Le coup de gueule suivant est signé @elkaïoum Moutuou. J'invite ceux qui aiment réfléchir -pour de vrai- à le lire tant il éclai...
Le coup de gueule suivant est signé @elkaïoum Moutuou.
J'invite
ceux qui aiment réfléchir -pour de vrai- à le lire tant il éclaire un
peu plus largement et de façon décalée la question de Mayotte (vu du
côté des trois autres îles de l'archipel)
Cette petite note d'humeur , c'est le Point de vue d'un Comorien dit de la Diaspora. Point de vue qui complète
ceux que nous lisons à longueur d'années et qui bien que pertinents
manquent un peu ...d'originalité et ressemblent parfois à un disque
rayé...
Il n'est en
effet pas interdit lorsque l'on est dans son bon droit à savoir
l'invocation des résolutions onusiennes sur la question de Mayotte de
faire preuve de rigueur intellectuelle dans les questionnements
multiples que cette affaire soulève de puis plus de 35 ans.
L'archipel
tout entier Ngazidja , Ndzuani, Mwali et Maoré manque de voix
singulières qui dépassent l'incantation religieuse de ce que chacun
considère comme son bon droit. Nous risquons si nous continuons ainsi de
faire que plus jamais , je dis bien plus jamais les générations à venir
ne se sentent appartenir à un même moule non obstant les choix
politiques qui ont été fait en 1975. Ce qui est bien dommage en cela
qu'ils génèrent des deux côtés des sociétés amputées de l'autre qui lui
est complémentaire quand bien meme chacun affirme que l'autre ne lui
manque pas, quand bien même de chaque côté on s'applique (intellectuels
et politiques ) à ridiculiser l'autre, à le déshumaniser.
Oui,
la France occupe illégalement une partie du territoire comorien. Oui,
il est scandaleux qu'un comorien de Ngazidja, Ndzuwani, ou Mwali, ait à
demander un visa français pour se rendre à Maore. Oui il faut continuer à
réclamer notre île dans les instances internationales.
MAIS.
NON!. Ce n'est pas le "Visa Balladur" qui tue, tous les mois, des
dizaines de comoriens fuyant la misère dans les trois îles comoriennes
sous administration comorienne. Ce n'est pas la France qui les tue. Les
coupables s'appellent Ahmed Abdallah, Djohar, Taki, Azali, Sambi et
Ikililou, avec, tous, un gros point commun appelé communément Mamadou,
celui qui, depuis la troisième ou quatrième année de mon existence, a
été chargé du ministère de la production puis des finances afin de
développer les conditions économiques et financières de la population
des trois îles non occupées.
La lutte pour le retour de
Mayotte reste une lutte de façade. Un refuge. Un machin pour
l'auto-promotion chez quelques artistes et intellectuels bourgeois
vivant entre Moroni, Paris, et Mamudzu, loin des préoccupations réelles
de la mère sans formation d'un petit village du Nyumakele ou du
Mbadjini. Un slogan de campagne pour politiciens sans idées, sans
visions, ni arguments autres que "namnivoti!". Or, nous sommes tous
conscients que si aujourd'hui la France décidait unilatéralement de
dé-départementaliser Mayotte, de déclarer officiellement le retour de
l'île dans son "giron comorien", nous serions certainement face à une
guerre civile. Mayotte reviendra automatiquement aux comoriens le jour
où le comorien n'aura plus besoin de risquer sa vie dans un kwassa, ni
de trafiquer des documents pour émigrer vers la France (cf. la situation
de Hong Kong & Chine vs Grande-Bretagne). On devrait donc graver
les noms de tous les morts en kwassa sur les murs de Beit-salam et sur
les grandes portes des chateaux personnels de Sambi et d'Azali et sur la
Pharmacie Doktor Ikililou.
Par Oluren Fekre
Phot.image d'illustration