SUISSE - Son montant ferait pâlir plus d'un Français! A l'initiative des syndicats et des partis de gauche,les Suisses votent dima...
SUISSE - Son montant ferait pâlir plus d'un Français! A l'initiative des syndicats et des partis de gauche,les Suisses votent dimanche pour l'instauration d'un salaire minimum de 4000 francs suisses (3300 euros) bruts, soit 22 francs ou 18 euros de l'heure. S'il a peu de chance d'être adopté, ce niveau en ferait l'un des plus élevés au monde. A titre de comparaison, le salaire horaire minimal en France est de 9,43 euros. En Espagne, il est de 5,05 euros et en Allemagne il sera à 8 euros à partir de 2015.
Vous avez dit injuste? C'est vrai que ce montant semble inimaginable en France, mais loin d'être rare en Suisse. Regardez plutôt pourquoi un SMIC à 3300 euros ne serait pas si scandaleux.
1. Même proportion SMIC/salaire médian qu'en France
Comparer directement les niveaux de salaires français et suisses n'a pas grand intérêt. Pour une analyse pertinente, les salaires minimaux doivent en effet être rapportés au coût de la vie ou aux rémunérations moyennes. Or, sur ce plan, le projet de SMIC suisse devient finalement plutôt cohérent.
Selon les données de l'Office fédéral de la statistique (l'Insee suisse), le salaire médian local est de 4890 euros. Avec un SMIC à 3300 euros, ce dernier correspondrait à 67% du salaire médian. Et en France ? Le salaire médian est de 2190 euros bruts. Notre Smic correspondant à 66% de ce dernier, les proportions suisses n'ont donc rien de déconnectées.
2. 81% des Suisses gagnent plus
Seuls 9% de la population locale gagnent moins de 3300 euros. Une adoption n'aurait donc pas de grosses conséquences, mais ses détracteurs craignent une montée du chômage, notamment celui des plus jeunes. Selon Philippe Leuba, ministre de l'Economie dans le canton de Vaud, et ardent opposant au texte, il vaut mieux un jeune gagnant 3600 francs suisses par mois (2948 euros) qu'un jeune au chômage, car le patron ne voudra pas payer un salaire aussi élevé.
3. Coût de la vie très élevé
Pour les Suisses, cette somme pourrait paraître dérisoire: il est presque impossible de boucler ses fins de mois avec moins de 4000 francs suisses en poche, assure l'AFP. De plus, la Suisse comptabilise deux villes placées dans le top 10 des plus chères du monde. Genève étant placée en sixième position, et Zurich qui tient sa place de quatrième.
Beaucoup le disent, le logement pèse trop lourdement sur le budget. A Genève, par exemple, pour un 3 pièces (2 chambres+salon), le loyer moyen atteignait près de 1500 francs suisses fin 2013, selon les statistiques officielles. Viennent ensuite les assurances sociales très élevées en Suisse, les factures, le transport, la nourriture. Du coup les petits plaisirs - une place de cinéma (19 francs pour un adulte ou 14 francs pour un enfant) - ne sont pas pour tout le monde.
4. Des assurances maladies très onéreuses
En France, une partie du salaire est prélevé à la source afin de cotiser pour la Sécurité sociale. Ces cotisations donnent droit à une large couverture sociale: assurance maladie, assurance vieillesse, assurance chômage et des prestations familiales. En Suisse, environ 10% du salaire brut est prélevé pour des contributions aux assurances sociales comme l'assurance vieillesse ou l'assurance chômage. Il faut ensuite obligatoirement contracter une assurance privée pour le reste.
Elle offre des prestations en cas de maladie, d'accident ou de maternité. "Cette assurance maladie de base, établie auprès d'une compagnie privée, revient environ à 250 francs suisses (environ 200 euros) par mois pour une personne seule", estime Sergio Rossi à francetv info. "Mais la plupart des gens prennent des assurances complémentaires pour étendre la couverture des soins médicaux. Ce qui en fait doubler le coût." En 2011, l'OFS a établi qu'un ménage consacrait chaque mois en moyenne 554 francs suisses (454 euros) pour une assurance maladie de base, 146 francs (120 euros) pour des assurances maladie complémentaires et 191 francs (156 euros) pour d'autres assurances.
5. Les Suisses travaillent plus
Le droit suisse définit une durée de travail maximum de 45 à 50 heures par semaine, avec seulement 4 semaines de congés payés par an contre 5 en France. En pratique, la population travaille en moyenne 42 heures par semaine. En France, si la durée légale de travail est de 35 heures, les salariés à temps plein travaillent en moyenne 39,5 heures.