Souleymane, le vendeur atypique ( Celle-ci n'est pas une fiction, c'est une histoire vraie ). S'il y a aux Comores un homme cou...
Souleymane, le vendeur atypique
(Celle-ci n'est pas une fiction, c'est une histoire vraie).
S'il y a aux Comores un homme courageux et prêt à affronter le diable, ça serait bien lui. Il s'appelle Souleymane ou papa Nadia (voir photo). Avec sa femme et ses trois enfants, ils vivent dans le quartier sanfil, dans la capitale, Moroni. Souleymane menait une vie normale et gagnait sa vie en vendant des friperies au grand marché de Volo-Volo, jusqu'au jour où tout bascule.
Un jour, en se levant le matin ses yeux commencent à gratter, à larmoyer puis à rougir. Le lundi qui suit, Souleymane, accompagné de sa femme âgée d'une trentaine d'année se rendent à El-marouf, ce vieux hôpital, ce mouroir.
Examiné par le seul bourreau et ophtalmologue du pays, Souleymane rentre chez lui avec une si longue et coûteuse ordonnance qui valait trois mois de salaire d'un fonctionnaire de l'Etat.
Mais deux semaines après, les complications se succèdent et vite Souleymane retourne revoir son médecin traitant et celui-ci décide de l'opérer en urgence car sa maladie ne fait qu'évoluer malgré les médicaments qu'il prend depuis déjà deux semaines. Mais avant de subir cette opération, Souleymane doit débourser 400.000f, soit 800 euro. N'ayant pas cette bagatelle, il fait recours à ses amis Anjouanais pour leur venir en aide. Programmé pour un jeudi, il et hospitalisé deux jours en avance pour subir les examens préopératoires et partage avec cinq autres patients souffrant eux aussi de cataracte une chambre très exiguë mesurant à peine sept mètres de long et cinq de large, où les moustiques animent la chambre telle un opéra lors d'une présentation d'une pièce de théâtre.
Le jeudi, de bon matin, Souleymane est transféré au bloc opératoire et subit l'opération. Une semaine, puis deux semaines passèrent et Souleymane ne voit rien et son chirurgien est parti en voyage à Paris pour assister au mariage de son petit frère qui va se marier avec une française à Marseille. Trois semaines après Souleymane décide avec sa femme de quitter l'hôpital et rentrent chez eux sans l'aval du médecin et devient malvoyant.
Aujourd'hui, il exerce toujours comme marchant des friperies à Volo - Volo. Et le prix de ses articles coûte entre 1 euro et deux euro. On lui reconnait à partir de sa voix très grave, on dirait qu'il a un micro intégré au niveau de ses nerfs vocaux. Vers midi, un de ses amis anjouanais du marché ou un de ses trois enfants âgés de 9, 7 et 5 ans lui tiens la main pour l'amener à la maison pour accomplir la prière ou pour ses besoins.
Âgé d'à peine 37 ans, avec une corpulence imposante tel un légionnaire, Souleymane est un vendeur hors paire qui n'a pas d'égal dans l'ensemble du pays. Animé par la seule ambition de faire survivre sa petite famille et ne bénéficiant d'aucune assistance sociale lui permettant d'élever ses enfants,il est obligé de batailler fort comme les valides pour éduquer ses enfant et surtout de leur donner à manger et payer les frais de leur scolarité. Il mène une vie très atypique sous la dépendance de ses amis vendeurs de Volovolo qui doivent l'aider à tout moment soit pour échanger l'argent de ses clients soit pour se déplacer en dehors du marché. Courageux comme lui, je n'ai pas encore vu pareil.
Entre vie conjugale, malvoyance et petit commerce, Souleymane nous livre une leçon de vie, une expérience unique de son genre et applique avec pertinence ce que le pasteur noir Martin Luther King disait un jour dans son discours je cite : « si vous ne pouvez pas voler vous devez courir. Si vous ne pouvez pas courir, alors vous devez marcher. Et si vous ne pouvez pas marchez alors rampez. Quoi qu'il vous arrive vous devez avancer », Souleymane lui avance mais jusqu'à quand et vers quelle destination ?
(Celle-ci n'est pas une fiction, c'est une histoire vraie).
S'il y a aux Comores un homme courageux et prêt à affronter le diable, ça serait bien lui. Il s'appelle Souleymane ou papa Nadia (voir photo). Avec sa femme et ses trois enfants, ils vivent dans le quartier sanfil, dans la capitale, Moroni. Souleymane menait une vie normale et gagnait sa vie en vendant des friperies au grand marché de Volo-Volo, jusqu'au jour où tout bascule.
Un jour, en se levant le matin ses yeux commencent à gratter, à larmoyer puis à rougir. Le lundi qui suit, Souleymane, accompagné de sa femme âgée d'une trentaine d'année se rendent à El-marouf, ce vieux hôpital, ce mouroir.
Examiné par le seul bourreau et ophtalmologue du pays, Souleymane rentre chez lui avec une si longue et coûteuse ordonnance qui valait trois mois de salaire d'un fonctionnaire de l'Etat.
Mais deux semaines après, les complications se succèdent et vite Souleymane retourne revoir son médecin traitant et celui-ci décide de l'opérer en urgence car sa maladie ne fait qu'évoluer malgré les médicaments qu'il prend depuis déjà deux semaines. Mais avant de subir cette opération, Souleymane doit débourser 400.000f, soit 800 euro. N'ayant pas cette bagatelle, il fait recours à ses amis Anjouanais pour leur venir en aide. Programmé pour un jeudi, il et hospitalisé deux jours en avance pour subir les examens préopératoires et partage avec cinq autres patients souffrant eux aussi de cataracte une chambre très exiguë mesurant à peine sept mètres de long et cinq de large, où les moustiques animent la chambre telle un opéra lors d'une présentation d'une pièce de théâtre.
Le jeudi, de bon matin, Souleymane est transféré au bloc opératoire et subit l'opération. Une semaine, puis deux semaines passèrent et Souleymane ne voit rien et son chirurgien est parti en voyage à Paris pour assister au mariage de son petit frère qui va se marier avec une française à Marseille. Trois semaines après Souleymane décide avec sa femme de quitter l'hôpital et rentrent chez eux sans l'aval du médecin et devient malvoyant.
Aujourd'hui, il exerce toujours comme marchant des friperies à Volo - Volo. Et le prix de ses articles coûte entre 1 euro et deux euro. On lui reconnait à partir de sa voix très grave, on dirait qu'il a un micro intégré au niveau de ses nerfs vocaux. Vers midi, un de ses amis anjouanais du marché ou un de ses trois enfants âgés de 9, 7 et 5 ans lui tiens la main pour l'amener à la maison pour accomplir la prière ou pour ses besoins.
Âgé d'à peine 37 ans, avec une corpulence imposante tel un légionnaire, Souleymane est un vendeur hors paire qui n'a pas d'égal dans l'ensemble du pays. Animé par la seule ambition de faire survivre sa petite famille et ne bénéficiant d'aucune assistance sociale lui permettant d'élever ses enfants,il est obligé de batailler fort comme les valides pour éduquer ses enfant et surtout de leur donner à manger et payer les frais de leur scolarité. Il mène une vie très atypique sous la dépendance de ses amis vendeurs de Volovolo qui doivent l'aider à tout moment soit pour échanger l'argent de ses clients soit pour se déplacer en dehors du marché. Courageux comme lui, je n'ai pas encore vu pareil.
Entre vie conjugale, malvoyance et petit commerce, Souleymane nous livre une leçon de vie, une expérience unique de son genre et applique avec pertinence ce que le pasteur noir Martin Luther King disait un jour dans son discours je cite : « si vous ne pouvez pas voler vous devez courir. Si vous ne pouvez pas courir, alors vous devez marcher. Et si vous ne pouvez pas marchez alors rampez. Quoi qu'il vous arrive vous devez avancer », Souleymane lui avance mais jusqu'à quand et vers quelle destination ?
SOILIHI Ahamada Mlatamou