Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué lundi l'attentat qui a fait au Kenya 49 morts près de l'archipel touristique de La...
Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué lundi l'attentat qui a fait au Kenya 49 morts près de l'archipel touristique de Lamu (sud-est), sur la côte, et ont appelé les touristes à éviter le pays, considéré en "zone de guerre".
Menée dimanche en pleine nuit par un commando d'une cinquantaine d'hommes qui, selon des témoins, ciblaient les chrétiens, cette opération dans la localité de Mpeketoni est la plus meurtrière et la plus spectaculaire depuis l'assaut par un commando shebab du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, qui avait fait au moins 67 morts.
Les shebab, liés à Al-Qaïda, ont affirmé que l'attentat était une réponse à "la répression brutale du gouvernement kényan contre les musulmans au Kenya" et "le massacre de musulmans innocents en Somalie".
Le Kenya, qui combat les shebab en Somalie au sein de la force africaine Amisom, "est désormais officiellement une zone de guerre", ont juré les islamistes somaliens, appelant étrangers et touristes à ne pas se rendre dans le pays, sous peine d'"amères conséquences".
Légèrement en retrait de l'océan Indien et à une trentaine de kilomètres de la ville touristique et historique de Lamu, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, la localité de Mpeketoni offrait un spectacle de désolation, entre amas de tôles effondrées et murs noircis par les flammes.
A l'intérieur de modestes maisons ou dans la rue en plein soleil, des cadavres gisaient dans des flaques de sang, avant d'être emportés par les secours. De la fumée s'échappait toujours de bâtiments incendiés.
"Les femmes et les enfants étaient laissés de côté. Tous ceux qui ont été tués étaient des chrétiens. Si vous étiez musulman, vous étiez épargné", a déclaré à l'AFP John Mwagi, un enseignant de 44 ans qui a assisté au drame.
Les hommes étaient exécutés "les uns après les autres", a ajouté David Waweru, un jeune homme d'une vingtaine d'années.
Selon des sources locales, la zone de Mpeketoni - à une centaine de kilomètres au sud de la frontière somalienne - est majoritairement habitée par des chrétiens, alors que la côte, où se concentrent les touristes occidentaux, est essentiellement musulmane.
"Le bilan est monté à 49 morts", a déclaré une porte-parole de la police, Zipporah Mboroki. Parmi eux figure un policier qui n'était "pas en service". Les victimes sont toutes kényanes.
- Le drapeau des shebab -
"Il y avait une cinquantaine d'assaillants lourdement armés, dans trois véhicules. Ils portaient le drapeau des shebab et parlaient en somali. Ils criaient +Allah Akbar+" (Dieu est le plus grand), a déclaré le préfet adjoint du département, Benson Maisori.
Ils ont d'abord attaqué le poste de police local mais ont été repoussés, selon la porte-parole de la police. Ils ont ensuite ouvert le feu dans la rue, avant d'attaquer des hôtels et des restaurants où les clients attablés regardaient à la télévision le Mondial de football au Brésil. Au moins 20 véhicules et plusieurs bâtiments ont été incendiés.
"La sécurité a été renforcée à travers le pays", a assuré le ministre de l'Intérieur Ole Lenku, dénonçant un "acte de haine".
L'attaque a duré plusieurs heures et le commando a ensuite semé la terreur alentour, notamment dans le village de Kibaoni, à environ six kilomètres.
Une habitante, Anne Gathigi, y a perdu son mari. Les hommes armés "m'ont demandé si je savais qui étaient les shebab. Ils m'ont dit que notre gouvernement ayant refusé de retirer nos troupes de Somalie, ils devaient venir (au Kenya) pour ne laisser que +des veuves et des orphelins+".
Le Kenya a été visé par une série d'attaques depuis que son armée est entrée en Somalie, en octobre 2011, pour y combattre les shebab.
Le Premier ministre somalien Abdiweli Sheikh Ahmed a d'ailleurs condamné lundi "des actes de terrorisme, vicieux et lâches, contre des civils innocents".
La tension n'a cessé de monter au Kenya depuis mars avec une intensification des attentats, notamment sur la côte de l'océan Indien dont les immenses plages de sable blanc attirent de nombreux touristes occidentaux. En une quinzaine d'années, la zone a été la cible de plusieurs attentats islamistes, notamment une attaque à Mombasa en 2002 visant des touristes israéliens qui avait fait 13 morts.
L'attaque de Mpeketoni porte à au moins 77 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'année au Kenya dans des opérations attribuées au shebab ou à leurs sympathisants.
Les pays de la région engagés en Somalie se sont mis en alerte pour la Coupe du monde de football, par crainte d'attentats. Lu sur Presse Océan
Menée dimanche en pleine nuit par un commando d'une cinquantaine d'hommes qui, selon des témoins, ciblaient les chrétiens, cette opération dans la localité de Mpeketoni est la plus meurtrière et la plus spectaculaire depuis l'assaut par un commando shebab du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, qui avait fait au moins 67 morts.
Les shebab, liés à Al-Qaïda, ont affirmé que l'attentat était une réponse à "la répression brutale du gouvernement kényan contre les musulmans au Kenya" et "le massacre de musulmans innocents en Somalie".
Le Kenya, qui combat les shebab en Somalie au sein de la force africaine Amisom, "est désormais officiellement une zone de guerre", ont juré les islamistes somaliens, appelant étrangers et touristes à ne pas se rendre dans le pays, sous peine d'"amères conséquences".
Légèrement en retrait de l'océan Indien et à une trentaine de kilomètres de la ville touristique et historique de Lamu, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, la localité de Mpeketoni offrait un spectacle de désolation, entre amas de tôles effondrées et murs noircis par les flammes.
A l'intérieur de modestes maisons ou dans la rue en plein soleil, des cadavres gisaient dans des flaques de sang, avant d'être emportés par les secours. De la fumée s'échappait toujours de bâtiments incendiés.
"Les femmes et les enfants étaient laissés de côté. Tous ceux qui ont été tués étaient des chrétiens. Si vous étiez musulman, vous étiez épargné", a déclaré à l'AFP John Mwagi, un enseignant de 44 ans qui a assisté au drame.
Les hommes étaient exécutés "les uns après les autres", a ajouté David Waweru, un jeune homme d'une vingtaine d'années.
Selon des sources locales, la zone de Mpeketoni - à une centaine de kilomètres au sud de la frontière somalienne - est majoritairement habitée par des chrétiens, alors que la côte, où se concentrent les touristes occidentaux, est essentiellement musulmane.
"Le bilan est monté à 49 morts", a déclaré une porte-parole de la police, Zipporah Mboroki. Parmi eux figure un policier qui n'était "pas en service". Les victimes sont toutes kényanes.
- Le drapeau des shebab -
"Il y avait une cinquantaine d'assaillants lourdement armés, dans trois véhicules. Ils portaient le drapeau des shebab et parlaient en somali. Ils criaient +Allah Akbar+" (Dieu est le plus grand), a déclaré le préfet adjoint du département, Benson Maisori.
Ils ont d'abord attaqué le poste de police local mais ont été repoussés, selon la porte-parole de la police. Ils ont ensuite ouvert le feu dans la rue, avant d'attaquer des hôtels et des restaurants où les clients attablés regardaient à la télévision le Mondial de football au Brésil. Au moins 20 véhicules et plusieurs bâtiments ont été incendiés.
"La sécurité a été renforcée à travers le pays", a assuré le ministre de l'Intérieur Ole Lenku, dénonçant un "acte de haine".
L'attaque a duré plusieurs heures et le commando a ensuite semé la terreur alentour, notamment dans le village de Kibaoni, à environ six kilomètres.
Une habitante, Anne Gathigi, y a perdu son mari. Les hommes armés "m'ont demandé si je savais qui étaient les shebab. Ils m'ont dit que notre gouvernement ayant refusé de retirer nos troupes de Somalie, ils devaient venir (au Kenya) pour ne laisser que +des veuves et des orphelins+".
Le Kenya a été visé par une série d'attaques depuis que son armée est entrée en Somalie, en octobre 2011, pour y combattre les shebab.
Le Premier ministre somalien Abdiweli Sheikh Ahmed a d'ailleurs condamné lundi "des actes de terrorisme, vicieux et lâches, contre des civils innocents".
La tension n'a cessé de monter au Kenya depuis mars avec une intensification des attentats, notamment sur la côte de l'océan Indien dont les immenses plages de sable blanc attirent de nombreux touristes occidentaux. En une quinzaine d'années, la zone a été la cible de plusieurs attentats islamistes, notamment une attaque à Mombasa en 2002 visant des touristes israéliens qui avait fait 13 morts.
L'attaque de Mpeketoni porte à au moins 77 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'année au Kenya dans des opérations attribuées au shebab ou à leurs sympathisants.
Les pays de la région engagés en Somalie se sont mis en alerte pour la Coupe du monde de football, par crainte d'attentats. Lu sur Presse Océan