Pour sauver son Abdoulkarim Mohamed dans le Mbadjini-Ouest, il mobilise sa CRC Très touchant et très émouvant, l’amour paternel que le ...
Pour sauver son Abdoulkarim Mohamed dans le Mbadjini-Ouest, il mobilise sa CRC
Très touchant et très émouvant, l’amour paternel que le Président Ikililou Dhoinine porte à son ami le Grand Docteur Abdoulkarim Mohamed, ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche, de la Culture des Arts, chargé de la Jeunesse et des Sports (Ouf! Ouf! Quelle belle litanie de fonctions gouvernementales!). Ce mot «paternel» est presque un peu osé, mais le visage éternellement jeunot, poupon et bonbon de l’ancien étudiant à Béni-Mellal et Rabat se prête à toutes les interprétations générationnelles. On pourrait alors parler d’«amitié», mais la relation entre les deux hommes, pharmaciens de formation et de carrière avant leur fracassante entrée en politique, va beaucoup plus loin. Trop loin même. C’est ainsi que le bon Président Ikililou Dhoinine s’est mis en tête l’idée saugrenue de faire élire Député dans le Mbadjini-Ouest son presque fils Abdoulkarim Mohamed.
À son entourage le plus proche, il a dit lors d’une réunion à huis-clos: «Si Abdou n’est pas élu Député, je vais ressentir cela comme une honte personnelle. L’échec d’Abdou sera mon échec personnel, et en ma qualité de Président de la République, cela sonnera comme une preuve de manque de crédibilité de ma part, car les gens connaissent mon amour fraternel pour Abdou». Cette tirade a été saluée par un long silence gêné car on ne voit pas comment faire d’Abdoulkarim Mohamed le prochain Député du Mbadjini-Ouest, où il a déjà compliqué les choses pour lui-même, en essayant de diviser artificiellement la région en «villes et grands villages» et «petits villages». Et là, on ne parle même pas de la mauvaise réputation qui lui colle à la peau depuis qu’il a pris part à la destruction de la Pharmacie nationale autonome des Comores (PNAC) pour faire de sa propre Pharmacie la nouvelle Pharmacie d’État. On ne parle pas non plus de sa petite plaisanterie consistant à fouiller les personnes qui lui rendent visite dans «son» ministère.
Mais, même dans une «Républiquette» bananière spécialisée dans le banabana, on ne dit pas au Président, «Monsieur le Président, on ne peut pas remplir cette mission. Elle est irréalisable». C’est alors que le Colonel Azali Assoumani, le vrai chef de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), a été appelé à la rescousse et on lui a proposé ce qui s’apparente à un marché des dupes: «La CRC soutient Abdoulkarim Mohamed dans le Mbadjini-Ouest et lui fournit son suppléant. Quand Abdoulkarim Mohamed sera élu Député, il ne siégera pas à l’Assemblée puisqu’il restera ministre, et laissera son suppléant de la CRC se faire titulariser. Dans une autre circonscription, c’est la CRC qui fournit le candidat principal, et l’UPDC, le parti présidentiel, se chargera du suppléant». En homme qui veut absolument rester dans les bonnes grâces du Président de la République, le Colonel Azali Assoumani a donné sa réponse avant la fin de la proposition qu’on était en train de lui faire. Au moment des faits, Hamada Madi Boléro était en mission officielle à Madagascar, et ce n’est donc pas lui qui était chargé d’appeler notre putschiste national fomentant des putschs même dans les verres d’eau.
Mais, même dans une «Républiquette» bananière spécialisée dans le banabana, on ne dit pas au Président, «Monsieur le Président, on ne peut pas remplir cette mission. Elle est irréalisable». C’est alors que le Colonel Azali Assoumani, le vrai chef de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), a été appelé à la rescousse et on lui a proposé ce qui s’apparente à un marché des dupes: «La CRC soutient Abdoulkarim Mohamed dans le Mbadjini-Ouest et lui fournit son suppléant. Quand Abdoulkarim Mohamed sera élu Député, il ne siégera pas à l’Assemblée puisqu’il restera ministre, et laissera son suppléant de la CRC se faire titulariser. Dans une autre circonscription, c’est la CRC qui fournit le candidat principal, et l’UPDC, le parti présidentiel, se chargera du suppléant». En homme qui veut absolument rester dans les bonnes grâces du Président de la République, le Colonel Azali Assoumani a donné sa réponse avant la fin de la proposition qu’on était en train de lui faire. Au moment des faits, Hamada Madi Boléro était en mission officielle à Madagascar, et ce n’est donc pas lui qui était chargé d’appeler notre putschiste national fomentant des putschs même dans les verres d’eau.
Cette implication du Président Ikililou Dhoinine dans des petites combines électoralistes est des plus incongrues et imprudentes parce que tout finit par se savoir aux Comores. Abdoulkarim Mohamed a le droit de rêver à un poste de Député. C’est son droit le plus strict. Cependant, tous les rêves ne se réalisent pas. De fait, une implication trop manifeste de l’homme de Djoiezi en faveur de l’enfant de Djankagna va porter préjudice au Président de la République parce que son poulain s’engage dans une élection qu’il n’a aucune chance de remporter. Cet entêtement d’âne rouge cher au Président de la République n’est pas un label d’intelligence politique.
Ceci est d’autant plus vrai que les analystes et autres observateurs qui suivent de près ce dossier se demandent pourquoi le Président Ikililou Dhoinine se préoccupe de son ministre Abdoulkarim Mohamed, mais se désintéresse du sort électoral de son autre ministre, le Grand Docteur El-Anrif Saïd Hassane, ci-devant ministre des Relations extérieures et de la Coopération chargé de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde arabe (Allah! Allah! C’est enfin terminé. Gloire à Dieu), l’homme qui, selon ses propres termes, a su et pu «redonner un nouvel élan à la diplomatie comorienne», et se pique de vouloir devenir Député et Prochain Président de l’Assemblée de l’Union des Comores. Pauvre Caporal Bourhane Hamidou, qui devra bientôt porter sa tenue militaire et ses galons de Caporal comme plusieurs «Députés» de Birmanie dans le «Parlement» birman. Il devra se méfier d’El-Anrif Saïd Hassane qui, parlant de ses fonctions ministérielles, crâne à Mitsamiouli en prétendant que «cette position privilégiée m’a permis d’appréhender le fonctionnement de l’exécutif, de mesurer la force d’un État de Droit et la fragilité d’une nation aux ressources naturelles et financières limitées». Beau discours, mais après?
En effet, on ne peut pas manquer de s’interroger sur l’indifférence du Président Ikililou Dhoinine face à l’échec annoncé (sauf cas de fraude électorale du ministre Houssen Hassan Ibrahim) de son chouchou ministériel El-Anrif Saïd Hassane, qui a fait le pire des choix en ce qui concerne son suppléant: Rachid Ali, qualifié de «calamité ne pouvant même pas intéresser 10 chats de village et mobiliser en sa faveur 10 électeurs, et qui fait plus bruit qu’il n’agit». L’homme Rachid Ali a été Conseiller puis Directeur sous la Présidence de l’Île autonome de Grande-Comore, où il a laissé le pire des souvenirs. Il avait poussé la plaisanterie jusqu’à porter plainte contre son ministre de tutelle, qui n’était autre que le Docteur Youssouf Saïd Soilihi. Mais, la plainte se retourna contre lui pour différentes malversations. D’ailleurs, on ne comprend toujours pas pourquoi Rachid Ali, de Simboussa-Mboudé, passe son temps à dire qu’il est de Djongué. Aurait-il du mépris pour ses origines sociales et géographiques? En tout état de cause, on constate que le Président Ikililou Dhoinine s’implique trop dans ces élections législatives pour des candidats aléatoires, et l’échec annoncé de ceux-ci se répercutera immanquablement sur sa crédibilité personnelle. S’il pouvait avoir dans son entourage quelqu’un de compétent pour lui suggérer de s’occuper de choses plus utiles que des chamailleries électorales de bas étage!
Par ARM