[PÉNURIE DE GAZ] Mois sacré de Ramadan : la colère populaire de plus en plus forte Les maires de Petite-Terre unis contre la pénuri...
[PÉNURIE DE GAZ]
L’information a traversé l’actualité il y a quelques jours avec l’arrivée du mois sacré de ramadan : la pénurie de bouteilles de gaz se faisait à nouveau sentir un peu partout à travers l’île.
L’affaire n’était pas nouvelle dans la mesure où chaque année, le phénomène se reproduisait avec une demande se faisant très forte pour la circonstance. Mais les choses se stabilisaient auparavant, à travers une régulation naturelle du marché et un approvisionnement qui quittait progressivement les flux tendus.
Or en 2014, la donne est toute autre, après plus de deux semaines de jeûne, la situation ne s’est pas arrangée, au contraire même, elle a empiré, notamment du côté de Petite-Terre. Et la raison en est simple. Avec la règlementation du prix du gaz, les marges des deux distributeurs sont réduites, en tout cas limitées. Ainsi, Total qui importe ses bouteilles oranges de l’île Maurice fait venir moins de bateaux en fonction des besoins et joue sur ses stocks afin que les coûts de transport n’entrainent pas de pertes. C’est pourquoi, lorsque les stocks sont épuisés, il faut patienter avant de pouvoir compter sur les nouveaux arrivages.
La situation est un peu différente pour Somagaz qui remplit sur place à Longoni ses bonbonnes. La matière première ne lui fait pas défaut, ce sont ses bouteilles vertes qui viennent à manquer. Les consommateurs les détiennent et ne peuvent les remplacer, il faudrait donc pour cela, que des investissements soient réalisés pour gonfler l’offre en fonction de la demande. Mais pour se faire, encore faut-il que la réglementation des prix permette à l’entreprise d’acheter de nouvelles bouteilles, ce qui n’est pas le cas. Il faut donc faire avec…
Qui plus est, en Petite-Terre, un autre handicap s’ajoute à la problématique : le prix des traversées en barges. Les bateaux sont aujourd’hui saturés et à 700 euros la rotation, celles-ci sont limitées à leur stricte minimum pour réduire au maximum les coûts. Mais cette fois, la colère se fait entendre et tout le monde se bat à Dzaoudzi et Pamandzi pour s’approvisionner dans le point de vente littéralement pris d’assaut de Somagaz. Tant et si bien que les maires des deux communes se sont associés dans un courrier commun adressé au président du conseil général Daniel Zaïdani pour dénoncer cette incroyable pénurie.
“ Comme vous le savez, la population de Petite Terre souffre de l'isolement du territoire avec pour conséquences des prix très élevés, des denrées alimentaires acheminées par voie routière puis maritime depuis Longoni, Kawéni ou Mamoudzou, un approvisionnement difficile des matériaux de construction ainsi qu'une distribution de gaz insuffisante. Cette dernière se fait bien souvent dans des conditions de fortes tensions, dans la mesure où la seule rotation hebdomadaire de la société distributeur n'est pas en mesure de répondre suffisamment à la demande de nos concitoyens. Cette situation est encore plus difficile dans la période actuelle de Ramadan” débutent les deux élus de Petite-Terre très préoccupés qui tiennent à tirer la sonnette d’alarme afin d’obtenir une réaction et des solutions dans les plus brefs délais.
“Nous considérons bien le fait que le prix du gaz est soumis à la réglementation préfectorale, mais il convient de rappeler que l'acheminement du gaz par voie maritime représente un certain coût pour la société distributeur, et que dans ces conditions, il lui est difficile d'assurer une rotation plus régulière pour desservir la Petite-Terre. C'est pourquoi nous vous sollicitons, Monsieur le Président, afin que vous examiniez la solution la plus adaptée pouvant permettre à notre population de ne plus souffrir de cet isolement. Convaincus de votre écoute et de votre implication dans ce dossier, Monsieur le Président,…” concluent ainsi les maires des 2 localités, Saïd Omar Oili pour Dzaoudzi-Labattoir et Mahafourou Saïdali pour Pamandzi qui comptent bien sur le fait que Daniel Zaïdani soit Pamandzien et connaisse parfaitement la situation pour espérer de lui une réaction.
Or, le courrier envoyé le 15 juillet fait suite à des demandes répétées qui sont restées lettre mortes selon les deux élus qui s’inquiètent et redoutent que la situation ne dégénère et pire, cause de graves troubles à l’ordre public. Ils en appellent donc aux autorités compétentes afin que les bouteilles vertes refassent leur apparition au point de distribution qui est assiégé au quotidien. Le compte goute est devenu insupportable pour les petits terriens qui exigent un retour régulier du gaz.
(KTV / FRANCE MAYOTTE Matin - Samuel Boscher)
Mois sacré de Ramadan : la colère populaire de plus en plus forte
Les maires de Petite-Terre unis contre la pénurie
L’information a traversé l’actualité il y a quelques jours avec l’arrivée du mois sacré de ramadan : la pénurie de bouteilles de gaz se faisait à nouveau sentir un peu partout à travers l’île.
L’affaire n’était pas nouvelle dans la mesure où chaque année, le phénomène se reproduisait avec une demande se faisant très forte pour la circonstance. Mais les choses se stabilisaient auparavant, à travers une régulation naturelle du marché et un approvisionnement qui quittait progressivement les flux tendus.
Or en 2014, la donne est toute autre, après plus de deux semaines de jeûne, la situation ne s’est pas arrangée, au contraire même, elle a empiré, notamment du côté de Petite-Terre. Et la raison en est simple. Avec la règlementation du prix du gaz, les marges des deux distributeurs sont réduites, en tout cas limitées. Ainsi, Total qui importe ses bouteilles oranges de l’île Maurice fait venir moins de bateaux en fonction des besoins et joue sur ses stocks afin que les coûts de transport n’entrainent pas de pertes. C’est pourquoi, lorsque les stocks sont épuisés, il faut patienter avant de pouvoir compter sur les nouveaux arrivages.
La situation est un peu différente pour Somagaz qui remplit sur place à Longoni ses bonbonnes. La matière première ne lui fait pas défaut, ce sont ses bouteilles vertes qui viennent à manquer. Les consommateurs les détiennent et ne peuvent les remplacer, il faudrait donc pour cela, que des investissements soient réalisés pour gonfler l’offre en fonction de la demande. Mais pour se faire, encore faut-il que la réglementation des prix permette à l’entreprise d’acheter de nouvelles bouteilles, ce qui n’est pas le cas. Il faut donc faire avec…
Qui plus est, en Petite-Terre, un autre handicap s’ajoute à la problématique : le prix des traversées en barges. Les bateaux sont aujourd’hui saturés et à 700 euros la rotation, celles-ci sont limitées à leur stricte minimum pour réduire au maximum les coûts. Mais cette fois, la colère se fait entendre et tout le monde se bat à Dzaoudzi et Pamandzi pour s’approvisionner dans le point de vente littéralement pris d’assaut de Somagaz. Tant et si bien que les maires des deux communes se sont associés dans un courrier commun adressé au président du conseil général Daniel Zaïdani pour dénoncer cette incroyable pénurie.
“ Comme vous le savez, la population de Petite Terre souffre de l'isolement du territoire avec pour conséquences des prix très élevés, des denrées alimentaires acheminées par voie routière puis maritime depuis Longoni, Kawéni ou Mamoudzou, un approvisionnement difficile des matériaux de construction ainsi qu'une distribution de gaz insuffisante. Cette dernière se fait bien souvent dans des conditions de fortes tensions, dans la mesure où la seule rotation hebdomadaire de la société distributeur n'est pas en mesure de répondre suffisamment à la demande de nos concitoyens. Cette situation est encore plus difficile dans la période actuelle de Ramadan” débutent les deux élus de Petite-Terre très préoccupés qui tiennent à tirer la sonnette d’alarme afin d’obtenir une réaction et des solutions dans les plus brefs délais.
“Nous considérons bien le fait que le prix du gaz est soumis à la réglementation préfectorale, mais il convient de rappeler que l'acheminement du gaz par voie maritime représente un certain coût pour la société distributeur, et que dans ces conditions, il lui est difficile d'assurer une rotation plus régulière pour desservir la Petite-Terre. C'est pourquoi nous vous sollicitons, Monsieur le Président, afin que vous examiniez la solution la plus adaptée pouvant permettre à notre population de ne plus souffrir de cet isolement. Convaincus de votre écoute et de votre implication dans ce dossier, Monsieur le Président,…” concluent ainsi les maires des 2 localités, Saïd Omar Oili pour Dzaoudzi-Labattoir et Mahafourou Saïdali pour Pamandzi qui comptent bien sur le fait que Daniel Zaïdani soit Pamandzien et connaisse parfaitement la situation pour espérer de lui une réaction.
Or, le courrier envoyé le 15 juillet fait suite à des demandes répétées qui sont restées lettre mortes selon les deux élus qui s’inquiètent et redoutent que la situation ne dégénère et pire, cause de graves troubles à l’ordre public. Ils en appellent donc aux autorités compétentes afin que les bouteilles vertes refassent leur apparition au point de distribution qui est assiégé au quotidien. Le compte goute est devenu insupportable pour les petits terriens qui exigent un retour régulier du gaz.
(KTV / FRANCE MAYOTTE Matin - Samuel Boscher)