La CRC, le bernard-l'hermite qui retrouve enfin une coquille vide et pavoise. Une faune étrange, la classe politique comorienne. Pe...
La CRC, le bernard-l'hermite qui retrouve enfin une coquille vide et pavoise.
Une faune étrange, la classe politique comorienne. Pendant que Houmed Msaïdié, ancien et emblématique secrétaire général de la CRC, injustement chassé de la direction d'un parti politique qu'il dirigeait avec maestria, se tourne vers l'avenir, le duo Azali Assoumani-Hamidou Karihila a décidé de vivre dans le passé.
Malheureusement, sur le plan politique, ce passé n'est fait que de scandales politico-financiers, de détournements de fonds, de népotisme très indécent et malsain, de vente clandestine mais très limitée de passeports comoriens à des étrangers (déjà la «citoyenneté économique»!), de circulation de fausse monnaie, d'ouverture d'écoles «coraniques» à la gloire du radicalisme, en faisant usage de l'argent de l'ONG «islamiste» saoudienne Al-Kharamayn. C'est quand même étrange d'entendre les usurpateurs de la CRC, au cours d'un congrès qui prit fin ce dimanche 4 mai 2014, consacrer tout leur temps à présenter la présidence d'Azali Assoumani (1999-2006) sous l'angle de l'honnêteté et de la compétence, lui attribuant tous les mérites du monde, et laissant dans l'ombre le lourd passif d'un chef d'État qui s'était distingué par une profonde méconnaissance de la gestion publique et de l'intérêt général.
Au Foyer des Femmes de Moroni, du 1er au 4 mai 2014, tout donc a été fait pour faire d'Azali Assoumani le dirigeant devant qui la mer Rouge s'écarte pour le laisser passer et conduire le peuple comorien vers la Terre promise. Que d'hypocrisie! À l'image d'un griot africain, Hamidou Karihila, qui n'a aucun charisme, ni talent de meneur d'hommes, s'en remet à Dieu et lui demande pardon quand il pérore en faveur d'Azali Assoumani, le grand putschiste multirécidiviste qui l'a fait nommer à la tête d'un parti devenu tellement délabré et laminé qu'il ressemble à un bernard-l'hermite à la recherche d'une coquille vide et qui la retrouve enfin: «Il faut donc un homme très expérimenté, qui saura conduire le navire à bon port. Cet homme, c'est Azali Assoumani». Azali Assoumani en sauveur des Comores. On aura tout entendu…
Le même Hamidou Karihila ne manque donc pas d'éloges quand il parle de la présidence désastreuse d'un Azali Assoumani dont il dénonçait justement, il y a quelques jours, le côté lèche-bottes, face au Président Ikililou Dhoinine: «La téléphonie mobile, la réhabilitation de l'aéroport, la construction des routes, la scission de la SNPT avec de nombreux emplois à la clé, la formation des jeunes à travers la création de l'Université des Comores sont autant de réalisations qui portent la signature de la CRC». Mensonges. Du reste, même si Hamidou Karihila disait vrai, si en 7 ans, Azali Assoumani n'a fait que ça, il n'y a pas de quoi pavoiser. Le bilan est trop faible et insignifiant, à la limite de la vacuité.
Maire imposé à la population de Moroni par Hamada Abdallah, alors ministre de l'Intérieur des Comores, le Gouverneur Mouigni Baraka et les huissiers spécialisés dans les opérations d'arrachage des clés de bureaux, Laith Ben Ali avait fait rire plus d'un quand il présenta Azali Assoumani en «homme de principes». Il s'agit de quels principes? Et depuis quand Azali Assoumani est-il un «homme de principes»?
En réalité, Azali Assoumani est sur la trace d'Ahmed Sambi, et la CRC sur celle du Parti de l'Enfer: une coquille vide au service du culte mégalomaniaque d'un homme à l'égo tout simplement démesuré. Alors qu'Azali Assoumani est de plus en plus impopulaire et sait qu'il faut vraiment une raison impérieuse pour que le Président Ikililou Dhoinine soutienne sa personne et sa candidature au lieu de celles du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, il fait tout pour se refaire une impossible virginité politique, en déformant les réalités historiques pour tenter de se réhabiliter, lui l'homme d'État qui se représente rien.
Il va sans dire qu'on ne peut pas envisager la CRC sans Houmed Msaïdié à sa tête. De fait, ce n'est pas la désignation d'un homme qui ne peut même présenter sa candidature en 2016 mais chauffe la place pour autrui qui sauvera ce parti politique d'une insignifiance certaine et d'une inévitable banalisation.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 6 mai 2014.