C'est l'autre D-Day. Le 15 août 1944, 10 semaines après «Overlord» en Normandie, avait lieu l'opération «Dragoon», le débarqueme...
C'est l'autre D-Day. Le 15 août 1944, 10 semaines après «Overlord» en Normandie, avait lieu l'opération «Dragoon», le débarquement en Provence de près d'un demi-million de soldats, dont plus de la moitié de Français de l'«armée B». Pour commémorer le 70e anniversaire de cette opération qui permis à la France de s'asseoir à la table des vainqueurs, François Hollande accueille ce vendredi 13 chefs d'Etat, en très grande majorité africains, à bord du Charles-de-Gaulle, avec en point d'orgue une spectaculaire revue navale et un défilé aérien.
Avec leparisien.fr
Une opération-clé pour la France
«L'Armée B», qui débarqua en 1944 en Provence sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, c'était en effet essentiellement «l'Armée d'Afrique», créée en 1830 lors la conquête de l'Algérie et qui intégra peu à peu des soldats indigènes. En août 1944, sur les 450.000 hommes qui débarquèrent, 250.000 étaient des Français de l'«Armée B», pour moitié des tirailleurs sénégalais et algériens, des goumiers et tabors marocains, des pieds-noirs, des marsouins du Pacifique et des Antilles.
Au soir du 15 août, sur 100.000 hommes débarqués, un millier avaient péri, des pertes sans commune mesure avec le bilan effroyable enregistré sur les plages normandes. De manière générale, du reste, l'opération «Dragoon» dans son ensemble connaît «une réussite beaucoup plus rapide que prévu», rappelle l'historien Jean-Marie Guillon. Elle permet la libération de Toulon dès le 27 août, et de Marseille le lendemain. Totalement réussie sur le plan militaire, l'opération «Dragoon» est également primordiale sur le plan politique, car elle implique une participation importante aux combats de troupes françaises, alors qu'elle n'était que symbolique le 6 juin.
19 Etats africains représentés
Soixante-dix ans plus tard, aux côtés du président de la République, et du Premier ministre Manuel Valls, prendront notamment place sur le porte-avions nucléaire ses homologues tunisien Moncef Marzouki, camerounais Paul Biya, burkinabé Blaise Compaoré ou le comorien Ikililou Dhoinibe ainsi que le gabonais Ali Bongo --au total 12 chefs d'Etats africains et le prince Albert de Monaco-- et les représentants de 15 autres pays. «En ce 15 août 2014, la France s'honore de recevoir à nouveau en Provence ceux qui l'ont aidée à sortir de plus de 1.800 jours de guerre», se félicite François Hollande dans la présentation des cérémonies diffusée par l'Elysée.
Dans la matinée, une première cérémonie --strictement nationale-- au mémorial du Mont Faron, inauguré en 1964 par le général De Gaulle sur les hauteurs de Toulon, doit permettre au président français de rendre hommage aux soldats alliés, aux Forces françaises libres, aux résistants et aux civils: «Aux côtés de de tant de pays amis, ce sont aussi les Français eux-mêmes, et en particulier les résistants, qui ont contribué à la victoire par la libération de leur sol», pointe le président.