Extrême dépendance extérieure même pour les salaires et l’organisation des élections

Fessées, couches-culottes, «bonbons alcool» et biberon de l'extérieur pour les Comores En 1974-1975, on désignait l'indé...

Fessées, couches-culottes, «bonbons alcool» et biberon de l'extérieur pour les Comores

En 1974-1975, on désignait l'indépendance des Comores par un mot qui porte malheur: «Pendance»! Et depuis, les Comores n'ont jamais été épargnées par les malheurs de toutes sortes. Mais, curieusement, quand les Comoriens parlent d'«indépendance», elles n'envisagent celle-ci que sous l'angle du territoire, et ce, pour parler d'une indépendance inachevée, puisque Mayotte a fait le choix que l'on sait, refusant de faire partie des Comores indépendantes. Par la suite, on verra les Comoriens crier de toutes leurs forces pour leur «pendance» et l'achèvement de celle-ci, mais tout en faisant tout pour dépendre de l'étranger, notamment de la France, l'ancienne métropole, qu'ils continuent d'appeler «notre métropole», comme si les Comores n'étaient pas devenues indépendantes le 6 juillet 1975. En février 1997 et pendant des mois, l'île d'Anjouan s'enfermera dans un rêve insensé appelé délicieusement «rattachisme», son impossible rattachement à la France. Pour leur part, nos bons soilihistes font tout pour ne pas s'apercevoir qu'ils sont dans le paradoxe et la contradiction quand ils disent qu'Ali Soilihi aurait mieux réussi si la France n'avait pas rompu avec les Comores de manière à les priver de ses aides comme aux temps de la colonisation. D'où la question: à quoi ça sert d'être indépendant si l'on veut dépendre de l'ancienne puissance coloniale et si l'on continue de réclamer cette dépendance et son institutionnalisation? 

Il y a donc paradoxe et contradiction. Par la suite, le fonctionnement des institutions publiques comoriennes sera une longue suite de dépendance envers le monde extérieur. En contrepartie de l'équivalent de 6 mois d'arriérés de salaire, on verra l'éphémère régime politique du Président Mohamed Taki Abdoulkarim remettre 6 passeports comoriens absolument authentiques à des terroristes absolument authentiques de la mouvance criminelle d'Oussama Ben Laden peu de temps avant la commission des attentats horribles et violents contre les Ambassades des États-Unis en Tanzanie et au Kenya le 7 août 1998.
       
De manière générale, on assista à une institutionnalisation de la dépendance à l'égard du monde extérieur, et l'émergence de la «coopération biberon». Toute honte bue, c'est un Ahmed Sambi complètement décomplexé qui tire une fierté incroyable de son incapacité à faire fonctionner convenablement l'État comorien et ses institutions et de son incapacité à payer les fonctionnaires et agents de l'État pendant 9 mois d'affilée, et qui fera tout pour obtenir du Qatar le versement de ces 9 mois d'arriérés de salaire, qu'il ramena honteusement et pitoyablement à 7 mois, pour encaisser frauduleusement les 2 mois passés sous silence.
      
C'est ce même Ahmed Sambi-là qui instaura la honteuse «citoyenneté économique», ayant enrichi Ahmed Sambi lui-même, Abou Achirafi Ali Bacar, «le Pablo Escobar comorien», le plus grand criminel comorien de tous les temps, et bien d'autres mauvais garçons. Feront également partie de l'écurie des profiteurs de la faiblesse de l'État comorien, les Bashar Kiwan et Ahmad Jaroudi, sans oublier Albert Karaziwan dit «Monsieur Albert», un bon «jardinierd'État» spécialisé dans «l'arrosage» des autorités comoriennes. En d'autres termes, sous Ahmed Sambi se développa une immense mafia personnelle et familiale sur le trabendo des passeports comoriens au Moyen-Orient, à tel point que personne ne savait combien de passeports étaient vendus à l'étranger et combien ils rapportaient. C'était le flou total. Sous le Président Ikililou Dhoinine, l'argent maudit de la «citoyenneté économique» enfonça les Comores dans la dépendance envers le monde extérieur. Mais, les Comoriens dans leur immense majorité n'en avaient cure puisque le paiement régulier des salaires était assuré. Et, pour payer les fonctionnaires et agents de l'État, il faut vendre encore et encore des passeports comoriens à des étrangers à l'introuvable nationalité. À l'été 2014, les Comores furent rapidement rattrapées par une amère réalité, et elles entrèrent dans un cycle infernal caractérisé par un assèchement de l'argent sale de la «citoyenneté économique» et l'incapacité des Comores à verser le salaire des fonctionnaires.
      
En matière d'organisation des élections aussi, c'est le monde extérieur qui met et enlève les couches de l'État comorien, lui donne la fessée quand il met ses doigts dans le pot de confiture, lui donne des bonbons, sucettes et carambars quand il se comporte en enfant sage, lui tient le biberon à tous les niveaux quand il veut téter. C'est le monde extérieur qui incite les Comores à respecter les échéances électorales et achète les lampes-tempêtes pour éclairer les bureaux de vote quand on organise des élections, lampes-tempêtes qu'on s'emploiera à voler entre les deux tours de tous les scrutins. Pourtant, les autorités savaient depuis longtemps qu'en 2014, elles devaient organiser des élections, mais on n'est jamais sous-développé pour rien, et le sous-développement est avant tout un état d'esprit. Elles n'ont rien fait pour assurer la tenue de ces élections, et quand on entra en 2014, dès le début de cette année, on comprit que les manœuvres dilatoires de l'État n'avaient qu'un seul but: ne pas assumer la responsabilité consistant à organiser des élections inscrites sur le marbre de la Constitution comorienne. Pour les dirigeants comoriens, les choses sont simples, et même très simples: à partir du moment où la «communauté internationale» est soucieuse de voir se tenir des élections aux Comores, elle fera tout pour aider les Comores à les organiser pour éviter un déni d'État de Droit, et les autorités comoriennes pourront exploiter à leur profit la remarque faite par la Professeur Monique Chemillier-Gendreau: «En rechignant à fournir des "aides à la coopération" qui soutiennent le train de vie de l'État, les anciens colonisateurs traitent l'Afrique comme une vieille maîtresse abandonnée à qui ils auraient pris tous ses bijoux et ses biens et à laquelle ils marchanderaient une chiche pension toujours jugée mal employée»: Monique Chemillier-Gendreau: Humanité et souverainetés. Essai sur la fonction nouvelle du Droit international,La Découverte, Paris, 1995, p. 151.
      
Seulement, il faut reconnaître que les Comores font un mauvais usage des «bijoux et des biens». Elles dilapident tout et accroissent leur dépendance à l'égard du monde extérieur, y compris pour l'interprétation de la place d'un signe de ponctuation sur la Constitution et sur l'application de toute disposition constitutionnelle. En 2010, pour l'organisation d'un scrutin présidentiel inscrit sur la Constitution comorienne, il avait fallu mobiliser la «communauté internationale» pour expliquer à Ahmed Sambi ce qu'il savait déjà sur l'organisation d'une élection présidentielle tournante «entre les îles». Tel Comorien dira que la Constitution comorienne du 23 décembre 2001 est très lourde, mais fera tout pour tenter d'«oublier» qu'au moment de son élaboration, la mauvaise foi et la duplicité des acteurs politiques comoriens étaient telles qu'il fallait remobiliser des étrangers pour écrire une Loi fondamentale devant être appliquée aux Comores et aux Comoriens dans un contexte comorien, mais sans tenir compte de la sociologie juridique d'un pays réfractaire au Droit. Tout bon juriste vous dira qu'une bonne règle de Droit est celle qui s'adapte parfaitement à son environnement humain, et que cette adaptation ne peut être obtenue que si la norme a été édictée par des personnes issues de cet environnement humain et le connaissant parfaitement.
      
Dans le cas des élections, on parlera aux Comoriens d'un nombre insuffisant de personnes inscrites sur les listes électorales pour éviter de dire que sans l'apport de la «communauté internationale», les Comores sont dans l'incapacité d'organiser les élections prévues pour le mois de novembre 2014, reportées à décembre 2014 et qui n'auront lieu qu'en février 2015, faisant bénéficier à des Députés souvent dévoyés et incompétents une année indue d'un mandat inutile et improductif. De fait, les Comores ont été infantilisées par leurs autorités face à la «communauté internationale», et quand on est un enfant, on reçoit la fessée de papa et maman, rôle incarné par les fameux partenaires du pays et qu'on appelle pudiquement et abusivement «communauté internationale», une «communauté» qui fait porter aux Comores des couches-culottes d'un milieu international qui leur administre la fessée.

Par ARM
© lemohelien – Lundi 13 octobre 2014.
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