Discours de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de...
Discours de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de la Microfinance
Le 27 novembre 2014.
- Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec une immense joie et une grande satisfaction,
que je participe à cette cérémonie d’ouverture de la semaine de la
Microfinance 2014.
Je suis heureux d’être là parce que la construction d’un
secteur financier inclusif, accessible à tous, en particulier aux plus
pauvres, est une des priorités de mon Gouvernement qui, ces dernières
années, a déployé des efforts pour la redynamisation de la Microfinance
en lui accordant toute l’importance qu’elle mérite, dans notre pays.
J’ai voulu, ainsi, marquer par ma présence, la
détermination des plus hautes autorités du pays, à prendre, à bras le
corps, et à relever les défis liés au progrès économique et social de
notre pays et à l’amélioration des conditions de vie de notre
population.
Mon Gouvernement s’est, en effet, efforcé de faire des
réseaux de microfinance, qui se développent depuis une vingtaine
d’années dans notre pays, notamment les réseaux Meck et Sanduk, un
secteur qui puisse permettre aux Comoriens, autrefois privés des
services bancaires de base, de posséder un compte bancaire et
d’épargner leur argent, pour mieux se projeter dans l’avenir.
Mon Gouvernement a confirmé et amplifié la politique
initiée dans notre pays depuis de nombreuses années, en vue de permettre
à nos compatriotes, individuellement ou dans le cadre de leurs
communautés de base, de souscrire à des crédits, afin de réaliser leurs
projets.
Nous pouvons, aujourd’hui, estimer que cette
libéralisation a été positive, en tout point de vue, puisque les réseaux
de Microfinance affichent des résultats performants, ce qui leur donne,
par ricochet, encore plus de responsabilités.
Je voudrais alors saluer l’action du Réseau Meck qui
assume pleinement ses responsabilités sociales, comme le confirme la
tenue de ces Assises cruciales, consacrées au développement de notre
pays, qui repose d’abord sur l’Agriculture.
En effet, si nous parvenons à disposer d’un secteur
agricole performant, nous saurons, j’en suis convaincu, relever les
trois défis majeurs de notre développement.
Nous nous devons de relever, d’abord, le défi de la
sécurité alimentaire car, si nos produits agricoles sont suffisants, en
quantité et en qualité, nous serons en mesure de mettre en permanence, à
la disposition de notre population, des aliments de qualité à des prix
accessibles.
Nous devons, ensuite, envisager de produire pour
l’exportation et créer ainsi de la valeur ajoutée et de la richesse,
afin de faire rentrer dans notre économie, les devises dont nous avons
tant besoin, pour combler notre balance commerciale.
Nous devons, enfin, développer le secteur agricole pour
relever les défis de l’emploi car, j’en suis persuadé, l’Agriculture est
à même de créer de nombreux emplois dignes, qualifiés et rémunérateurs.
En outre, relever le défi de l’Agriculture, c’est aussi relever le défi de la pauvreté.
Or, comme le montre les nombreuses initiatives
infructueuses du financement et du développement du secteur agricole,
réussir le développement agricole n’est pas seulement une question de
bonne volonté.
Réussir le développement agricole, aujourd’hui, c’est
d’abord accepter que le secteur agricole a changé, qu’il est passé dans
une nouvelle ère, où la mécanisation et la motorisation, jouent un grand
rôle et où l’agriculture est soumise à une double contrainte : celle de
la productivité et celle de la protection de l’environnement.
Pour réussir cette agriculture-là, nous devons investir,
dans des études, dans la recherche et dans les consultations du monde
agricole et du monde rural en général, pour définir notre modèle
agricole.
Ce modèle de développement de notre agriculture doit
être la résultante de notre histoire, de la qualité de nos sols, de la
variété et de la résistance de nos espèces végétales et animales.
C’est sur la base de l’ensemble de ces éléments que nous
pourrons définir notre modèle de développement agricole propre, que
nous aurons, par la suite, la responsabilité de mener à bien.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Pour réussir cette ambition agricole nationale, nous
aurons besoin que l’ensemble des composantes du système agricole soit en
éveil et mobilisé, à commencer par le cœur du système, les agriculteurs
qui doivent s’engager davantage, s’investir dans leur activité et
s’ouvrir au monde.
Pour réussir notre système agricole, nous aurons besoin
des banques et des établissements de crédit, qui auront le devoir de
mettre leurs ressources financières au service de l’ambition agricole
nationale.
Les banques et les établissements de crédit, auront
ensuite la responsabilité d’apporter à notre système agricole, leur
expérience de la gestion, leur rigueur financière, leur exigence de
rentabilité, car nous ne réussirons pas à relever le défis de
l’agriculture si la rentabilité n’est pas au rendez-vous.
Nous aurons besoin des bailleurs de fonds et des
partenaires au développement, pour nous accompagner, comme à
l’accoutumée, mais aussi pour apporter leur expérience et leurs outils
méthodologiques, qui ont fait leurs preuves dans d’autres régions du
monde ainsi que leurs ressources humaines, techniques et financières.
J’intègre dans le nouveau système agricole comorien, le
monde universitaire et, à travers lui, la jeunesse comorienne qui doit
se saisir de ce secteur pour mieux le connaitre, mieux s’en imprégner,
le faire évoluer et profiter de toutes les opportunités qu’il peut
offrir.
A ce propos, je me réjouis de voir l’Université des
Comores s’associer à cette initiative car l’implication du monde de la
recherche et de la jeunesse sont une des conditions nécessaires au
succès de notre système agricole.
Enfin, le dernier maillon de la chaine, le maillon clé
pour compléter notre système agricole, c’est bien sûr l’Etat, qui doit
impulser la dynamique, promouvoir et mettre en œuvre une feuille de
route et assurer la coordination de l’ensemble des acteurs.
Vous comprendrez alors pourquoi j’attache une grande
importance à l’ouverture de la semaine de la Microfinance 2014,
initiative qui, sans nul doute, nous aidera à relever les défis de
l’agriculture moderne.
Aussi, voudrais-je avant de clore mon propos, rendre
hommage au Réseau Meck, pour avoir pris l’initiative de nous réunir
aujourd’hui ici, pour mettre l’agriculture à l’honneur et, de nous
mobiliser autour de cette question fondamentale pour le développement de
notre pays.
A travers cet événement, le Réseau Meck a fait la
démonstration de son ancrage dans le développement durable de notre pays
et confirmé son rôle de leader, de la lutte contre la pauvreté.
Je salue également l’ensemble des partenaires et des
établissements qui ont su apporter leur contribution, pour faire faire
de cet événement, un succès.
Sur ces mots, je déclare ouverte la semaine de la Microfinance 2014.
Je vous remercie.
Beit Salam