En titrant ainsi son communiqué, le 1er vice président du Comité Départemental du Tourisme de Mayotte, Harouna Attoumani, veut frapper fort ...
En titrant ainsi son communiqué, le 1er vice président du Comité Départemental du Tourisme de Mayotte, Harouna Attoumani, veut frapper fort : contrairement à ce qu’a indiqué le président Hollande, les touristes étrangers sont personae non grata dans l’île.
Les Seychellois ou les Mauricien ne découvrent le lagon mahorais qu’au travers des images qui sont diffusées dans les stands des Foires du Tourisme ou les Forums économique. « Lorsqu’ils veulent venir, trois mois de démarches sont au minimum nécessaires sans certitude d’obtenir le visa, ce qui rend impossible le tourisme d’affaire ! »… Harouna Attoumani dit son ras le bol des mois, d’années de bagarre sans que rien ne bouge.
La goutte d’eau pour lui fut l’allocution du président de la République à Dembéni devant les élus : « Il faut développer le tourisme qui doit être en pointe à Mayotte, avec votre lagon et vos richesses culturelles ». Il le met en parallèle avec le discours du même président la veille à Saint Denis de la Réunion, « La Réunion est une très belle région. Il faut attirer les touristes. J’ai donc facilité l’obtention des visas. Les conditions d’obtention étaient datées d’un autre âge. On pensait que les étrangers voulaient s’installer à La Réunion alors qu’ils voulaient tout simplement dépenser leur argent. Il faut toujours s’intéresser à ceux qui veulent dépenser leur argent dans des conditions légales. ».
Si le vice-président rapporte cette notion de légalité, c’est pour souligner l’injustice qui frappe Mayotte quand on explique la fermeture aux visas par le risque d’immigration clandestine.
Une fausse raison selon lui puisque la Guyane, également touchée par l’immigration, a bénéficié « comme les autres DOM, sauf Mayotte, d’un arrêté ministériel de juin 2014 exemptant d’un visa de court-séjour les étrangers voulant s’y rendre. Ce qui a eu pour conséquence directe d’ouvrir la destination Réunion aux marchés Chinois et Indien qui sont affichés comme marchés prioritaires pour les Iles Vanille et pour cause, il s’agit là des marchés émetteurs les plus actifs sur le plan international ». Les Iles Vanille dont fait partie Mayotte…
Ainsi, « le nombre de visiteurs en provenance d’Afrique du sud a augmenté de 33% à La Réunion ! »
Même problème pour la connectivité aérienne : « par manque de visa, Air Austral sur son trajet Pemba-La Réunion passera par Mayotte en simple transit ! »
Dans la même logique, si les Mahorais partent en vacances vers l’Afrique de l’est avec Ewa, « au retour les ressortissants de ces pays peuvent se compter sur les doigts d’une seule main à cause des difficultés voir l’impossibilité d’obtenir un visa ».
Face à l’ampleur du problème, Harouna Attoumani ne comprend pas que la situation n’évolue pas et constate amèrement qu’aucun conseiller du chef d’Etat n’ait été sollicité sur ce sujet, « nos élus et en premier lieu nos parlementaires ne semblent pas être préoccupés par ce secteur »…
Les autres DOM savent se faire entendre en parlant d’une seule voix, Mayotte y parviendra-t-elle ?
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Les Seychellois ou les Mauricien ne découvrent le lagon mahorais qu’au travers des images qui sont diffusées dans les stands des Foires du Tourisme ou les Forums économique. « Lorsqu’ils veulent venir, trois mois de démarches sont au minimum nécessaires sans certitude d’obtenir le visa, ce qui rend impossible le tourisme d’affaire ! »… Harouna Attoumani dit son ras le bol des mois, d’années de bagarre sans que rien ne bouge.
La goutte d’eau pour lui fut l’allocution du président de la République à Dembéni devant les élus : « Il faut développer le tourisme qui doit être en pointe à Mayotte, avec votre lagon et vos richesses culturelles ». Il le met en parallèle avec le discours du même président la veille à Saint Denis de la Réunion, « La Réunion est une très belle région. Il faut attirer les touristes. J’ai donc facilité l’obtention des visas. Les conditions d’obtention étaient datées d’un autre âge. On pensait que les étrangers voulaient s’installer à La Réunion alors qu’ils voulaient tout simplement dépenser leur argent. Il faut toujours s’intéresser à ceux qui veulent dépenser leur argent dans des conditions légales. ».
Si le vice-président rapporte cette notion de légalité, c’est pour souligner l’injustice qui frappe Mayotte quand on explique la fermeture aux visas par le risque d’immigration clandestine.
« Sans visa, 33% de touristes en plus »
Une fausse raison selon lui puisque la Guyane, également touchée par l’immigration, a bénéficié « comme les autres DOM, sauf Mayotte, d’un arrêté ministériel de juin 2014 exemptant d’un visa de court-séjour les étrangers voulant s’y rendre. Ce qui a eu pour conséquence directe d’ouvrir la destination Réunion aux marchés Chinois et Indien qui sont affichés comme marchés prioritaires pour les Iles Vanille et pour cause, il s’agit là des marchés émetteurs les plus actifs sur le plan international ». Les Iles Vanille dont fait partie Mayotte…
Ainsi, « le nombre de visiteurs en provenance d’Afrique du sud a augmenté de 33% à La Réunion ! »
Même problème pour la connectivité aérienne : « par manque de visa, Air Austral sur son trajet Pemba-La Réunion passera par Mayotte en simple transit ! »
Dans la même logique, si les Mahorais partent en vacances vers l’Afrique de l’est avec Ewa, « au retour les ressortissants de ces pays peuvent se compter sur les doigts d’une seule main à cause des difficultés voir l’impossibilité d’obtenir un visa ».
Face à l’ampleur du problème, Harouna Attoumani ne comprend pas que la situation n’évolue pas et constate amèrement qu’aucun conseiller du chef d’Etat n’ait été sollicité sur ce sujet, « nos élus et en premier lieu nos parlementaires ne semblent pas être préoccupés par ce secteur »…
Les autres DOM savent se faire entendre en parlant d’une seule voix, Mayotte y parviendra-t-elle ?
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte