Les Iles de la Lune ont commémoré comme le reste du monde, le Centenaire de la Première Guerre mondiale de 1914-1918. Une semaine durant, ...
Les Iles de la Lune ont commémoré comme le reste du monde, le Centenaire de la Première Guerre mondiale de 1914-1918. Une semaine durant, différentes animations historiques et culturelles se sont tenues à la capitale fédérale, Moroni, du 11 au 15 novembre. Tout débute avec une exposition dans le hall de l’Alliance Française de Moroni, intitulée « la Force Noire » qui met en évidence les anciens combattants comoriens enrôlés dans le régiment malgache ou somali. Ces panneaux nous ont plongés dans le temps, dans l’histoire de l’humanité et surtout dans la vie des Tirailleurs Comoriens. Ces derniers ont fait preuve de courage et de bravoure pendant les cinq années de guerre. Le succès des opérations militaires et la valeur des troupes noires sont symbolisés par l’idée de la Force Noire expression utilisée pour la première fois par le lieutenant–colonel Mangin qui publia un livre en 1910 qui porte le titre « La Force Noire».
1300 Comoriens recrutés volontairement ou de force faisaient partie du régiment malgache ou somali. Sur ce chiffre, 136 d’entre-deux, sont actuellement reconnus « mort pour la France » soit au combat, soit suite de maladies contractées en service. Les Tirailleurs Comoriens sont intervenus pour la première fois dans la bataille de Verdun en 1916 au côté des Alliés. Parmi eux on peut citer le Prince Said Hussein Ben Said Ali, né à Foumbouni Badjini en 1893 qui s’est engagé volontairement dans l’armée coloniale dès 1910 et à la Grande Guerre le 04 août 1916 dans la légion étrangère avec le grade de sergent. Il y aussi Ali Amini né à Vouvouni Bambao en 1892, ou le cas de Djoumbaba Soilihi, né à Iconi Bambao en 1890, enrôlé de force avec trois de ses amis, dont parmi eux Napabo, surnom que ses frères d’armes lui ont donné car sous le feu des ennemis à chaque fois qu’on lui demandait à exécuter un ordre il répondait par napabo (qui veut dire : « ce n’est pas bon la guerre »). Tous les trois se sont engagés dans l’armée en 1916 pour des raisons fiscales. Djoumbaba a fini la guerre médaillé et a pu regagner Iconi où il est mort à l’âge de 108 ans.
Dans ce même jour du 11 novembre, journée de l’Armistice, s’est tenue au Centre de documentation et des recherches scientifiques (CNDRS) à Moroni une table ronde sur le thème « Combattants comoriens à l’étranger, quelle mémoire et quelles mises en patrimoine ? ». S’en suivi une projection à l’Alliance Française de Moroni du film « La Force Noire » suivi d’un débat avec le réalisateur du film, Eric Deroo.
Le 13 novembre, à l’Université des Comores, eu lieu une conférence animée par l’enseignant chercheur Abdou El-Gafour sur la « Mobilisations des soldats comoriens pendant la Première Guerre Mondiale » suivi d’un exposé de « l’Etat des sources archivistiques en France sur l’engagement des soldats comoriens pendant la Guerre » animé par Olivier Drault, enseignant d’Histoire. Le même jour, un site web réalisé avec les élèves de l’Ecole Française Henri Matisse dédié aux «Tirailleurs comoriens » a été présenté et lancé à l’Alliance Française de Moroni, afin de faciliter les recherches sur ce thème. Sur ce site sont publiées les photos des Tirailleurs, leurs fiches signalétiques et beaucoup d’autres supports issus de la guerre. Ce moment a été suivi par l’avant-première d’un film documentaire réalisé par un réalisateur comorien, Mahamoud Ibrahim, axé sur les « témoignages des familles des anciens combattants ». Dans ce court métrage, on apprend par exemple qu’après la guerre le pince Said Hussein a créé dans en 1946 l’Association des Anciens Combattants des Comores dont il restera son président jusqu’à sa mort en 1979. Aujourd’hui cette association est présidée par Said Islam. On apprend aussi durant ce tournage que deux ans après la Grande Guerre, plus précisément en 1921, l’Etat Français a financé la construction du minaret de la Grande Mosquée du vendredi de Moroni, Badjanani, en mémoire aux anciens combattants, et ce, d’après les propos recueillis par l’anthropologue et historien Damir Ben Ali.
Le 15 novembre, une pièce théâtrale intitulée « Soroda Lamanga » littéralement « soldat étranger » a été présentée dans la salle de spectacle de l’Alliance Française de Moroni suivi juste après pour clôturer le programme de la projection d’un film français sur la Grande Guerre avec Jean Gabin : « la Grande Illusion » de Jean Renoir. Pas donc d’illusion, nos arrières grands parents ont servi constamment avec courage, honneur et fidélité à la France et nous pouvons remercier les différents organismes qui ont participé à réaliser cette commémoration : L’Université des Comores, le CNDRS, l’Ecole Française Henri Matisse, l’Alliance Française de Moroni, l’Ambassade de France en Union des Comores et l’Association des Anciens Combattants Comoriens.
1300 Comoriens recrutés volontairement ou de force faisaient partie du régiment malgache ou somali. Sur ce chiffre, 136 d’entre-deux, sont actuellement reconnus « mort pour la France » soit au combat, soit suite de maladies contractées en service. Les Tirailleurs Comoriens sont intervenus pour la première fois dans la bataille de Verdun en 1916 au côté des Alliés. Parmi eux on peut citer le Prince Said Hussein Ben Said Ali, né à Foumbouni Badjini en 1893 qui s’est engagé volontairement dans l’armée coloniale dès 1910 et à la Grande Guerre le 04 août 1916 dans la légion étrangère avec le grade de sergent. Il y aussi Ali Amini né à Vouvouni Bambao en 1892, ou le cas de Djoumbaba Soilihi, né à Iconi Bambao en 1890, enrôlé de force avec trois de ses amis, dont parmi eux Napabo, surnom que ses frères d’armes lui ont donné car sous le feu des ennemis à chaque fois qu’on lui demandait à exécuter un ordre il répondait par napabo (qui veut dire : « ce n’est pas bon la guerre »). Tous les trois se sont engagés dans l’armée en 1916 pour des raisons fiscales. Djoumbaba a fini la guerre médaillé et a pu regagner Iconi où il est mort à l’âge de 108 ans.
Dans ce même jour du 11 novembre, journée de l’Armistice, s’est tenue au Centre de documentation et des recherches scientifiques (CNDRS) à Moroni une table ronde sur le thème « Combattants comoriens à l’étranger, quelle mémoire et quelles mises en patrimoine ? ». S’en suivi une projection à l’Alliance Française de Moroni du film « La Force Noire » suivi d’un débat avec le réalisateur du film, Eric Deroo.
Le 13 novembre, à l’Université des Comores, eu lieu une conférence animée par l’enseignant chercheur Abdou El-Gafour sur la « Mobilisations des soldats comoriens pendant la Première Guerre Mondiale » suivi d’un exposé de « l’Etat des sources archivistiques en France sur l’engagement des soldats comoriens pendant la Guerre » animé par Olivier Drault, enseignant d’Histoire. Le même jour, un site web réalisé avec les élèves de l’Ecole Française Henri Matisse dédié aux «Tirailleurs comoriens » a été présenté et lancé à l’Alliance Française de Moroni, afin de faciliter les recherches sur ce thème. Sur ce site sont publiées les photos des Tirailleurs, leurs fiches signalétiques et beaucoup d’autres supports issus de la guerre. Ce moment a été suivi par l’avant-première d’un film documentaire réalisé par un réalisateur comorien, Mahamoud Ibrahim, axé sur les « témoignages des familles des anciens combattants ». Dans ce court métrage, on apprend par exemple qu’après la guerre le pince Said Hussein a créé dans en 1946 l’Association des Anciens Combattants des Comores dont il restera son président jusqu’à sa mort en 1979. Aujourd’hui cette association est présidée par Said Islam. On apprend aussi durant ce tournage que deux ans après la Grande Guerre, plus précisément en 1921, l’Etat Français a financé la construction du minaret de la Grande Mosquée du vendredi de Moroni, Badjanani, en mémoire aux anciens combattants, et ce, d’après les propos recueillis par l’anthropologue et historien Damir Ben Ali.
Le 15 novembre, une pièce théâtrale intitulée « Soroda Lamanga » littéralement « soldat étranger » a été présentée dans la salle de spectacle de l’Alliance Française de Moroni suivi juste après pour clôturer le programme de la projection d’un film français sur la Grande Guerre avec Jean Gabin : « la Grande Illusion » de Jean Renoir. Pas donc d’illusion, nos arrières grands parents ont servi constamment avec courage, honneur et fidélité à la France et nous pouvons remercier les différents organismes qui ont participé à réaliser cette commémoration : L’Université des Comores, le CNDRS, l’Ecole Française Henri Matisse, l’Alliance Française de Moroni, l’Ambassade de France en Union des Comores et l’Association des Anciens Combattants Comoriens.
SOILIHI Ahamada Mlatamou
Bibliothécaire à l’Alliance Française de Moroni
Bibliothécaire à l’Alliance Française de Moroni