Le tract « infâmant », une affaire d'État gérée au Centre de l'Univers, à Beït-Salam. Sa Suffisance royale et divine, l'Am...
Le tract «infâmant», une affaire d'État gérée au Centre de l'Univers, à Beït-Salam.
Sa Suffisance royale et divine, l'Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma est rattrapé par ses propres contradictions, lui qui a toujours clamé que toute critique émise contre le régime politique du Président Ikililou Dhoinine est une atteinte à l'honneur et à la dignité d'une famille biologique. D'autres Djoieziens, également membres du sérail, tiennent ce discours réducteur.
Or, aujourd'hui, et comme nous l'avions prédit, les premiers éléments de l'«enquête» sur le tract fangeux distribué à Mohéli le jeudi 1er mai 2014, le jour même de l'arrivée du chef de l'État sur l'île, ont permis de conclure que les activistes qui ont été à l'origine du document injurieux sont de Djoiezi. En plus, avec effarement, on apprend aussi que leur chef est un jeune neveu du Président de la République. Cette affaire relativise toutes les injures de gens comme Sa Suffisance royale et divine, l'Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma ainsi que leurs accusations sur les «jaloux, envieux, grincheux et aigris comme ARM et Mohamed Ali Ridhoi» qui, dès juin 2011, n'ont eu de cesse de signaler que le Président de la République n'avait pas entamé son mandat sous les meilleurs auspices et n'a pas été soucieux de redresser la barre, à un moment où les plus objectifs et les plus modérés des Comoriens ont constaté une litanie de dérapages et maladresses.
Comme on l'a vu, sur le tract, même Sa Suffisance royale et divine, l'Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma a fait l'objet d'une attaque très sévère visant sa personne à la fois sacrée et sanctifiée, et ses compétences de «diplomate». Or, on nous dit que c'est son propre neveu aux idées politiques explosives qui dirigeait le groupe de jeunes activistes enragés et indignés de Djoiezi. Va-t-il donc l'accuser d'être contre sa propre famille ou de soulever, violemment sans doute, de lancinantes questions sur une gouvernance qui n'est pas forcément la meilleure et la plus sincère?
Au départ, 9 jeunes Djoieziens avaient été arrêtés par la Gendarmerie, dont 5 ont été relâchés assez rapidement, faute de preuves les reliant à la littérature enragée contre le chef de l'État. Le neveu du Président de la République est resté dans les griffes de la Gendarmerie, et son cas est particulièrement difficile parce qu'il n'a jamais caché ses doutes sur les capacités et la volonté de l'entourage présidentiel à aider le chef de l'État à honorer ses promesses de campagne électorale de la plus belle des manières. Comme le bouillant et encombrant neveu n'a jamais hésité à s'attaquer frontalement et courageusement aux baronnies de Beït-Salam par le passé et même dans un passé récent, l'occasion est belle pour ses ennemis au Centre de l'Univers, à Beït-Salam, de se venger du garçon au tempérament politique volcanique, voire thermonucléaire. On sait que la distribution de tracts à Mohéli a toujours été considérée comme une affaire très grave, qui conduit ipso facto à des arrestations et incarcérations abusives.
En même temps, cette affaire est suffisamment grave pour créer un climat de psychose à Mohéli, où chacun croit que son téléphone est sur écoute. Du coup, depuis le 3 mai 2014, de nombreux Mohéliens n'acceptent plus de s'exprimer librement et ouvertement au téléphone. Quand l'un des leurs les appelle de l'étranger, ils se contentent d'écouter poliment, sans émettre la moindre opinion de nature politique. Cette situation plonge l'île de Mohéli dans une nouvelle vague liberticide et dictatoriale et n'est pas sans rappeler une période très sombre que l'on croyait à jamais révolue. Il serait donc temps de savoir si les jeunes activistes djoieziens arrêtés sont réellement les auteurs du tract, car ils bénéficient de la présomption d'innocence et ne doivent pas être traités en criminels de Droit commun, surtout avant que les pouvoirs publics ne soient arrivés à prouver leur culpabilité.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 6 mai 2014.