Les Comores sombrent dans le fanatisme, dans le passéisme et la dictature vestimentaire
Les Comores sombrent dans le fanatisme, dans le passéisme et la dictature vestimentaire
En Droit, l’expression «Habeas Corpus» énonce une liberté parmi les plus sacrées, celle de ne pas subir un emprisonnement avant un jugement, un jugement équitable. En même temps, la traduction latine la plus admise de cette expression est: «Sois maître de ton corps». Par extension, si quelqu’un veut se dépigmenter pour passer de la couleur noire à la race blanche, au risque d’attraper un cancer de peau, c’est son problème. Si une femme veut raser ses cheveux, c’est son problème. Si un homme veut avoir les cheveux très longs, c’est son problème. Si une personne donnée veut choisir l’homosexualité, c’est son problème. Dès lors, tout esprit un tant soit peu imprégné des idéaux de l’État de Droit et de la démocratie aura du mal à comprendre pourquoi un individu aux allures d’hurluberlu et qui semble tout droit sorti d’une image persane du VIIème siècle et répondant au nom de Mahamoud Attoumani (Photo) veut imposer une tenue vestimentaire à la femme comorienne.
Pourtant, Mahamoud Attoumani, promoteur de cette proposition de loi scélérate, croit dur comme fer qu’il est dans le vrai, notamment quand il dit: «À part le fait qu’elle soit interdite par notre religion, l’exhibition du corps chez la femme incite à la violence sexuelle. Et obliger la femme musulmane à porter des habits conformes à l’Islam est d’une nécessité vitale». Il aurait fallu que cet homme explique aux Comoriens ce qu’il entend par «exhibition du corps chez la femme», car les Comoriennes, malgré une certaine évolution des mœurs, ne sont pas des adeptes du naturisme et donc de la nudité en public. Et puis, quand on est normalement constitué et bien élevé, on apprécie une belle femme par un bref regard et on ne se livre pas «à la violence sexuelle» sur elle. Une femme admirée par un «regard professionnel» peut être une femme heureuse, mais il ne faut pas aller au-delà. Même draguer peut être excessif. Quand on veut se livrer «à la violence sexuelle» sur chaque femme faisant «l’exhibition du corps» (concept à définir par Mahamoud Attoumani), on finira impotent en quelques jours.
Lisons l’article 1er de la délirante et scélérate proposition de loi de l’hurluberlu Mahamoud Attoumani: il est interdit «aux personnes du sexe féminin, de nationalité comorienne et de confession musulmane, de porter des habits qui exhibent les parties intimes de leur corps ou font apparaître les formes de celle-ci, de façon incitative, choquante et contraire aux mœurs musulmanes». Cette formulation relève du non-sens et de la stupidité parce qu’une «personne de sexe féminin, de nationalité comorienne» pourrait dire facilement qu’elle n’est pas de «confession musulmane». Qu’est-ce qui se passerait alors? Les bien-pensants et les chantres de la bien-pensance iraient-ils jusqu’à la lapidation de cette femme pour non-appartenance à l’Islam et pour apostasie? Quelle bêtise! Demander aux femmes de ne laisser apparaître que le visage et les mains n’est pas le signe d’une intelligence débordante, mais celui d’une lecture passéiste et erronée du Coran et de la Sounna. Emprisonner une femme et lui imposer des amendes pour son habillement signifient que les Comores s’apprêtent à entrer définitivement dans l’ère de la talibanisation, toujours synonyme d’intolérance et de fanatisme.
Dans sa volonté de sévir contre le bon sens, Mahamoud Attoumani enchaîne les propos anachroniques: «Premièrement, nous sommes des Musulmans et vivons dans un pays musulman. Un Musulman ou une Musulmane doit être reconnaissable de par sa façon de s’habiller. Aujourd’hui, la tendance du style vestimentaire de la femme comorienne est contraire aux préceptes du Coran et de la tradition du Prophète qui montrent comment une femme doit se comporter. Cet exhibitionnisme, devenu monnaie courante, est source de beaucoup d’actes de débauches dont la société comorienne n’avait jusque-là jamais entendu parler. La Commission des Lois va améliorer le texte pour que la proposition soit élargie à toutes les questions possibles relatives aux mœurs dans notre pays. Parce que ma proposition telle que je l’ai présentée n’englobait pas toute la problématique. Des questions telles que le travestissement et d’autres». Mahamoud Attoumani ment effrontément parce que la «façon de s’habiller» est inconnue dans le lexique de l’Islam. Il est juste demandé aux femmes de s’habiller de manière décente. C’est tout. Il n’y a rien à ajouter. Cette décence ne signifie pas enfermer une femme dans une «burka» ou dans un grillage. Et puis, voilà que l’hurluberlu croit que sa bêtise plaît tellement qu’il dit que sa proposition de loi doit être «élargie à toutes les questions possibles relatives aux mœurs dans notre pays». Et puis, quoi encore? Mahamoud Attoumane veut nous ramener à l’habillement au temps du Prophète, au VIIème siècle, alors que les modes vestimentaires d’il y a deux ans sont considérés comme des vieilleries aujourd’hui? Seules sa tenue vestimentaire et sa barbe à lui n’évoluent pas depuis des siècles.
Quand on signale à l’hurluberlu que sa proposition de loi pose un problème de conscience, il argue du fait que «nous ne sommes pas en contradiction avec la Constitution. Car la proposition n’impose pas une préférence de mode d’habillement quelconque. Notre volonté, c’est de protéger la femme comorienne musulmane, c’est protéger sa culture et sa valeur». Faux et archi-faux! Cette proposition de loi est anticonstitutionnelle. Elle impose bel et bien «une préférence de mode d’habillement quelconque» puisqu’elle procède par interdiction et dit comment la femme comorienne doit s’habiller. Et si la femme comorienne doit être protégée par des interdictions et des restrictions, on peut dire: «Bonjour, les dégâts!». Quel aveuglement et quelle hypocrisie!
En tout état de cause, il y a une chose que les Comoriens doivent comprendre aujourd’hui. Partout, dans le monde musulman, et en dehors de la Turquie, qui est un pays moderne et dont les «islamistes» sont des gens instruits et plus ouverts, tous les projets de société soutenus par des partis «islamistes» ont échoué les uns après les autres. Tous. Pourquoi? Parce que les «islamistes» ne sont jamais porteurs d’un projet sociétal général, mais sont les champions du détail inutile, allant jusqu’à interdire la musique dans la société, allant jusqu’à imposer des tenues vestimentaires, allant jusqu’à fermer les écoles, etc. Des détails. Tout ça annonce l’échec. On ne peut pas faire du port de la barbe un diplôme universitaire et un label de bonne gouvernance. Les Comores d’aujourd’hui ne sont pas en échec parce que l’habillement des femmes est de telle nature ou de telle autre, mais parce que les autorités sont incompétentes et corrompues. Pour le reste, que chacun se conforme au sens latin de l’expression «Habeas Corpus», «Sois maître de ton corps», et les vaches seront mieux gardées. Dès le jour où le Président Ikililou Dhoinine, dans une volonté de contrecarrer la montée du Chiisme aux Comores, a signé un décret inutile, scélérat et inintelligent sur les pratiques religieuses dans ce pays, il a ouvert la boîte de Pandore en matière de fanatisme institutionnel et officiel.
En Droit, l’expression «Habeas Corpus» énonce une liberté parmi les plus sacrées, celle de ne pas subir un emprisonnement avant un jugement, un jugement équitable. En même temps, la traduction latine la plus admise de cette expression est: «Sois maître de ton corps». Par extension, si quelqu’un veut se dépigmenter pour passer de la couleur noire à la race blanche, au risque d’attraper un cancer de peau, c’est son problème. Si une femme veut raser ses cheveux, c’est son problème. Si un homme veut avoir les cheveux très longs, c’est son problème. Si une personne donnée veut choisir l’homosexualité, c’est son problème. Dès lors, tout esprit un tant soit peu imprégné des idéaux de l’État de Droit et de la démocratie aura du mal à comprendre pourquoi un individu aux allures d’hurluberlu et qui semble tout droit sorti d’une image persane du VIIème siècle et répondant au nom de Mahamoud Attoumani (Photo) veut imposer une tenue vestimentaire à la femme comorienne.
Il est Député du Front national pour la Justice (FNJ). D’accord. Mais, il est qui pour dire comment une femme doit s’habiller aux Comores alors qu’il s’agit d’un problème individuel? En la matière, la chose qui est interdite est l’atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs, un comportement qui coïnciderait avec le déshabillement de la femme dans la rue. C’est tout. Or, personne ne peut apporter un témoignage sur des femmes comoriennes qui se présentent dans la nudité dans la rue. Il faut donc que les pouvoirs publics arrêtent la comédie, et ce, à un moment où il s’est avéré que les gens les plus vicieux aux Comores, en matière de corruption, d’encouragement et d’incitation à la corruption, de fornication et d’homosexualité sont ces individus qui se parent des atours de la religiosité. Pas tous, mais… Quand il s’agit du pire et de l’hypocrisie, il faut s’attendre à tout de la part des prétendus «Oulémas» comoriens. Alors, rien que par sa barbe, ce Mahamoud Attoumani-là respire l’hypocrisie totale qu’on retrouve chez tous les oulémas défroqués des Comores, une belle brochette de menteurs. Est-ce que les Comores d’aujourd’hui, au beau milieu de la deuxième décennie du XXIème siècle, ont besoin des provocations législatives d’un hurluberlu tout droit venu du siècle des intolérances pour dire qui doit s’habiller comment? Cet homme n’a qu’à s’occuper de l’habillement de sa femme et de ses filles et laisser les gens respirer. La bêtise doit avoir des limites. Qu’on se le dise!
Pourtant, Mahamoud Attoumani, promoteur de cette proposition de loi scélérate, croit dur comme fer qu’il est dans le vrai, notamment quand il dit: «À part le fait qu’elle soit interdite par notre religion, l’exhibition du corps chez la femme incite à la violence sexuelle. Et obliger la femme musulmane à porter des habits conformes à l’Islam est d’une nécessité vitale». Il aurait fallu que cet homme explique aux Comoriens ce qu’il entend par «exhibition du corps chez la femme», car les Comoriennes, malgré une certaine évolution des mœurs, ne sont pas des adeptes du naturisme et donc de la nudité en public. Et puis, quand on est normalement constitué et bien élevé, on apprécie une belle femme par un bref regard et on ne se livre pas «à la violence sexuelle» sur elle. Une femme admirée par un «regard professionnel» peut être une femme heureuse, mais il ne faut pas aller au-delà. Même draguer peut être excessif. Quand on veut se livrer «à la violence sexuelle» sur chaque femme faisant «l’exhibition du corps» (concept à définir par Mahamoud Attoumani), on finira impotent en quelques jours.
Lisons l’article 1er de la délirante et scélérate proposition de loi de l’hurluberlu Mahamoud Attoumani: il est interdit «aux personnes du sexe féminin, de nationalité comorienne et de confession musulmane, de porter des habits qui exhibent les parties intimes de leur corps ou font apparaître les formes de celle-ci, de façon incitative, choquante et contraire aux mœurs musulmanes». Cette formulation relève du non-sens et de la stupidité parce qu’une «personne de sexe féminin, de nationalité comorienne» pourrait dire facilement qu’elle n’est pas de «confession musulmane». Qu’est-ce qui se passerait alors? Les bien-pensants et les chantres de la bien-pensance iraient-ils jusqu’à la lapidation de cette femme pour non-appartenance à l’Islam et pour apostasie? Quelle bêtise! Demander aux femmes de ne laisser apparaître que le visage et les mains n’est pas le signe d’une intelligence débordante, mais celui d’une lecture passéiste et erronée du Coran et de la Sounna. Emprisonner une femme et lui imposer des amendes pour son habillement signifient que les Comores s’apprêtent à entrer définitivement dans l’ère de la talibanisation, toujours synonyme d’intolérance et de fanatisme.
Dans sa volonté de sévir contre le bon sens, Mahamoud Attoumani enchaîne les propos anachroniques: «Premièrement, nous sommes des Musulmans et vivons dans un pays musulman. Un Musulman ou une Musulmane doit être reconnaissable de par sa façon de s’habiller. Aujourd’hui, la tendance du style vestimentaire de la femme comorienne est contraire aux préceptes du Coran et de la tradition du Prophète qui montrent comment une femme doit se comporter. Cet exhibitionnisme, devenu monnaie courante, est source de beaucoup d’actes de débauches dont la société comorienne n’avait jusque-là jamais entendu parler. La Commission des Lois va améliorer le texte pour que la proposition soit élargie à toutes les questions possibles relatives aux mœurs dans notre pays. Parce que ma proposition telle que je l’ai présentée n’englobait pas toute la problématique. Des questions telles que le travestissement et d’autres». Mahamoud Attoumani ment effrontément parce que la «façon de s’habiller» est inconnue dans le lexique de l’Islam. Il est juste demandé aux femmes de s’habiller de manière décente. C’est tout. Il n’y a rien à ajouter. Cette décence ne signifie pas enfermer une femme dans une «burka» ou dans un grillage. Et puis, voilà que l’hurluberlu croit que sa bêtise plaît tellement qu’il dit que sa proposition de loi doit être «élargie à toutes les questions possibles relatives aux mœurs dans notre pays». Et puis, quoi encore? Mahamoud Attoumane veut nous ramener à l’habillement au temps du Prophète, au VIIème siècle, alors que les modes vestimentaires d’il y a deux ans sont considérés comme des vieilleries aujourd’hui? Seules sa tenue vestimentaire et sa barbe à lui n’évoluent pas depuis des siècles.
Quand on signale à l’hurluberlu que sa proposition de loi pose un problème de conscience, il argue du fait que «nous ne sommes pas en contradiction avec la Constitution. Car la proposition n’impose pas une préférence de mode d’habillement quelconque. Notre volonté, c’est de protéger la femme comorienne musulmane, c’est protéger sa culture et sa valeur». Faux et archi-faux! Cette proposition de loi est anticonstitutionnelle. Elle impose bel et bien «une préférence de mode d’habillement quelconque» puisqu’elle procède par interdiction et dit comment la femme comorienne doit s’habiller. Et si la femme comorienne doit être protégée par des interdictions et des restrictions, on peut dire: «Bonjour, les dégâts!». Quel aveuglement et quelle hypocrisie!
En tout état de cause, il y a une chose que les Comoriens doivent comprendre aujourd’hui. Partout, dans le monde musulman, et en dehors de la Turquie, qui est un pays moderne et dont les «islamistes» sont des gens instruits et plus ouverts, tous les projets de société soutenus par des partis «islamistes» ont échoué les uns après les autres. Tous. Pourquoi? Parce que les «islamistes» ne sont jamais porteurs d’un projet sociétal général, mais sont les champions du détail inutile, allant jusqu’à interdire la musique dans la société, allant jusqu’à imposer des tenues vestimentaires, allant jusqu’à fermer les écoles, etc. Des détails. Tout ça annonce l’échec. On ne peut pas faire du port de la barbe un diplôme universitaire et un label de bonne gouvernance. Les Comores d’aujourd’hui ne sont pas en échec parce que l’habillement des femmes est de telle nature ou de telle autre, mais parce que les autorités sont incompétentes et corrompues. Pour le reste, que chacun se conforme au sens latin de l’expression «Habeas Corpus», «Sois maître de ton corps», et les vaches seront mieux gardées. Dès le jour où le Président Ikililou Dhoinine, dans une volonté de contrecarrer la montée du Chiisme aux Comores, a signé un décret inutile, scélérat et inintelligent sur les pratiques religieuses dans ce pays, il a ouvert la boîte de Pandore en matière de fanatisme institutionnel et officiel.
Par ARM
© lemohelien – Mardi 18 novembre 2014.
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