Allocution de Son Excellence Madame Hadidja Aboubacar, IKILILOU DHOININE,Première Dame de l’Union des Comores, à l’occasion du colloque r...
Allocution de Son Excellence Madame Hadidja Aboubacar, IKILILOU DHOININE,Première Dame de l’Union des Comores, à l’occasion du colloque régional sur les femmes leaders et le développement durable
Palais du peuple Moroni, le 19 septembre 2014
• Excellences Messieurs les Vices-présidents ;
• Excellence Monsieur le représentant du Président de l’Assemblée
• Excellence Monsieur le représentant du Président de la Cour Suprême
• Excellence Monsieur le représentant du Gouverneur de l’Ile Autonome de Ngazidja
• Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les élus
• Monsieur le représentant du Danwa Islamiyya
• Mesdames et Messieurs les représentants du Corps diplomatique et des organisations internationales accrédités aux Comores ;
• Mesdames et Messieurs les représentant de l’ISESCO et des pays amis
• Mesdames et messieurs les représentants des organisations de la société civile et du secteur privé
• Honorable Assistance,
• Mesdames et Messieurs
ASSALAM ANLAYKOUM WA RAHAMATOULLAH TAANLA WA BARAKATOUHOU
Je voudrais tout d’abord exprimer à l’endroit du
Gouvernement comorien et en particulier à Mme la ministre de
l’Entrepreneuriat féminin, ma sœur Siti Kassim, ma gratitude pour avoir
bien voulu m’inviter à cette cérémonie d’ouverture officielle du
colloque régional sur les femmes leaders, l’entreprenariat et le
développement durable.
Je suis particulièrement sensible aux mots de bienvenue
et de remerciements qui me sont adressés et j’apprécie hautement la
présence de tout un chacun dans cette cérémonie, plus particulièrement,
nos sœurs de l’ISESCO et des pays amis du continent africain et du moyen
orient.
Je voudrais saisir cette opportunité pour saluer cette
initiative qui concourt à promouvoir l’autonomisation des femmes et à
réduire ainsi les inégalités de genre, une de mes principales
préoccupations.
C’est donc pour moi, un réel plaisir d’être parmi vous à
cet évènement capital placé sous le signe des femmes leaders et le
développement durable, et qui s’inscrit dans le cadre de la mise en
œuvre du Plan Directeur de l’Entreprenariat féminin de notre pays.
Je formule de tout mon cœur, mes vœux de réussite à vos
travaux et j’invite le ministère et l’EFOI COM à plus d’engagement et de
collaboration pour la mise en œuvre des recommandations qui en seront
issues.
Honorable assistance,
Mesdames et messieurs,
En cette circonstance particulière, permettez-moi de
vous rappeler l’histoire de notre combat, le combat des femmes pour
l’égalité et pour leur autonomisation qui ont amené les Nations Unies et
les Etats, à prendre position et s’engager pour les droits des femmes.
C’est d’abord à Mexico, en 1975, lors de la première
Conférence mondiale des femmes, à partir de la quelle la décennie des
Nations unies pour les droits des femmes (de1976 à1985) a été déclarée
et mise en œuvre.
En 1979, l’Assemblée Générale des Nations Unies a voté,
la Convention contre l’Elimination de toutes les formes de
Discriminations à l’Egard des Femmes la CEDEF.
Et en 1980 à Copenhague, la seconde Conférence mondiale
des femmes « Egalité, Développement et Paix » identifiait trois thèmes
clefs pour l’atteinte des objectifs de Mexico : un accès égal à
l’éducation, aux opportunités d’emploi et à des services de santé
appropriés.
En 1985, à la fin de la décennie, la 3ème Conférence
mondiale des femmes à Nairobi constatait la faiblesse des résultats. La
faible participation des femmes dans les processus de décision et de
développement demeure encore un enjeu.
En 1992, l’Agenda 21 de la Conférence de Rio sur
l’environnement et le développement, affirmait la place des femmes comme
« groupe majeur » du développement durable.
En 1995, la 4ème Conférence mondiale des femmes, à
Pékin, a posé avec la Plateforme de Pékin en 12 points, le principe de
l’approche à deux voies : transversale et spécifique dans toutes les
politiques de développement.
En 2000, la Résolution 1325 des Nations Unies a fixé la
nécessité d’une approche genre dans les processus de paix et de gestion
des conflits et entrait dans l’arsenal des textes internationaux.
La même année, à Dakar, les Etats Africains francophones
s’engageaient, en ratifiant la Déclaration du Luxembourg, à adopter une
double approche par le « changement et l’évolution des rôles et
responsabilités des femmes et des hommes » et « la prise en compte
systématique de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la
conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de toutes les
politiques ».
Honorable assistance
Mesdames et messieurs,
Malgré ces nombreux efforts en faveur de l’égalité des
hommes et des femmes, aucun pays au monde n’est parvenu à éradiquer les
discriminations qui persistent et se perpétuent à l’encontre des
femmes.
Elles demeurent aujourd’hui les principales « victimes
collatérales » des systèmes patriarcats et des us et coutumes, qui ne
leur donnent pas un égal accès aux services, aux droits et aux
opportunités, que ce soit au niveau civil, économique ou politique.
Aujourd’hui, non seulement l’application des engagements
internationaux et nationaux a pris beaucoup de retard mais des acquis
sont menacés.
En effet dans un contexte de mondialisation économique
non contrôlée, les résistances aux changements ont été exacerbées ces
dernières années par les conflits et les crises économiques et
politiques.
De nombreux pays connaissent un regain de conservatisme
religieux et culturel qui active des mécanismes discriminants et
engendre la précarité, les violences et la marginalisation pour une
grande majorité de femmes et de filles dans le monde.
Depuis 2008, les nouvelles dispositions d’aide au
développement ont remis à plat les modalités de Financement du
développement, dans le but de développer mieux avec moins de moyens.
Mesdames et Messieurs,
Certes, il est trop tôt pour évaluer l’impact de
« l’efficacité de l’aide », mais le critère du genre est marginal dans
ces nouvelles modalités.
Au niveau national, les politiques publiques et les
programmes de développement sectoriels continuent largement à se
dérouler sans attention particulière portée au genre.
Les femmes ont davantage de difficultés à convertir leur
labeur en travail rémunéré, et à faire en sorte qu’il rapporte des
revenus leur permettant de couvrir les besoins vitaux de tous ceux qui
sont à leur charge. Elles font partie du secteur invisible de
l’économie informelle et peinent à accéder au travail décent.
Honorable assistance,
Mesdames et messieurs
Depuis la « découverte » du rôle économique des femmes,
l’attention des pouvoirs publics, des ONG et des organisations
internationales est braquée sur les femmes, qui se retrouvent au cœur
des programmes « d’activités génératrices de revenus » d’abord, puis
« d’entreprenariat ».
L’accès des femmes aux ressources nécessaires pour
développer leur potentiel dans l’économie relève dorénavant d’un pari
mondialisé et médiatisé, fer de lance dans le cadre de la lutte contre
la pauvreté et contre la paupérisation féminine.
Fort heureusement, de plus en plus de femmes se lancent
pour créer leur propre emploi à travers la création de petites
entreprises ou d’activités génératrices de revenus.
Des initiatives encourageantes de regroupement et
d’organisation des femmes entrepreneures se développent telles que
l’EFOI COM pour mobiliser les énergies et accroitre l’efficacité de
leurs actions entrepreneuriales.
Malgré tous ses efforts, le caractère informel de la
majorité de leurs activités constitue un frein à leur développement. Le
progrès et l’impact sur l’économie restent très limité.
Pour permettre la revalorisation et la reconnaissance
des emplois des femmes pour leur autonomisation, il faut d’abord que
leurs activités soient reconnues, structurées et formalisées pour ne
plus apparaître comme une économie informelle « au rabais ».
Il faut aussi que les femmes s’organisent collectivement et participent aux prises de décisions.
Honorable assistance
Mesdames et messieurs
L’autonomisation des femmes et des jeunes est l’un des
objectifs de la Fondation Halouoitété que j’ai créée. Il est donc
naturel que ma Fondation accompagne la mise en œuvre de ce plan
directeur et vous pouvez d’ores et déjà nous compter parmi vos
partenaires.
Ce n’est qu’ensemble que nous allons devenir autonomes !
Mon action à travers la Fondation porte principalement
dans les domaines d’intervention tels que l’Education, la Santé,
notamment la réduction de la mortalité maternelle et infantile et la
lutte contre les IST/VIH/SIDA, la lutte contre les violences ainsi que
l’appui au développement des activités génératrices des revenus en
faveur de la femme et des personnes vulnérables.
Consciente des difficultés structurelles de nos Etats à
générer les ressources nécessaires pour l’atteinte des objectifs visant à
réduire les inégalités de genre, j’ai accepté de parrainer et
participer personnellement à une opération de solidarité nationale pour
la collecte de fonds au profit des enfants et des personnes à mobilité
réduite.
C’est ainsi que nous avons pu mobiliser à travers
l’opération Riyali, près de 100 millions de francs comoriens légués au
financement de 4 projets dont 2 pour les services d’écoute et 2 pour les
personnes à mobilité réduite.
Honorable assistance
Je reste convaincue qu’avec l’implication active de la
société civile, nous réussirons à faire prendre conscience aux
dirigeants de nos pays, de la nécessité de relever ces défis.
C’est en promouvant l’Egalité du genre dans le
processus de développement, que nous contribuerons à créer les
conditions du développement humain durable et à lutter efficacement
contre la pauvreté.
C’est pour ces raisons que j’invite nos dirigeants et
nos partenaires au développement à une nouvelle dynamique politique
permettant d’accroître l’aide dans ce domaine qui, malheureusement, fait
l’objet de restriction de ressources.
Je m’adresse à toutes mes sœurs, pour vous dire tout haut et fort que je m’engage à vos cotés pour un avenir meilleur.
Réunissons nos efforts pour mobiliser le maximum des
femmes à se porter candidates aux prochaines élections si nous voulons
accroitre notre participation aux sphères de prise de décision.
Soyons convaincues de nos valeurs à travers desquelles vient le changement.
Agissons ensemble pour un leadership fort auprès du
gouvernement et des partenaires pour un maximum des ressources
financières au bénéfice des femmes et des jeunes.
Consolidons nos acquis pour développer un partenariat
actif pour l’efficacité de nos actions auprès des décideurs et de la
communauté internationale.
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurais terminer mes propos sans adresser mes
sincères remerciements au gouvernement de son Excellence Dr Ikililou
Dhoinine, pour la volonté politique manifeste en faveur de
l’autonomisation des femmes et à nos partenaires au développement
notamment l’ISESCO pour leur appui technique et financier sans cesse
renouvelé en faveur de l’égalité et de l’équité du genre.
Nos remerciements s’adressent également aux
organisations des femmes entrepreneures et je voudrais saisir cette
occasion pour rendre hommage à toutes les femmes pionnières de notre
lutte commune.
Enfin je remercie à toutes celles et ceux qui, de près ou de loin ont contribué à l’organisation de cette cérémonie.
Vive la Solidarité internationale
Vive l’entrepreneuriat féminin dans le développement durable.
Je vous remercie