D'Ahmed Abdallah Abderemane à Ikililou Dhoinine. En ce moment de célébration, ce lundi 26 mai 2014, du 3ème anniversaire de l'i...
D'Ahmed Abdallah Abderemane à Ikililou Dhoinine.
En ce moment de célébration, ce lundi 26 mai 2014, du 3ème anniversaire de l'investiture du Président Ikililou Dhoinine, nous devons reconnaître qu'il est facile d'entrer dans l'Histoire mais difficile d'y occuper une place honorable, et même Gengis Khan et Adolf Hitler y sont entrés, mais seulement entrés. Idi Amine Dada, Macias Nguema, Mobutu Sese Seko, Moussa Dadis Camara, Jean-Bedel Bokassa, Mouammar Kadhafi, Zine El Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak et d'autres clowns et brutes aux mains tachées du sang de «leurs» peuples innocents aussi. Dans le cas des Comores, la situation est encore plus dramatique car le dirigeant comorien n'est pas homme à entrer dans des considérations devant l'inciter à réfléchir sur la trace que l'Histoire, juge impitoyable, gardera de lui. S'il se posait la question, les Comores auraient connu une trajectoire tout à fait différente. C'est une question qu'on ne se pose pas quand on passe son temps à dire à son entourage: «Où étions-nous et où sommes-nous aujourd'hui, nous qui mangions hier de la banane "Charia"avec des feuilles de "Boi" ou"Mvoungué"?», la nourriture que même les lépreux snobent – mais, qui n'a pas mangé de «nourriture honteuse»? Et on nage en plein bonheur si encore, le Président a parmi ses principaux collaborateurs, une fanatique exaltée passant son temps à dire: «C'est vraiment moi qui suis là où je suis en ce moment, moi qui n'y ai jamais pensé auparavant?». Et, en 39 ans d'indépendance, les Comoriens ont tout vu, le grand-guignolesque le discutant au ridicule, le folklorique au pittoresque, le clown au comique.
Ahmed Abdallah. Il est le «Père de l'Indépendance», mais avant de proclamer celle-ci unilatéralement le 6 juillet 1975, il aurait dû attendre qu'une solution soit trouvée sur l'épineux problème de Mayotte, dans le cadre des «Machouoira», «Consultations», nos fameuses «Solutions négociées», qui font le charme de la vie politique aux Comores. Le 3 août 1975, il est renversé par Ali Soilihi Mtsachioi.
Ali Soilihi Mtsachioi. Du 3 août 1975 au 13 mai 1978, Ali Soilihi Mtsachioi symbolisera une volonté réformatrice hors du commun, visant surtout l'adaptation des institutions aux réalités comoriennes et aux nécessités de développement, la mise en place d'institutions destinées à la réalisation des objectifs du développement, le développement autonome et autocentré, celui qui place l'homme au centre du processus, l'abolition des privilèges indus, le développement local et régional, le développement de l'enseignement par des moyens inexistants, la fierté d'être Comorien et la conscience civique, la pédagogie d'un Président qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, la réduction de la corruption à un niveau très bas, et cela, sans Commission Anticorruption. Sous la Révolution, les Comores gérèrent l'affaire de Mayotte et l'avortement de la coopération avec la France, pendant que le ministre des Affaires étrangères trahissait ouvertement le pays, à en croire des membres des délégations comoriennes à l'ONU, dont certains, écœurés, renoncèrent à rentrer aux Comores, choisissant de se fixer en France, pendant que le Premier ministre répandait des rumeurs d'islamophobie et d'athéisme sur le régime politique en place, auprès des chancelleries arabes et islamiques, pour priver les Comores de l'aide de ces pays. Charmante mentalité.
L'État a survécu au massacre et rapatriement des Comoriens de Majunga (Madagascar) en 1976-1977, occasionnant, en quelques jours l'augmentation de la population comorienne de 6%, et aux dégâts causés par l'éruption du Karthala en 1977, à Singani, dans le fief de notre grand Caporal Bourhane Hamidou, l'homme à la valise contenant 80.000 euros et qui fut arrêté à l'Aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle comme un gougnafier. Tout aurait été parfait si la volonté de réforme et de lutte contre la féodalité n'avait pas occasionné des dérapages en matière de droits de l'Homme. En même temps, il n'est pas rare d'entendre tel politicien comorien jurer avoir vu, en Suisse, Ali Soilihi Mtsachioi, après qu'il soit déclaré mort. Mais, paraît-il, il ne parle pas, mais se contente de faire des signes de la main. De loin.
Ahmed Abdallah. Le 13 mai 1978, il reprit le pouvoir. Il dota le pays d'une Constitution, décréta le fédéralisme, restaura l'autorité et le prestige de l'État, éloigna les Comores de l'image d'«État-lycéen» sous la Révolution de 1975-1978. Mais, il fut accusé d'avoir favorisé le retour à la féodalité, d'avoir eu recours aux mercenaires, créé un parti-État, synonyme de restriction des libertés. Les Comoriens ne comprendront jamais pourquoi le Front démocratique et l'ASÉC, qui ont combattu le régime politique d'Ahmed Abdallah, ont disparu en même temps que lui. Manque de convictions politiques? Sous le régime politique d'Ahmed Abdallah, du 13 mai 1978 au 26 novembre 1989, le pays était transformé en un immense chantier. Il y avait un État et des institutions. L'autorité de l'État était respectée et les dirigeants avaient du prestige et une certaine classe, qu'on ne retrouve plus aujourd'hui.
Saïd-Mohamed Djohar. Demi-frère d'Ali Soilihi Mtsachioi, il a été intronisé par Robert «Bob» Denard à l'issue de l'assassinat, par ce dernier, d'Ahmed Abdallah le 26 novembre 1989, et sera destitué par lui le 27 septembre 1995, avant sa déportation à La Réunion. Il était président de la Cour suprême sous Ahmed Abdallah, et l'élection du 11 mars 1990 qui le confirma au pouvoir a été une vaste mascarade. On doit à «Papadjoe» le multipartisme, mais aussi la prolifération des scandales politico-financiers les plus nauséabonds. On dit de «Papadjoe» qu'il est l'émérite pionnier de la «gendrocratie». On pourrait y ajouter la kleptocratie et la médiocratie, fille aînée de la médiocrité. Sous l'homme «Djoe», il y aura une confusion monumentale entre les affaires familiales et celles de l'État. Sur ce chapitre douloureux, il peut dormir tranquille: sa succession est habilement assurée. On sait par qui. L'homme «Djoe» était le chantre de la confusion politique et du désordre institutionnel.
Mohamed Taki Abdoulkarim. Un vieux de la vieille. Il a été élu en 1996 alors que tout le monde s'attendait à l'élection d'Abbas Djoussouf. Un tour de passe-passe magique. Sans triche. Il avait promis «Réhémani», le Paradis, et les Comoriens l'avaient cru. Mais, pourquoi ne l'auraient-ils pas fait, eux qui savaient que Mohamed Taki Abdoulkarim était un homme instruit, expérimenté et doté d'autorité, et surtout d'un charisme digne d'un Empereur ou d'un Roi? Sa conception du pouvoir? Celle d'un Empereur et d'un Roi. Ses hommes l'appelaient «Le Bien-aimé» et ne le voyaient qu'en Empereur ou Roi. Mais, il n'a pas su utiliser ce qui aurait pu être un atout pour redresser le pays, qui sombra dans le brigandage, avant d'être emporté par la crise séparatiste qui éclata à Anjouan en février 1997. Sa mort, le 6 novembre 1998, dans des conditions obscures, alimente les rumeurs les plus fantaisistes et les plus surréalistes. Après cette mort suspecte, l'intérim, trop long, a été assuré par Tadjedinne Ben Saïd Massonde, que balaya le putsch du Colonel Azali Assoumani du 29 avril 1999.
Colonel Azali Assoumani. Il a été le Président d'une «transition» qui dura du 29 avril 1999 au 26 mai 2006. Réflexion faite, et au diable la légalité, il aurait dû rester au pouvoir pour empêcher le pays de partir en quenouilles sous la direction de brutes enturbannées. Azali Assoumani a dû gérer l'effroyable séparatisme anjouanais et, pour ce faire, avait essayé de réconcilier le pays avec lui-même face à la duplicité, au double langage et à la mauvaise foi des négociateurs anjouanais, qu'on aurait dû laisser fonder la République d'Anjouan, à condition d'embarquer vers leur île les Anjouanais vivant à la Grande-Comore et à Mohéli. Ça aurait été un bon moyen de pression lors des négociations.
Les Accords de Fomboni du 17 février 2001, c'est Azali Assoumani et Hamada Madi Boléro. La Constitution du 23 décembre 2001 et la présidence tournante aussi. Le régime politique d'Azali Assoumani était critiquable et critiqué, mais il valait mille fois mieux que celui des brutes enturbannées ayant pris la relève. À Mohéli, on fait du mohélisme primaire, et on dit doctement que c'est Azali Assoumani qui avait le plus ouvert son régime politique en faveur de Mohéli, lui qui a été le seul à avoir désigné de Premiers ministres mohéliens (Bianrifi Tarmindhi et Hamada Madi Boléro) et nommé le plus grand nombre de Mohéliens dans le même gouvernement. C'était l'âge d'or des cadres mohéliens. Il avait démissionné en janvier 2002 pour se préparer aux «élections» d'avril 2002, confiant les clés de Beït-Salam à Hamada Madi Boléro, le premier Président mohélien de l'Histoire, même s'il l'était par intérim. Lui qu'on soupçonnait de vouloir s'incruster au pouvoir a organisé les élections qui ont conduit Ahmed Sambi au pouvoir, pour le malheur des Comoriens.
Mais, Azali Assoumani est resté un putschiste qui fait du putschisme même au sein de la CRC, un parti politique devenu exsangue et qui ne représente plus rien. Sa reconversion en mendiant politique auprès d'Ikililou Dhoinine et Madame est devenue un sujet de plaisanterie.
Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Ouf… Un verre d'eau, vite. Un Tartuffe. Un fieffé menteur élu démocratiquement par le mensonge, la duperie et la tartufferie, et investi Président le 26 mai 2006. On le disait théologien, et on le découvre Tartuffe. Tous ses actes sont une injure faite à Dieu. Personne ne l'a entendu citer, traduire et interpréter un verset du Coran. Il n'en connaît pas. N'était-ce le caractère limité de la connaissance de certains Comoriens sur les choses de l'Islam, cet homme n'aurait jamais trouvé un chien pour écouter ses divagations prétendument islamiques. C'est un être exalté qui ne sait faire que deux choses: mentir et tromper. Il n'a pas d'actif, mais plutôt un lourd passif: division du pays, vente du pays à des aventuriers étrangers, arabes et persans de préférence, vente de passeports comoriens à des Arabes plus nombreux que les Comoriens, enrichissement personnel sans précédent, le recours aux collaborateurs les plus vils et les plus corrompus, tripatouillages de la Constitution pour convenance personnelle, refus d'organiser l'élection présidentielle de 2010 jusqu'à ce qu'on le pousse par les fesses et qu'on le tire par la barbe, mendicité auprès des autres chefs d'État, non-réalisation des projets lui ayant ouvert les portes de Beït-El-Kharb (Maison de la Guerre), injure quotidienne à Dieu et à l'intelligence des Comoriens…
Il a mis du temps à organiser l'élection présidentielle de 2010, qu'il a vulgairement truquée, et a mis du temps à quitter Beït-El-Kharb, la Maison de la Guerre, gagnant une année indue de mandat. En quittant Beït-El-Kharb le 26 mai 2011, le bavard de Mutsamudu a laissé le porte-clés du Palais à son ancien Vice-président, Ikililou Dhoinine, avec qui il est fâché depuis. Aujourd'hui, il veut revenir au pouvoir en violant la Constitution. Nous l'attendons.
Ikililou Dhoinine. «Rissuibou Nnayi», «Nous sommes maudits», dixit les Mohéliens dès que le nom d'Ikililou Dhoinine est prononcé. Voilà un homme qui a rapidement fait une belle unanimité contre lui. Des discours décousus, bourrés de fautes et d'inexactitudes, des discours insensés qu'il lit laborieusement, endormant jusqu'à ses invités arabes et son ministre des Relations extérieures à l'époque de Mohamed Bakri Charif Abdoulfattah, une absence totale d'autorité et de charisme, une incapacité de refuser une invitation à aller manger la partie postérieure d'une chèvre à Koni-Djondjo ou à Sadampoini, le refus de tout collaborateur qui lui rappellera son incompétence, son népotisme aggravé, la confusion aggravée entre les affaires de l'État et les affaires familiales, une haine sourde et à fleur de peau, une rancune tenace et morbide, un entêtement de mule, l'occultation de l'incompétence derrière une «fermeté» face aux collaborateurs affamés et voulant sauver leur gamelle en temps de crise, rejet de toute forme de talent et d'intelligence… Pour écrire tout ça, il faut un livre entier. Ça viendra. Il a emprisonné des enfants pour la banale affaire de tract du 1er mai 2014.
L'Histoire retiendra que chaque fois que les Mohéliens ont le choix entre deux candidats à une élection, ils font le choix du pire, et cela a commencé depuis la période coloniale. Les Mohéliens choisissent ce qu'il y a de pire et se plaignent après. L'élection et la réélection de Mohamed Ali Saïd au Gouvernorat de Mohéli en 2007 et 2010 en sont des exemples parlants, lui qui prend de force tous les terrains situés à Mohéli et quand il ne peut pas le faire, prétend y tracer des routes sans un sou dans les caisses. De ce fait, à Mohéli, on se demande si Ikililou Dhoinine et Mohamed Ali Saïd ne devaient pas avoir la décence de laisser les gens en paix, en démissionnant purement et simplement pour incompétence avérée, corruption aggravée, malsaine et indécente, mais aussi pour association de malfaiteurs. Ils sont de mèche.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 26 mai 2014.
En ce moment de célébration, ce lundi 26 mai 2014, du 3ème anniversaire de l'investiture du Président Ikililou Dhoinine, nous devons reconnaître qu'il est facile d'entrer dans l'Histoire mais difficile d'y occuper une place honorable, et même Gengis Khan et Adolf Hitler y sont entrés, mais seulement entrés. Idi Amine Dada, Macias Nguema, Mobutu Sese Seko, Moussa Dadis Camara, Jean-Bedel Bokassa, Mouammar Kadhafi, Zine El Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak et d'autres clowns et brutes aux mains tachées du sang de «leurs» peuples innocents aussi. Dans le cas des Comores, la situation est encore plus dramatique car le dirigeant comorien n'est pas homme à entrer dans des considérations devant l'inciter à réfléchir sur la trace que l'Histoire, juge impitoyable, gardera de lui. S'il se posait la question, les Comores auraient connu une trajectoire tout à fait différente. C'est une question qu'on ne se pose pas quand on passe son temps à dire à son entourage: «Où étions-nous et où sommes-nous aujourd'hui, nous qui mangions hier de la banane "Charia"avec des feuilles de "Boi" ou"Mvoungué"?», la nourriture que même les lépreux snobent – mais, qui n'a pas mangé de «nourriture honteuse»? Et on nage en plein bonheur si encore, le Président a parmi ses principaux collaborateurs, une fanatique exaltée passant son temps à dire: «C'est vraiment moi qui suis là où je suis en ce moment, moi qui n'y ai jamais pensé auparavant?». Et, en 39 ans d'indépendance, les Comoriens ont tout vu, le grand-guignolesque le discutant au ridicule, le folklorique au pittoresque, le clown au comique.
Ahmed Abdallah. Il est le «Père de l'Indépendance», mais avant de proclamer celle-ci unilatéralement le 6 juillet 1975, il aurait dû attendre qu'une solution soit trouvée sur l'épineux problème de Mayotte, dans le cadre des «Machouoira», «Consultations», nos fameuses «Solutions négociées», qui font le charme de la vie politique aux Comores. Le 3 août 1975, il est renversé par Ali Soilihi Mtsachioi.
Ali Soilihi Mtsachioi. Du 3 août 1975 au 13 mai 1978, Ali Soilihi Mtsachioi symbolisera une volonté réformatrice hors du commun, visant surtout l'adaptation des institutions aux réalités comoriennes et aux nécessités de développement, la mise en place d'institutions destinées à la réalisation des objectifs du développement, le développement autonome et autocentré, celui qui place l'homme au centre du processus, l'abolition des privilèges indus, le développement local et régional, le développement de l'enseignement par des moyens inexistants, la fierté d'être Comorien et la conscience civique, la pédagogie d'un Président qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, la réduction de la corruption à un niveau très bas, et cela, sans Commission Anticorruption. Sous la Révolution, les Comores gérèrent l'affaire de Mayotte et l'avortement de la coopération avec la France, pendant que le ministre des Affaires étrangères trahissait ouvertement le pays, à en croire des membres des délégations comoriennes à l'ONU, dont certains, écœurés, renoncèrent à rentrer aux Comores, choisissant de se fixer en France, pendant que le Premier ministre répandait des rumeurs d'islamophobie et d'athéisme sur le régime politique en place, auprès des chancelleries arabes et islamiques, pour priver les Comores de l'aide de ces pays. Charmante mentalité.
L'État a survécu au massacre et rapatriement des Comoriens de Majunga (Madagascar) en 1976-1977, occasionnant, en quelques jours l'augmentation de la population comorienne de 6%, et aux dégâts causés par l'éruption du Karthala en 1977, à Singani, dans le fief de notre grand Caporal Bourhane Hamidou, l'homme à la valise contenant 80.000 euros et qui fut arrêté à l'Aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle comme un gougnafier. Tout aurait été parfait si la volonté de réforme et de lutte contre la féodalité n'avait pas occasionné des dérapages en matière de droits de l'Homme. En même temps, il n'est pas rare d'entendre tel politicien comorien jurer avoir vu, en Suisse, Ali Soilihi Mtsachioi, après qu'il soit déclaré mort. Mais, paraît-il, il ne parle pas, mais se contente de faire des signes de la main. De loin.
Ahmed Abdallah. Le 13 mai 1978, il reprit le pouvoir. Il dota le pays d'une Constitution, décréta le fédéralisme, restaura l'autorité et le prestige de l'État, éloigna les Comores de l'image d'«État-lycéen» sous la Révolution de 1975-1978. Mais, il fut accusé d'avoir favorisé le retour à la féodalité, d'avoir eu recours aux mercenaires, créé un parti-État, synonyme de restriction des libertés. Les Comoriens ne comprendront jamais pourquoi le Front démocratique et l'ASÉC, qui ont combattu le régime politique d'Ahmed Abdallah, ont disparu en même temps que lui. Manque de convictions politiques? Sous le régime politique d'Ahmed Abdallah, du 13 mai 1978 au 26 novembre 1989, le pays était transformé en un immense chantier. Il y avait un État et des institutions. L'autorité de l'État était respectée et les dirigeants avaient du prestige et une certaine classe, qu'on ne retrouve plus aujourd'hui.
Saïd-Mohamed Djohar. Demi-frère d'Ali Soilihi Mtsachioi, il a été intronisé par Robert «Bob» Denard à l'issue de l'assassinat, par ce dernier, d'Ahmed Abdallah le 26 novembre 1989, et sera destitué par lui le 27 septembre 1995, avant sa déportation à La Réunion. Il était président de la Cour suprême sous Ahmed Abdallah, et l'élection du 11 mars 1990 qui le confirma au pouvoir a été une vaste mascarade. On doit à «Papadjoe» le multipartisme, mais aussi la prolifération des scandales politico-financiers les plus nauséabonds. On dit de «Papadjoe» qu'il est l'émérite pionnier de la «gendrocratie». On pourrait y ajouter la kleptocratie et la médiocratie, fille aînée de la médiocrité. Sous l'homme «Djoe», il y aura une confusion monumentale entre les affaires familiales et celles de l'État. Sur ce chapitre douloureux, il peut dormir tranquille: sa succession est habilement assurée. On sait par qui. L'homme «Djoe» était le chantre de la confusion politique et du désordre institutionnel.
Mohamed Taki Abdoulkarim. Un vieux de la vieille. Il a été élu en 1996 alors que tout le monde s'attendait à l'élection d'Abbas Djoussouf. Un tour de passe-passe magique. Sans triche. Il avait promis «Réhémani», le Paradis, et les Comoriens l'avaient cru. Mais, pourquoi ne l'auraient-ils pas fait, eux qui savaient que Mohamed Taki Abdoulkarim était un homme instruit, expérimenté et doté d'autorité, et surtout d'un charisme digne d'un Empereur ou d'un Roi? Sa conception du pouvoir? Celle d'un Empereur et d'un Roi. Ses hommes l'appelaient «Le Bien-aimé» et ne le voyaient qu'en Empereur ou Roi. Mais, il n'a pas su utiliser ce qui aurait pu être un atout pour redresser le pays, qui sombra dans le brigandage, avant d'être emporté par la crise séparatiste qui éclata à Anjouan en février 1997. Sa mort, le 6 novembre 1998, dans des conditions obscures, alimente les rumeurs les plus fantaisistes et les plus surréalistes. Après cette mort suspecte, l'intérim, trop long, a été assuré par Tadjedinne Ben Saïd Massonde, que balaya le putsch du Colonel Azali Assoumani du 29 avril 1999.
Colonel Azali Assoumani. Il a été le Président d'une «transition» qui dura du 29 avril 1999 au 26 mai 2006. Réflexion faite, et au diable la légalité, il aurait dû rester au pouvoir pour empêcher le pays de partir en quenouilles sous la direction de brutes enturbannées. Azali Assoumani a dû gérer l'effroyable séparatisme anjouanais et, pour ce faire, avait essayé de réconcilier le pays avec lui-même face à la duplicité, au double langage et à la mauvaise foi des négociateurs anjouanais, qu'on aurait dû laisser fonder la République d'Anjouan, à condition d'embarquer vers leur île les Anjouanais vivant à la Grande-Comore et à Mohéli. Ça aurait été un bon moyen de pression lors des négociations.
Les Accords de Fomboni du 17 février 2001, c'est Azali Assoumani et Hamada Madi Boléro. La Constitution du 23 décembre 2001 et la présidence tournante aussi. Le régime politique d'Azali Assoumani était critiquable et critiqué, mais il valait mille fois mieux que celui des brutes enturbannées ayant pris la relève. À Mohéli, on fait du mohélisme primaire, et on dit doctement que c'est Azali Assoumani qui avait le plus ouvert son régime politique en faveur de Mohéli, lui qui a été le seul à avoir désigné de Premiers ministres mohéliens (Bianrifi Tarmindhi et Hamada Madi Boléro) et nommé le plus grand nombre de Mohéliens dans le même gouvernement. C'était l'âge d'or des cadres mohéliens. Il avait démissionné en janvier 2002 pour se préparer aux «élections» d'avril 2002, confiant les clés de Beït-Salam à Hamada Madi Boléro, le premier Président mohélien de l'Histoire, même s'il l'était par intérim. Lui qu'on soupçonnait de vouloir s'incruster au pouvoir a organisé les élections qui ont conduit Ahmed Sambi au pouvoir, pour le malheur des Comoriens.
Mais, Azali Assoumani est resté un putschiste qui fait du putschisme même au sein de la CRC, un parti politique devenu exsangue et qui ne représente plus rien. Sa reconversion en mendiant politique auprès d'Ikililou Dhoinine et Madame est devenue un sujet de plaisanterie.
Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Ouf… Un verre d'eau, vite. Un Tartuffe. Un fieffé menteur élu démocratiquement par le mensonge, la duperie et la tartufferie, et investi Président le 26 mai 2006. On le disait théologien, et on le découvre Tartuffe. Tous ses actes sont une injure faite à Dieu. Personne ne l'a entendu citer, traduire et interpréter un verset du Coran. Il n'en connaît pas. N'était-ce le caractère limité de la connaissance de certains Comoriens sur les choses de l'Islam, cet homme n'aurait jamais trouvé un chien pour écouter ses divagations prétendument islamiques. C'est un être exalté qui ne sait faire que deux choses: mentir et tromper. Il n'a pas d'actif, mais plutôt un lourd passif: division du pays, vente du pays à des aventuriers étrangers, arabes et persans de préférence, vente de passeports comoriens à des Arabes plus nombreux que les Comoriens, enrichissement personnel sans précédent, le recours aux collaborateurs les plus vils et les plus corrompus, tripatouillages de la Constitution pour convenance personnelle, refus d'organiser l'élection présidentielle de 2010 jusqu'à ce qu'on le pousse par les fesses et qu'on le tire par la barbe, mendicité auprès des autres chefs d'État, non-réalisation des projets lui ayant ouvert les portes de Beït-El-Kharb (Maison de la Guerre), injure quotidienne à Dieu et à l'intelligence des Comoriens…
Il a mis du temps à organiser l'élection présidentielle de 2010, qu'il a vulgairement truquée, et a mis du temps à quitter Beït-El-Kharb, la Maison de la Guerre, gagnant une année indue de mandat. En quittant Beït-El-Kharb le 26 mai 2011, le bavard de Mutsamudu a laissé le porte-clés du Palais à son ancien Vice-président, Ikililou Dhoinine, avec qui il est fâché depuis. Aujourd'hui, il veut revenir au pouvoir en violant la Constitution. Nous l'attendons.
Ikililou Dhoinine. «Rissuibou Nnayi», «Nous sommes maudits», dixit les Mohéliens dès que le nom d'Ikililou Dhoinine est prononcé. Voilà un homme qui a rapidement fait une belle unanimité contre lui. Des discours décousus, bourrés de fautes et d'inexactitudes, des discours insensés qu'il lit laborieusement, endormant jusqu'à ses invités arabes et son ministre des Relations extérieures à l'époque de Mohamed Bakri Charif Abdoulfattah, une absence totale d'autorité et de charisme, une incapacité de refuser une invitation à aller manger la partie postérieure d'une chèvre à Koni-Djondjo ou à Sadampoini, le refus de tout collaborateur qui lui rappellera son incompétence, son népotisme aggravé, la confusion aggravée entre les affaires de l'État et les affaires familiales, une haine sourde et à fleur de peau, une rancune tenace et morbide, un entêtement de mule, l'occultation de l'incompétence derrière une «fermeté» face aux collaborateurs affamés et voulant sauver leur gamelle en temps de crise, rejet de toute forme de talent et d'intelligence… Pour écrire tout ça, il faut un livre entier. Ça viendra. Il a emprisonné des enfants pour la banale affaire de tract du 1er mai 2014.
L'Histoire retiendra que chaque fois que les Mohéliens ont le choix entre deux candidats à une élection, ils font le choix du pire, et cela a commencé depuis la période coloniale. Les Mohéliens choisissent ce qu'il y a de pire et se plaignent après. L'élection et la réélection de Mohamed Ali Saïd au Gouvernorat de Mohéli en 2007 et 2010 en sont des exemples parlants, lui qui prend de force tous les terrains situés à Mohéli et quand il ne peut pas le faire, prétend y tracer des routes sans un sou dans les caisses. De ce fait, à Mohéli, on se demande si Ikililou Dhoinine et Mohamed Ali Saïd ne devaient pas avoir la décence de laisser les gens en paix, en démissionnant purement et simplement pour incompétence avérée, corruption aggravée, malsaine et indécente, mais aussi pour association de malfaiteurs. Ils sont de mèche.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 26 mai 2014.