Le collectif Basi Ivo (Ça suffit) appelle tous les Mahorais, quelque soit leur confession a se réunir pacifiquement devant le tribunal d’ins...
Le collectif Basi Ivo (Ça suffit) appelle tous les Mahorais, quelque soit leur confession a se réunir pacifiquement devant le tribunal d’instance à Kawéni. En donnant plusieurs raisons discutables.
Le 17 septembre prochain, l’affaire de
la profanation de la mosquée de Labattoir, renvoyée à l’issue de
l’audience du 2 avril 2014, revient devant le tribunal correctionnel de
Mamoudzou. Il s’agit de juger des militaires métropolitains, accusés
d’avoir déposé une tête de cochon devant la mosquée après un réveillon
du 31 décembre 2013 bien arrosé.
Plusieurs communautés et différentes religions vivent pacifiquement sur l’île, et l’affaire a jeté un sentiment de malaise.
Le collectif Basi Ivo se veut pacifique
en invitant « les femmes et hommes épris de paix et de justice, croyants
et non croyants et quelle que soit la religion, à se rendre devant le
tribunal le mercredi 17 septembre à partir de 8 heures ». Et avance
plusieurs motifs.
Le premier est la requalification de
l’acte en « profanation », alors qu’en l’état, il s’agit « d’une
dégradation de biens et d’une provocation non publique ».
La justice des hommes…
Une affaire qui dépasse ce motif selon
le collectif, qui parle « d’idéologie fasciste consistant à rabaisser
une population (…) de la part de personnes chargées de maintenir
l’ordre » et compte profiter du procès pour faire le point sur «
des comportements racistes et méprisants relevés un peu partout, au sein
de la police, au sein de l’éducation nationale, au sein de l’hôpital,
au sein de certaines administrations et de certaines entreprises, dans
la presse».
C’est d’ailleurs la ligne directrice de
la totalité du communiqué qui évoque « des relations de type ethnique ou
d’ancien colonisateur à ancien colonisé » sur l’île.
Un communiqué somme toute assez violent
dans le fond, qui le doit, toujours selon Basi Ivo, au risque de voir
basculer une population paisible dans des « tentations intégristes en
réaction aux agressions restées impunies ».
Un collectif qui oublie que c’est
précisément le rôle de la justice, et qu’il faut en attendre le jugement
avant de crier au loup.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Le Journal de Mayotte