Attentats sanglants au Kenya, arrestation de Comoriens à Nairobi. « Une menace qui vise plus spécifiquement les Comores vient des mili...
Attentats sanglants au Kenya, arrestation de Comoriens à Nairobi.
«Une menace qui vise plus spécifiquement les Comores vient des milieux islamistes, notamment d'un groupe basé au Kenya. Or, l'absence de réaction française ne se justifie pas par un manque de moyens. Les bacheliers comoriens qui veulent faire des études supérieures souhaitent tous, ou presque, aller à l'université de la Réunion. Ils sont deux cents ou deux cent cinquante par an. On leur donne quatre bourses. Résultat: les autres vont en Iran, en Arabie Saoudite ou dans les Émirats, où ils sont accueillis à bras ouverts. C'est du moins ainsi que je vois la situation»: Jacques Foccart: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome II, Fayard et Éditions Jeune Afrique, Paris, 1997, p. 440. On le constate: celui qui s'exprime ainsi n'est autre que Jacques Foccart (1913-1997), à qui on a attribué beaucoup de choses sur les relations entre la France et les pays africains du «Pré carré» ou «pays du champ», l'environnement géopolitique des Comores sur le continent africain. Jacques Foccart exprime une réalité fondamentale, celle des jeunes Comoriens qu'on «décharge» dans les poubelles scolaires de pays dangereux, où ils sont embrigadés par des organisations terroristes qui en font de dangereux terroristes qui salissent l'honneur et la réputation des Comores.
Les propos de Jacques Foccart valaient d'être rappelés à la suite des questions suivantes de l'internaute Zaïn: «Que pensez-vous de l'article"Attentat à Nairobi. Trois Comoriens en garde à vue", paru sur le quotidienAl Watwan des Comores de ce jour 20 mai 2014? N'est-ce pas une des conséquences de la vente de nos passeports puisque trois sont retrouvés sur les lieux. Votre analyse». Autant dire, d'emblée, que l'affaire des passeports comoriens vendus à l'étranger est un poison, puisque ses conséquences négatives sont partout et cette vente ne présente que des conséquences négatives. Quand, le 21 septembre 2013, ont eu lieu les attentats qui ont été perpétrés contre le centre commercial Westgate, à Nairobi (photo), nous avions annoncé sur ce site qu'on y avait découvert des passeports comoriens. Dans la logique des choses et en la matière, il est nécessaire de faire la distinction entre Comoro-comoriens et «Aramoriens», ces derniers étant ces gens du Moyen-Orient à qui sont vendus des passeports comoriens sans enquête sur eux, ni discernement. Aujourd'hui, on nous dit abruptement que trois étudiants comoriens au Kenya ont été arrêtés par les autorités kenyanes. Est-ce que celles-ci ont agi par haine du Comorien et par suspicion envers lui?
Pour répondre à cette question, nous devons reconnaître que depuis la commission des attentats du 7 août 1998 contre les Ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie, l'image des Comores a été souillée et meurtrie. Du coup, les Comoriens ont perdu leur image de «doux, gentils et pacifiques» car le planificateur et exécuteur de ces attentats odieux n'est autre que le Comorien Fazul Abdullah Mohamed (tué à Mogadiscio, Somalie, le 8 juin 2011), longtemps, le représentant personnel d'Oussama Ben Laden en Afrique de l'Est. Il est établi que 7 «Aramoriens» porteurs de passeports comoriens étaient impliqués dans ces attentats dont le caractère criminel et absurde n'est plus à prouver tant il est évident. En 1998, les Comores avaient délivré des passeports à des terroristes contre la promesse de recevoir en retour de quoi payer le salaire des fonctionnaires comoriens pendant 7 mois. D'ailleurs, pour confondre les autorités comoriennes, il avait suffi que des gens habillés «comme des Arabes et parlant arabe» se présentent aux Comores pour que les autorités se mettent à raconter leur vie. Quelle bêtise!
Aujourd'hui, 3 Comoriens (Hassani Ali, Nawir Nourdine et Mohamed Radjayi) ont été arrêtés, mais au stade actuel de l'enquête, il est impossible de dire si ces personnes sont coupables ou non, car elles bénéficient de la présomption d'innocence, et leur arrestation n'est pas nécessairement synonyme de culpabilité. Dans l'état actuel des choses, on ne peut donc pas savoir si ces trois Comoriens ont agi avec ou sans la manipulation des chiens enragés du Moyen-Orient qui achètent les passeports comoriens comme des petits pains, surtout à un moment où les Comores vont en vendre davantage, puisque les caisses de l'État ne brillent pas par leur forme olympique. Il n'empêche: chaque fois qu'on parlera d'un Comorien dans l'implication d'un acte de terrorisme et chaque fois que le mot terrorisme sera cité à côté du nom de l'État comorien, on verra les passeports comoriens vendus aux étrangers que les Comores ne connaissent pas. Mais, compte tenu de l'incompétence criminelle de nos chers dirigeants, il ne faut pas se faire des illusions et croire que le trabendodes passeports va s'arrêter. Attendons donc la suite de l'enquête pour en savoir plus.
Les Comores ont des relations historiques, séculaires avec le Kenya. Mais, Jacques Foccart nous a rappelé l'influence des «islamistes» kenyans sur certains Comoriens. Quelques Comoriens sont impliqués dans les attentats odieux contre les Ambassades des États-Unis en Tanzanie et au Kenya le 7 août 1998. Aujourd'hui, on nous dit que de nouveaux Comoriens ont sévi au Kenya pour commettre des attentats terroristes. Il paraît que les autorités consulaires comoriennes au Kenya n'ont pas brillé par l'exercice de la protection consulaire sur les étudiants arrêtés, et quand elles ont commencé à s'intéresser au dossier, elles n'ont pas demandé des explications, mais la libération inconditionnelle des jeunes Comoriens comme si elles étaient absolument sûres de leur innocence. Quelle compétence! Quelle expertise! Quelle délicatesse diplomatique!
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 21 mai 2014.