Une découverte majeure faite par des chercheurs français ouvre une nouvelle voie dans la lutte contre le VIH. C'est une révoluti...
Une découverte majeure faite par des chercheurs français ouvre une nouvelle voie dans la lutte contre le VIH.
C'est une révolution dans la lutte contre le sida. Selon deux équipes de chercheurs français, de l'Inserm de Créteil et de l'Inserm-Université d'Aix-Marseille et des hôpitaux de Marseille*, l'homme serait capable de guérir du VIH en l'intégrant à ses propres gènes. Impensable ? La preuve est venue des koalas, expliquent les auteurs, dont l'étude est publiée ce mardi 4 novembre dans la revue Clinical Microbiology and Infection. Depuis une dizaine d'années déjà, en effet, les scientifiques constatent que ces petits mammifères aux allures de peluches commencent à devenir résistants à un rétrovirus, similaire à notre sida, qui les décimait depuis les années 1920. Et cela, spontanément, en l'assimilant à leur ADN sous une forme "neutralisée".
"Ce phénomène se déroule sous nos yeux pour les koalas, mais nous savons qu'il s'est produit pour beaucoup de grandes épidémies par le passé", explique le professeur Didier Raoult, directeur de l'unité des maladies infectieuses et tropicales émergentes à la faculté de médecine de Marseille, et par ailleurs collaborateur du Point. "La découverte date de 2001. On sait aujourd'hui qu'environ 8 % du génome humain contient des rétrovirus désactivés. Il y a plusieurs millions d'années, les premiers rétrovirus l'envahissaient, et la riposte trouvée par l'espèce humaine a été d'intégrer ses gènes en les détériorant. C'est en fait la plus ancienne façon de lutter contre l'ennemi microbe", poursuit le professeur Raoult. Dans le cas du sida, sans traitements à ses ravages, les hommes seraient certainement morts par millions. Certains individus ont cependant réussi à "avaler" leur ennemi et à le vaincre. Comme les koalas !
Des gènes "brisés"
Restait à savoir si ces "avaleurs" de sida existent et à comprendre leurs secrets. L'équipe du professeur Raoult, conjointement avec celle de l'unité de recherche Inserm de Créteil, a trouvé chez deux patients les anticorps du VIH alors qu'ils n'avaient pas manifesté le moindre symptôme de la maladie, et sans même que le virus soit détectable dans leur sang. Une analyse réalisée grâce à des technologies modernes de séquençage massif a permis de reconstituer le génome du VIH présent dans leur organisme, et de constater que ses gènes sont "interrompus", brisés en quelque sorte, toujours aux mêmes endroits. De ce fait, le virus ne peut plus se multiplier, le voilà impuissant, mais il reste présent à l'intérieur de l'ADN des patients. Ces derniers ont spontanément guéri de l'infection, et depuis près de trente ans pour l'un d'entre eux.
Pour expliquer cette désactivation du virus, les chercheurs désignent Apobec, une enzyme qui permet d'ordinaire aux hommes de lutter contre les virus, mais qui est justement neutralisée par une protéine du VIH. Une enzyme dont, en août 2014, des chercheurs de l'université de Nashville, aux États-Unis, ont montré qu'elle pouvait être "stimulée" et retrouver ainsi ses capacités offensives. D'où l'immense espoir ouvert par la recherche sur l'"intégration" du rétrovirus désactivé : elle pourrait, grâce à la stimulation de l'Apobec, aider à guérir les malades du sida, mais aussi permettre de détecter chez les patients nouvellement infectés ceux qui ont une chance de guérir spontanément, sans recourir à l'arsenal des trithérapies...
(*) Colson P, Ravaux I, Tamalet C, Glazunova O, Baptiste E, Chabrière E, Wiedemann A, Lacabaratz C, Chefrour M, Picard C, Stein A, Lévy Y, Raoult D. HIV infection en route to endogenization: two cases. Clin Microbiol Infect 2014. Par lepoint.fr
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