Djaffar Salim Allaoui se mobilise à nouveau pour ses ex-tortionnaires d’Anjouan. Djaffar Salim Allaoui, lauréat de l’École nationale ...
Djaffar Salim Allaoui se mobilise à nouveau pour ses ex-tortionnaires d’Anjouan.
Djaffar Salim Allaoui, lauréat de l’École nationale d’Administration publique (ÉNAP) de Rabat (Section diplomatique et consulaire, promotion 1985-1989) et du Centre de Formation douanière de Casablanca au Maroc, n’est pas un homme qui fait les choses à la manière des autres. Alors qu’il était attendu au ministère des Affaires étrangères des Comores, pour tenter, avec d’autres cadres comoriens, d’animer la diplomatie comorienne, on le retrouve dans le camp des séparatistes anjouanais. Il n’est pas seul dans son cas, puisque son prédécesseur et «compatriote anjouanais», Abdallah Mohamed, également lauréat de notre chère ÉNAP, a choisi le séparatisme de son île d’Anjouan, après avoir été fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères à Moroni. On se souvient d’Abdallah Mohamed crânant devant Hamada Madi Boléro, négociateur du gouvernement comorien sous Azali Assoumani, en pleine crise séparatisme anjouanais en ces termes malheureux: «Cher Boléro, regarde bien mes cheveux lisses et ma peau claire et dis-moi s’ils sont ceux d’un Comorien. Pourquoi ne veut-on pas admettre que nous autres Anjouanais sommes des Arabes et non des Comoriens?». Voilà où peut mener le raisonnement d’un cadre supérieur anjouanais imbu de son anjouanité au point de mépriser les autres Comoriens, au point de refuser sa comorianité. Voilà donc des hommes qui ont bel et bien trahi leur pays et qui ne se gênent pas pour le réclamer, avec une insouciance et une indécence qui font honte.
Après une fuite vers Mayotte en mars 2008 et après son retour à Anjouan en 2013, Djaffar Salim Allaoui, le très controversé «ministre de l’Intérieur» du dictateur insulaire Mohamed Bacar biberonne, et c’est l’État comorien qui lui donne le sein pour boire et boire du lait de la République, c’est l’État qui lui offre une belle couverture médiatique pour lancer un nouveau parti séparatiste anjouanais, Génération Nouvel Ensemble comorien rénové – GNEC Renové. Aujourd’hui, le chef des anciens tortionnaires anjouanais se mobilise pour ses hommes, afin qu’ils soient indemnisés pour le traumatisme causé à Anjouan pendant les années de la dictature de village du Colonel Mohamed Bacar, de sinistre réputation républicaine. Ces tortionnaires sont censés bénéficier d’un programme de désarmement et de réinsertion, mais l’argent a disparu en grande partie dans les sables mouvants de la corruption de la République. Mais, Djaffar Salim Allaoui, avec une mauvaise foi devant faire honte à toute personne responsable et honnête, ne parle pas de désarmement et de réintégration, mais s’acharne à poser les tortionnaires qu’il commandait en victimes. Tout dans sa démarche stupide et dans sa posture malheureuse trahit l’esprit de notre ÉNAP de Rabat, qui nous a enseignés les vertus de l’intérêt général et de l’ordre public (salubrité, sécurité et tranquillité publiques), qui sont les mamelles de cette grande institution, et cela appelle de notre part une vive condamnation du dévoiement d’un enseignement de qualité mis au service d’une sale dictature et d’ambitions honteuses éloignées du bon sens.
Dans une lettre de protestation envoyée au Résident du PNUD à Moroni, il pousse son impudence jusqu’à proclamer crânement que «nous vous saurons gré, Monsieur le Coordinateur résident, de bien vouloir nous apporter tous les supports nécessaires liés à l’affectation de ces fonds aux victimes civiles et militaires de l’expédition militaire à Anjouan, afin de répondre aux attentes et aux inquiétudes de nombreux foyers et ménages anjouanais s’estimant lésés par une gestion plus que douteuse». Dans sa lettre, il ose parler «d’autres cas civils rendus vulnérables par cette opération militaire et dont le fonds alloué se chiffrait à 11 millions de dollars environ, il devait concerner 700 Anjouanais au bas mot, concernés par le débarquement militaire de mars 2008». En d’autres termes, ce qui intéresse le tortionnaire en chef anjouanais, c’est l’argent censé incarner les 30 deniers de Judas, le prix de la trahison. Son acharnement à poser les Forces de Gendarmerie d’Anjouan (FGA) en victimes en dit long sur l’aveuglement d’un homme sans principes républicains.
Aujourd’hui, les FGA ne représentent rien et ne constituent aucune menace. Les Comores tentent de les réhabiliter pendant qu’elles s’emploient à enfoncer et à maintenir la tête dans l’eau le Général Salimou Mohamed Amiri, le héros de l’opération «Démocratie aux Comores» qui, le 25 mars 2008, a mis fin à la fois à la dictature sanglante de Mohamed Bacar à Anjouan et au séparatisme institutionnel sur l’île. Le Général Salimou Mohamed Amiri est entièrement dépouillé par les Comores de tous ses droits d’officier supérieur et ne survit que grâce à la solidarité de sa famille. On punit les héros et on réhabilite les assassins. Ceci est d’autant plus révoltant que les anciens séparatistes anjouanais n’ont tiré aucune leçon de leur folie insulaire. L’ancien Premier ministre comorien Mohamed Abdou Madi dit «Mjamaoué», un des collaborateurs de Mohamed Bacar, dans sa folie dictatoriale, reste, lui aussi, arcbouté sur sa posture séparatiste.
Cela étant, tout en regrettant le détournement des fonds publics destinés aux tortionnaires de l’île d’Anjouan, on ne peut qu’être dubitatif face aux efforts accomplis pour récompenser la pire des trahisons pour une jeune nation, un jeune État comme les Comores. Dans sa démarche malheureuse et indécente auprès du PNUD, Djaffar Salim Allaoui aurait dû fournir l’effort intellectuel d’insister sur la réinsertion de ses affidés au lieu de les poser en victimes. De fait, la manière qu’a l’Union des Comores à draguer les anciens truands anjouanais est tout de même inquiétante et révoltante car elle n’est motivée par aucun motif d’apaisement, mais par un souci de mettre en difficulté le Gouverneur Anissi Chamssidine d’Anjouan et son chef Ahmed Sambi, qui était Président des Comores au moment du renversement du dictateur de village qu’était le Colonel Mohamed Bacar. Irresponsabilité quand tu nous tiens…
Par ARM