Au moins 21 personnes ont été tuées au Kenya dans la nuit de samedi à dimanche lors de nouvelles attaques dans la région de la côte, où une...
Au moins 21 personnes ont été tuées au Kenya dans la nuit de samedi à dimanche lors de nouvelles attaques dans la région de la côte, où une soixantaine de personnes avaient été massacrées en juin dernier.
Les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué les raids dans cette région proche de l'archipel touristique de Lamu (sud-est), mais la police a accusé un groupe séparatiste, le Conseil républicain de Mombasa (MRC), qui réclame l'indépendance de la côte de l'océan Indien.
Les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué les raids dans cette région proche de l'archipel touristique de Lamu (sud-est), mais la police a accusé un groupe séparatiste, le Conseil républicain de Mombasa (MRC), qui réclame l'indépendance de la côte de l'océan Indien.
A 300 km au sud, une touriste russe a été abattue par des hommes armés à Mombasa, la grande ville portuaire du littoral, lors d'un incident relevant selon les autorités de la "délinquance ordinaire".
Les derniers raids dans la région de Lamu, qui ont frappé les localités de Hindi et Gamba, ont fait 21 morts, a indiqué la police. La Croix-Rouge a parlé de 22 morts.
Selon la police, des hommes armés ont aussi incendié plusieurs maisons et attaqué le poste de police de Gamba, libérant un suspect détenu depuis les attaques de juin. Un policier fait partie des victimes.
Selon des témoins, les victimes ont été égorgées ou tuées par balle. Nombre d'entre elles avaient les mains attachées dans le dos.
"Les premiers éléments de l'enquête montrent que l'attaque a été commise par des membres du MRC", a affirmé à Nairobi la chef adjointe de la police nationale, Grace Kaindi, évoquant des motivations "politiques et religieuses".
Le vice-président William Ruto, qui s'est rendu sur les lieux, a promis que les assaillants seraient rattrapés "morts ou vifs".
"Les criminels sont ici à Lamu", a-t-il lancé, sommant les services de sécurité d'obtenir des résultats "dans les 48 heures".
Toutes les personnes mortes à Hindi sont des hommes, excepté un adolescent, a constaté un journaliste de l'AFP.
Bien en vue sur un tableau noir, un message des assaillants, en anglais et en swahili, disait sur un ton de défi: "Vous envahissez un territoire musulman et vous voulez rester en paix".
"Ils ont dit qu'ils attaquaient parce que les terres des musulmans sont confisquées", a raconté une habitante, Elizabeth Opindo. Elle a dit que les assaillants ont incendié sa maison mais lui ont laissé la vie sauve, en expliquant ne pas tuer les femmes.
- Une touriste russe tuée -
Les shebab ont revendiqué les attaques. "Les assaillants sont rentrés sains et saufs à leur base", a déclaré leur porte-parole militaire, Abdulaziz Abu Musab, faisant état d'un bilan de 10 personnes tuées.
Les islamistes avaient également revendiqué la plus sanglante des attaques de la mi-juin, qui avait fait dans la localité de Mpeketoni au moins 48 morts.
Pour le groupe armé, il s'agit de représailles à l'intervention de l'armée kényane en Somalie, où elle est intégrée à une force militaire chapeautée par l'Union africaine.
L'attaque de Mpeketoni était la plus sanglante depuis l'assaut mené par des combattants shebab contre le centre commercial Westgate de Nairobi, en septembre 2013 (au moins 67 morts).
Des survivants de Mpeketoni avaient rapporté comment des hommes armés parlant somali et portant des drapeaux shebab avaient exécuté exclusivement des hommes de confession chrétienne.
Mais le président kényan Uhuru Kenyatta avait dénoncé des "violences ethniques aux motivations politiques" et accusé des "réseaux politiques locaux".
Dans une région côtière très majoritairement musulmane, la zone de Mpeketoni est peuplée principalement de chrétiens: des membres de l'ethnie kikuyu - la plus nombreuse du pays, celle du président Kenyatta - y sont installés depuis des décennies.
Après ces violences, la police avait arrêté notamment des membres présumés du MRC.
Les troubles dans la région ont plombé le tourisme - déjà mal en point - à Lamu, joyau naturel et historique baigné par l'océan Indien et classé au patrimoine mondial de l'Unesco, et sur le littoral en général.
La mort d'une touriste russe dimanche à Mombasa risque d'être le coup de grâce pour ce secteur économique de poids.
Elle s'est fait tirer dessus alors qu'elle visitait Fort Jesus, un fort portugais du XVIe siècle classé au patrimoine mondial. Pour la police, elle a été victime de "voyous" qui voulaient lui voler son appareil photo.
Après le drame de Mpeketoni, les shebab avaient appelé les touristes à éviter le Kenya, décrété "zone de guerre", sous peine d'"amères conséquences".
Ces derniers événements ajoutent à la tension qui règne dans le pays. Et une grande manifestation annoncée par l'opposition excite aussi les passions: elle est prévue lundi en plein coeur de Nairobi.
Lu sur Presse Ocean
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