Depuis trois semaines, une gamme de tests créés en France affirment détecter la présence d'alcool ou de porc dans vos assiettes. Son nom...
Depuis trois semaines, une gamme de tests créés en France affirment détecter la présence d'alcool ou de porc dans vos assiettes. Son nom : le "HalalTest", bien qu'il ne remplace pas une certification halal. Innovation ou gadget ? Éléments de réponse.
C'est une première. Une start-up française, Capital Biotech, a commercialisé fin octobre des "HalalTests" qui permettent de détecter, en quelques minutes, si un plat contient du porc ou de l'alcool.
Le principe est simple : il suffit d'introduire un échantillon de l'aliment dans un flacon, y ajouter quelques gouttes d'eau chaude, mélanger le tout avant d'y tremper la bandelette. Comme pour un test de grossesse, il faut patienter plusieurs minutes avant de voir le résultat. Si deux barres rouges apparaissent, le test est positif ; il est négatif si une seule est visible.
"Il s'agit d'un moyen simple et pratique de rassurer le consommateur musulman sur un produit, précise à France 24 Paul André, co-fondateur de l'entreprise. Notamment face aux industries estampillées halal qui ne respectent pas toujours les normes." En effet, les scandales alimentaires se succèdent. En 2011, du porc avait été retrouvé dans des saucisses halal Herta.
Sauf que le "HalalTest", basé sur le principe de la réaction anticorps-antigène, détecte uniquement la présence d'albumine porcine sérique (dès 0,5 milligramme par kilogramme de matière solide), et ne permet en aucune façon de vérifier le caractère halal d’un produit - et notamment de connaître la méthode d’abattage de l’animal.
Si les jeunes inventeurs reconnaissent que ces tests n'ont pas pour but de remplacer une vraie certification halal, ils estiment toutefois qu’ils permettent aux musulmans d’écarter les aliments interdits par l’islam.
Pour être commercialisés, ces tests "halal" n'ont pas eu besoin d'autorisation de mise sur le marché. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) assure cependant qu'elle "évaluera leur fiabilité".
Malgré tout, son succès semble déjà assuré. En trois semaines, l'entreprise spécialisée dans la création de tests rapides a déjà comptabilisé "près de 100 000 euros de commandes", y compris à l'étranger : pays du Golfe, Turquie, Chili ou Indonésie. L'entreprise créée en 2013 peut se targuer d'être entrée sur le marché du halal toujours en croissance, qui représente en France 5,5 milliards d’euros, et 1 100 milliards de dollars à l'échelle mondiale.
À terme, Capital Biotech vise une clientèle composée à 70 % de professionnels, et espère devenir "l'un des champions européens des tests rapides". Une deuxième gamme de tests rapides, pour détecter les substances allergènes comme le gluten et l'arachide, devrait bientôt être commercialisée.
Texte par Ségolène ALLEMANDOU | france24
C'est une première. Une start-up française, Capital Biotech, a commercialisé fin octobre des "HalalTests" qui permettent de détecter, en quelques minutes, si un plat contient du porc ou de l'alcool.
Le principe est simple : il suffit d'introduire un échantillon de l'aliment dans un flacon, y ajouter quelques gouttes d'eau chaude, mélanger le tout avant d'y tremper la bandelette. Comme pour un test de grossesse, il faut patienter plusieurs minutes avant de voir le résultat. Si deux barres rouges apparaissent, le test est positif ; il est négatif si une seule est visible.
Présence de porc
"Il s'agit d'un moyen simple et pratique de rassurer le consommateur musulman sur un produit, précise à France 24 Paul André, co-fondateur de l'entreprise. Notamment face aux industries estampillées halal qui ne respectent pas toujours les normes." En effet, les scandales alimentaires se succèdent. En 2011, du porc avait été retrouvé dans des saucisses halal Herta.
Sauf que le "HalalTest", basé sur le principe de la réaction anticorps-antigène, détecte uniquement la présence d'albumine porcine sérique (dès 0,5 milligramme par kilogramme de matière solide), et ne permet en aucune façon de vérifier le caractère halal d’un produit - et notamment de connaître la méthode d’abattage de l’animal.
Si les jeunes inventeurs reconnaissent que ces tests n'ont pas pour but de remplacer une vraie certification halal, ils estiment toutefois qu’ils permettent aux musulmans d’écarter les aliments interdits par l’islam.
Pour être commercialisés, ces tests "halal" n'ont pas eu besoin d'autorisation de mise sur le marché. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) assure cependant qu'elle "évaluera leur fiabilité".
Près de 100 000 euros de commande
Malgré tout, son succès semble déjà assuré. En trois semaines, l'entreprise spécialisée dans la création de tests rapides a déjà comptabilisé "près de 100 000 euros de commandes", y compris à l'étranger : pays du Golfe, Turquie, Chili ou Indonésie. L'entreprise créée en 2013 peut se targuer d'être entrée sur le marché du halal toujours en croissance, qui représente en France 5,5 milliards d’euros, et 1 100 milliards de dollars à l'échelle mondiale.
À terme, Capital Biotech vise une clientèle composée à 70 % de professionnels, et espère devenir "l'un des champions européens des tests rapides". Une deuxième gamme de tests rapides, pour détecter les substances allergènes comme le gluten et l'arachide, devrait bientôt être commercialisée.
Texte par Ségolène ALLEMANDOU | france24