloubi-boulga de Nourdine Bourhane, le Vice-président qui refuse de se taire
Il n’est ni bon, ni mauvais. Il n’est ni un mauvais bougre, ni le vilain petit canard, ni le mauvais cheval. Nourdine Bourhane, puisqu’il s’agit de lui, a tout juste deux défauts, dont il n’arrive pas à se défaire: d’une part, il aime être partout comme un verbe, d’autre part, il n’arrive jamais à savoir quand il doit se montrer sobre et discret, donc quand il doit se taire, dans l’intérêt de tous, y compris de lui-même et du gouvernement dont il est l’un des principaux acteurs. Officiellement, il est le Vice-président en charge du ministère de l’Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l’Urbanisme et de l’Habitat (Assez, assez! De grâce! Dieu, nous Vous prions d’arrêter la longue litanie de ses fonctions). Or, à l’épreuve de la réalité du pouvoir politique, il est «l’individu-État», celui qui est partout, s’affiche partout, est visible sur toutes les photos officielles, signe même les tickets de tombola et de kermesse, essaie le son des micros et le volume des haut-parleurs dans les conférences. Que le Président Ikililou Dhoinine lui demande d’assurer son intérim, le temps d’un voyage officiel à l’étranger, que notre homme s’arroge le droit de signer des décrets qui pouvaient bien attendre le retour du chef de l’État, des décrets portant sur des sujets aussi sensibles, difficiles et polémiques que l’organisation des élections de l’impossible. Il y a quoi qui puisse pousser cet homme qui présente le portrait physique du gendre idéal à ne pas pouvoir laisser refroidir le rôti? Son statut d’«individu-État», il va sans dire. Cette fois, il a encore fait dans la démesure parce que, invité à la moribonde ORTC, il s’est livré à un discours pavlovien de défense du bilan de la présidence d’Ikililou Dhoinine au-delà du raisonnable, en de termes qui sonnent faux-cul et sentent la magouille politicienne à plein nez. En d’autres termes, il n’a pas su choisir ses termes pour parler de manière correcte et convaincante aux Comoriens, croyant qu’il suffit de dire des bêtises pour être pris au sérieux par le peuple comorien.
L’homme Nourdine Bourhane était donc l’invité de l’ORTC, la boîte nationale à images des Comores. Et là, il se lança dans une longue divagation verbale pour tenter de convaincre les Comoriens que dans les Comores d’aujourd’hui, tout va très bien, que le gouvernement ne se repose jamais, ne dort jamais, ne se trompe jamais, que la dette des Comores a été effacée dans le cadre de l’Initiative pays pauvres très endettés (IPPTE) chère au Vice-président Mohamed Ali Soilihi, que l’électricité va reprendre, que les panneaux solaires «made in China» vont sauver les Comores de l’obscurité et des ténèbres, que l’École comorienne tient une forme olympique, que les routes sont partout, et qu’en définitive, le régime politique d’Ikililou Dhoinine est le meilleur des Comores, etc. Il est vrai que l’un des handicaps du régime politique du Président Ikililou Dhoinine réside dans sa stratégie de communication. Celle-ci n’existe pas. Il n’y a dans ce régime politique que Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, qui peut expliquer l’action gouvernementale sans donner aux personnes honnêtes et objectives qu’il fait dans la langue de bois. Jusqu’à là, il ne s’agit pas des détracteurs, adversaires et ennemis, mais des gens sérieux et honnêtes, ceux qui ont la volonté d’analyser les faits de manière objective au lieu de dire: «Celui-là, je ne l’aime pas et j’adore le détester». Au risque de faire de la redondance donc, le gouvernement comorien n’a pas de stratégie de communication, ne sait pas communiquer et ne communique pas.
Il ne sait même pas valoriser ses propres actions positives et se mettre en valeur. Et quand un Nourdine Bourhane, en pleine «crise existentielle et existentialiste» des Comores, se lance dans ses blablas pour dire que tout va bien aux Comores, il se couvre de ridicule et jette l’opprobre sur la République dans son ensemble. Il aurait pu être plus pédagogique, plus responsable et expliquer que le pays est bien tenu mais qu’il est en pleine transition sur le plan économique, que l’héritage des régimes politiques passés est lourd, que la crise mondiale est passée par là, que même les partenaires des Comores sont plongés dans la crise, etc. Mais, voilà, Zorro arrive et apporte le bien partout. En pleine crise générale du pays, les Comoriens ont ressenti les propos du Vice-président comme une morsure de serpent venimeux suivie d’injures et d’insultes. Le Vice-président a transformé les Comoriens en femmes battues par des maris violents qui, au réveil, complètement détruites, sur un lit d’hôpital, ont pour premiers mots: «Est-ce que mon gentil mari chéri m’a apporté des fleurs? Il va bien, au moins? Est-ce qu’on s’occupe bien de lui? Dites-lui qu’il me manque beaucoup et que j’ai hâte de retourner dans notre douillet nid d’amour. Dites-lui que je l’aime de tout mon cœur». Cela étant, quelqu’un doit dire à Nourdine Bourhane que des fois, il faut savoir se taire et qu’il doit se taire. Son acharnement à vouloir être partout en même temps est touchant, mais pour éviter le ridicule, il gagnerait à être taiseux de temps à autre.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 9 novembre 2014.
Il n’est ni bon, ni mauvais. Il n’est ni un mauvais bougre, ni le vilain petit canard, ni le mauvais cheval. Nourdine Bourhane, puisqu’il s’agit de lui, a tout juste deux défauts, dont il n’arrive pas à se défaire: d’une part, il aime être partout comme un verbe, d’autre part, il n’arrive jamais à savoir quand il doit se montrer sobre et discret, donc quand il doit se taire, dans l’intérêt de tous, y compris de lui-même et du gouvernement dont il est l’un des principaux acteurs. Officiellement, il est le Vice-président en charge du ministère de l’Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l’Urbanisme et de l’Habitat (Assez, assez! De grâce! Dieu, nous Vous prions d’arrêter la longue litanie de ses fonctions). Or, à l’épreuve de la réalité du pouvoir politique, il est «l’individu-État», celui qui est partout, s’affiche partout, est visible sur toutes les photos officielles, signe même les tickets de tombola et de kermesse, essaie le son des micros et le volume des haut-parleurs dans les conférences. Que le Président Ikililou Dhoinine lui demande d’assurer son intérim, le temps d’un voyage officiel à l’étranger, que notre homme s’arroge le droit de signer des décrets qui pouvaient bien attendre le retour du chef de l’État, des décrets portant sur des sujets aussi sensibles, difficiles et polémiques que l’organisation des élections de l’impossible. Il y a quoi qui puisse pousser cet homme qui présente le portrait physique du gendre idéal à ne pas pouvoir laisser refroidir le rôti? Son statut d’«individu-État», il va sans dire. Cette fois, il a encore fait dans la démesure parce que, invité à la moribonde ORTC, il s’est livré à un discours pavlovien de défense du bilan de la présidence d’Ikililou Dhoinine au-delà du raisonnable, en de termes qui sonnent faux-cul et sentent la magouille politicienne à plein nez. En d’autres termes, il n’a pas su choisir ses termes pour parler de manière correcte et convaincante aux Comoriens, croyant qu’il suffit de dire des bêtises pour être pris au sérieux par le peuple comorien.
L’homme Nourdine Bourhane était donc l’invité de l’ORTC, la boîte nationale à images des Comores. Et là, il se lança dans une longue divagation verbale pour tenter de convaincre les Comoriens que dans les Comores d’aujourd’hui, tout va très bien, que le gouvernement ne se repose jamais, ne dort jamais, ne se trompe jamais, que la dette des Comores a été effacée dans le cadre de l’Initiative pays pauvres très endettés (IPPTE) chère au Vice-président Mohamed Ali Soilihi, que l’électricité va reprendre, que les panneaux solaires «made in China» vont sauver les Comores de l’obscurité et des ténèbres, que l’École comorienne tient une forme olympique, que les routes sont partout, et qu’en définitive, le régime politique d’Ikililou Dhoinine est le meilleur des Comores, etc. Il est vrai que l’un des handicaps du régime politique du Président Ikililou Dhoinine réside dans sa stratégie de communication. Celle-ci n’existe pas. Il n’y a dans ce régime politique que Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, qui peut expliquer l’action gouvernementale sans donner aux personnes honnêtes et objectives qu’il fait dans la langue de bois. Jusqu’à là, il ne s’agit pas des détracteurs, adversaires et ennemis, mais des gens sérieux et honnêtes, ceux qui ont la volonté d’analyser les faits de manière objective au lieu de dire: «Celui-là, je ne l’aime pas et j’adore le détester». Au risque de faire de la redondance donc, le gouvernement comorien n’a pas de stratégie de communication, ne sait pas communiquer et ne communique pas.
Il ne sait même pas valoriser ses propres actions positives et se mettre en valeur. Et quand un Nourdine Bourhane, en pleine «crise existentielle et existentialiste» des Comores, se lance dans ses blablas pour dire que tout va bien aux Comores, il se couvre de ridicule et jette l’opprobre sur la République dans son ensemble. Il aurait pu être plus pédagogique, plus responsable et expliquer que le pays est bien tenu mais qu’il est en pleine transition sur le plan économique, que l’héritage des régimes politiques passés est lourd, que la crise mondiale est passée par là, que même les partenaires des Comores sont plongés dans la crise, etc. Mais, voilà, Zorro arrive et apporte le bien partout. En pleine crise générale du pays, les Comoriens ont ressenti les propos du Vice-président comme une morsure de serpent venimeux suivie d’injures et d’insultes. Le Vice-président a transformé les Comoriens en femmes battues par des maris violents qui, au réveil, complètement détruites, sur un lit d’hôpital, ont pour premiers mots: «Est-ce que mon gentil mari chéri m’a apporté des fleurs? Il va bien, au moins? Est-ce qu’on s’occupe bien de lui? Dites-lui qu’il me manque beaucoup et que j’ai hâte de retourner dans notre douillet nid d’amour. Dites-lui que je l’aime de tout mon cœur». Cela étant, quelqu’un doit dire à Nourdine Bourhane que des fois, il faut savoir se taire et qu’il doit se taire. Son acharnement à vouloir être partout en même temps est touchant, mais pour éviter le ridicule, il gagnerait à être taiseux de temps à autre.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 9 novembre 2014.