Il y a des situations dans la vie politique d’un pays qui, parfois, dépassent les clivages de politique politicienne parce qu’elles peuvent...
Il y a des situations dans la vie politique d’un pays qui, parfois, dépassent les clivages de politique politicienne parce qu’elles peuvent provoquer des dégâts collatéraux tellement multiples et dévastatrices que personne n’échappe aux éclaboussures engendrées, quelle qu’en soit la distance qui sépare les faits du citoyen lambda. C’est le cas des actes entrepris au sommet de l’État par nos dirigeants, notamment au cours de leur déplacement en dehors de nos frontières terrestres, maritimes ou aériennes nationales parce qu’ils symbolisent l’État comorien dans toute sa dimension et en deviennent le miroir de l’âme de la patrie. Partout où le fanion comorien flotte, l’hymne national retentit et une partie du territoire national les précède, c’est le sens de nos chancelleries à l’extérieur qui en pâtit. Je ne suis pas partisan de ce qu’on appelle communément et vulgairement dans le jargon politique traditionnel «la politique de la chevrotine», qui consiste à concentrer toutes les cartouches sur une seule cible. Nos adolescents, toujours bercés dans le confort de l’insouciance, disent dans leur langage courant «faire un carton» d’une cible désignée.
Mais. Mais, avouons que le Docteur Ikililou Dhoinine ne fait aucun effort pour nous épargner des telles épreuves contraignantes, bien au contraire. Il nous force la main. Parfois, il va jusqu’à nous mettre, lui-même, le doigt sur la détente et semble nous supplier d’appuyer sur la gâchette pour le soulager. C’est peut -être sa façon à lui de conjurer son mauvais sort. Qui sait? Toujours est-il qu’encore une fois, il nous a gratifié un de ses numéros de mauvais gout dont il a le secret. Au cours de sa participation ratée, pour la énième fois, au dernier sommet des Petits Pays insulaires, tous ceux qui ont eu la mauvaise idée de suivre sa médiocre prestation à travers les réseaux sociaux ne pouvaient qu’en éprouver un immense sentiment de gâchis doublé de honte, mais également de trahison et de grande déception. Certains m’ont juré qu’ils auraient préféré disparaître, engloutis par la terre ferme plutôt que de vivre un tel moment d’humiliation pour notre pays.
Son allocution était sans intérêt, ni relief, un discours vide de sens et de contenu substantiel exploitable: aucun message d’espoir livré à l’endroit de nos partenaires, aucune perspective tracée pour le prochain millénaire, contrairement à ses homologues. Alors, que retenir à l’issue de cette grande messe politico-médiatique? Eh bien, pas grand-chose, pour ainsi dire, rien de rien. Dès lors, on est tenté de dire: «Tout ça pour ça?». Le problème dans toute cette théâtralisation désastreuse de la vie politique de notre pays, c’est que, fatalement, cela porte atteinte à son image vis-à-vis de ses partenaires, et contribue gravement à affaiblir sa voix dans le concert des nations. Cela brouille son message, si tant est qu’il en soit porteur. Il assène un coup rude et lourd de conséquences à sa crédibilité internationale car ce genre de comportement, à force de se reproduire, finit par s’imposer comme étant l’ADN de notre pays. Vis-à-vis de nos partenaires, ce n’est glorieux, ni plaisant.
Ce n’est pas qu’on ne connaissait pas les nombreuses lacunes que traîne le Président à travers ses innombrables voyages, qui coûtent de plus en plus cher au contribuable comorien, sans aucun rendement, ou qu’on ignore son déficit criant de compétence dès ses premiers pas. Cela a été décelé et ne fait plus l’ombre d’un doute. Il en est de même de son comportement erratique. On peut également disserter longuement sur son insouciance et sa désinvolture, son manque de goût et de charisme. Le Président est un passionnant sujet de dissertation, sur lequel il y a matière à méditer. Tout cela au bout de 3 ans de pouvoir, tout le monde a fini par s’en rendre-compte. Il n’y a aucun doute. D’ailleurs, certains, semble-t-il, se sont résignés et se contentent aujourd’hui, tout simplement de compter les jours qui lui restent à passer à la Présidence de la République, avant de le voir disparaître des écrans de la vie politique du pays, tellement ce quinquennat est une calamité nationale, une gigantesque faute politique qui restera longtemps marquée dans la rubrique des actes manqués dans les annales de notre Histoire récente. C’est pour cette raison que nous crions haut et fort: «Plus jamais ça!». Mais, la question qui taraude les esprits de nos concitoyens est celle-ci: comment fermer l’épisode dramatique et chaotique de l’ère Ikililou Dhoinine et se tourner résolument vers un avenir radieux ?
Si tout le monde est d’accord pour admettre que ce Président – comme tous ses prédécesseurs – a symbolisé à lui seul le syndrome du faucon noir, il n’en est pas moins qu’à l’heure actuelle, le pays ne dispose pas de cet homme providentiel tant souhaité pour jouer le rôle du Général sauveur parce qu’il aurait vocation à voler au secours du pays pour le sauver d’un naufrage programmé. Et, à regarder de très près, l’offre politique qui se présente à nous dans la perspective des prochaines échéances électorales, notamment l’élection présidentielle de 2016, franchement cela fait froid au dos car «chat échaudé craint l’eau froide». C’est dans la logique des choses, admettons-le. Je ne doute pas qu’encore une fois, au niveau de la quantité, le record sera battu. Mais, pour le reste, et sans vouloir paraître médisant et méprisant, nous ne sommes pas gâtés par la nature alors que les chantiers à inaugurer et les défis à relever sont innombrables, titanesques et gigantesques. C’est un préalable avant de pouvoir espérer mettre le pays dans la voie de son redressement. À vrai dire, notre premier défi à relever consistera à inventer les nouveaux outils adaptés et compatibles qui dégageront très rapidement les voies et les moyens qui conduiront à une transformation radicale d’une société comorienne profondément marquée par une grande défiance à l’égard de sa classe politique dans une société de confiance qui consent à se mettre au service du changement en s’impliquant avec assiduité et responsabilité à la tâche de la reconstruction. Pour cela, il nous faudra définir un socle de confiance sur la base d’un certain nombre de valeurs communes qui puisent leur source dans l’héritage ancestral et séculaire de notre Histoire commune.
Cette visibilité et cette lisibilité serviront de gage à une indispensable reconquête de l’opinion afin de parvenir à tisser les liens fissurés, de consolider et affermir cette confiance à partir de laquelle devra se reposer un large consensus national sans lequel il ne sera pas possible de mener à bien l’œuvre de redressement national du pays car, sans stabilité, ni un climat apaisé, ni esprit de solidarité nationale, alors il est de croire à une possible perspective d’avenir des Comores. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne sera pas difficile de s’imaginer le futur tourmenté d’un pays qui n’a connu pendant des décennies que des longues séquences d’instabilité chronique jalonnées d’atermoiements et façonnées de longues périodes d’errements et d’improvisation qui nous ont été préjudiciables en provoquant de nombreuses sorties de route à notre pays. J’ose croire qu’enfin, nous pouvons commencer à enregistrer quelques victoires sur une longue période de série noire et mettre ainsi fin au cycle infernal qui broie les Comoriens.
Par Kamal Abdallah
Porte-parole du Collectif pour la Défense de la Démocratie aux Comores
© www.lemohelien.com – Mercredi 10 septembre 2014.
Mais. Mais, avouons que le Docteur Ikililou Dhoinine ne fait aucun effort pour nous épargner des telles épreuves contraignantes, bien au contraire. Il nous force la main. Parfois, il va jusqu’à nous mettre, lui-même, le doigt sur la détente et semble nous supplier d’appuyer sur la gâchette pour le soulager. C’est peut -être sa façon à lui de conjurer son mauvais sort. Qui sait? Toujours est-il qu’encore une fois, il nous a gratifié un de ses numéros de mauvais gout dont il a le secret. Au cours de sa participation ratée, pour la énième fois, au dernier sommet des Petits Pays insulaires, tous ceux qui ont eu la mauvaise idée de suivre sa médiocre prestation à travers les réseaux sociaux ne pouvaient qu’en éprouver un immense sentiment de gâchis doublé de honte, mais également de trahison et de grande déception. Certains m’ont juré qu’ils auraient préféré disparaître, engloutis par la terre ferme plutôt que de vivre un tel moment d’humiliation pour notre pays.
Son allocution était sans intérêt, ni relief, un discours vide de sens et de contenu substantiel exploitable: aucun message d’espoir livré à l’endroit de nos partenaires, aucune perspective tracée pour le prochain millénaire, contrairement à ses homologues. Alors, que retenir à l’issue de cette grande messe politico-médiatique? Eh bien, pas grand-chose, pour ainsi dire, rien de rien. Dès lors, on est tenté de dire: «Tout ça pour ça?». Le problème dans toute cette théâtralisation désastreuse de la vie politique de notre pays, c’est que, fatalement, cela porte atteinte à son image vis-à-vis de ses partenaires, et contribue gravement à affaiblir sa voix dans le concert des nations. Cela brouille son message, si tant est qu’il en soit porteur. Il assène un coup rude et lourd de conséquences à sa crédibilité internationale car ce genre de comportement, à force de se reproduire, finit par s’imposer comme étant l’ADN de notre pays. Vis-à-vis de nos partenaires, ce n’est glorieux, ni plaisant.
Ce n’est pas qu’on ne connaissait pas les nombreuses lacunes que traîne le Président à travers ses innombrables voyages, qui coûtent de plus en plus cher au contribuable comorien, sans aucun rendement, ou qu’on ignore son déficit criant de compétence dès ses premiers pas. Cela a été décelé et ne fait plus l’ombre d’un doute. Il en est de même de son comportement erratique. On peut également disserter longuement sur son insouciance et sa désinvolture, son manque de goût et de charisme. Le Président est un passionnant sujet de dissertation, sur lequel il y a matière à méditer. Tout cela au bout de 3 ans de pouvoir, tout le monde a fini par s’en rendre-compte. Il n’y a aucun doute. D’ailleurs, certains, semble-t-il, se sont résignés et se contentent aujourd’hui, tout simplement de compter les jours qui lui restent à passer à la Présidence de la République, avant de le voir disparaître des écrans de la vie politique du pays, tellement ce quinquennat est une calamité nationale, une gigantesque faute politique qui restera longtemps marquée dans la rubrique des actes manqués dans les annales de notre Histoire récente. C’est pour cette raison que nous crions haut et fort: «Plus jamais ça!». Mais, la question qui taraude les esprits de nos concitoyens est celle-ci: comment fermer l’épisode dramatique et chaotique de l’ère Ikililou Dhoinine et se tourner résolument vers un avenir radieux ?
Si tout le monde est d’accord pour admettre que ce Président – comme tous ses prédécesseurs – a symbolisé à lui seul le syndrome du faucon noir, il n’en est pas moins qu’à l’heure actuelle, le pays ne dispose pas de cet homme providentiel tant souhaité pour jouer le rôle du Général sauveur parce qu’il aurait vocation à voler au secours du pays pour le sauver d’un naufrage programmé. Et, à regarder de très près, l’offre politique qui se présente à nous dans la perspective des prochaines échéances électorales, notamment l’élection présidentielle de 2016, franchement cela fait froid au dos car «chat échaudé craint l’eau froide». C’est dans la logique des choses, admettons-le. Je ne doute pas qu’encore une fois, au niveau de la quantité, le record sera battu. Mais, pour le reste, et sans vouloir paraître médisant et méprisant, nous ne sommes pas gâtés par la nature alors que les chantiers à inaugurer et les défis à relever sont innombrables, titanesques et gigantesques. C’est un préalable avant de pouvoir espérer mettre le pays dans la voie de son redressement. À vrai dire, notre premier défi à relever consistera à inventer les nouveaux outils adaptés et compatibles qui dégageront très rapidement les voies et les moyens qui conduiront à une transformation radicale d’une société comorienne profondément marquée par une grande défiance à l’égard de sa classe politique dans une société de confiance qui consent à se mettre au service du changement en s’impliquant avec assiduité et responsabilité à la tâche de la reconstruction. Pour cela, il nous faudra définir un socle de confiance sur la base d’un certain nombre de valeurs communes qui puisent leur source dans l’héritage ancestral et séculaire de notre Histoire commune.
Cette visibilité et cette lisibilité serviront de gage à une indispensable reconquête de l’opinion afin de parvenir à tisser les liens fissurés, de consolider et affermir cette confiance à partir de laquelle devra se reposer un large consensus national sans lequel il ne sera pas possible de mener à bien l’œuvre de redressement national du pays car, sans stabilité, ni un climat apaisé, ni esprit de solidarité nationale, alors il est de croire à une possible perspective d’avenir des Comores. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne sera pas difficile de s’imaginer le futur tourmenté d’un pays qui n’a connu pendant des décennies que des longues séquences d’instabilité chronique jalonnées d’atermoiements et façonnées de longues périodes d’errements et d’improvisation qui nous ont été préjudiciables en provoquant de nombreuses sorties de route à notre pays. J’ose croire qu’enfin, nous pouvons commencer à enregistrer quelques victoires sur une longue période de série noire et mettre ainsi fin au cycle infernal qui broie les Comoriens.
Par Kamal Abdallah
Porte-parole du Collectif pour la Défense de la Démocratie aux Comores
© www.lemohelien.com – Mercredi 10 septembre 2014.