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ABDOULFATAH SAID MOHAMED Moroni le, 19 avril 2014
Train de vie de l’État, gestion rationnelle et éradication de la corruption. L’autre consensus historique.
Train de vie de l’État, gestion rationnelle et éradication de la corruption. L’autre consensus historique.
Il est heureux d’entendre tous les acteurs politiques nationaux, pour une fois, en tout cas, reconnaitre publiquement, que la corruption existe chez-nous. Et non seulement cela, mais qu’elle est effectivement présente dans tous les rouages de l’Administration et de notre société. Ceci est une vérité irréfutable, et il ne servirait à rien de vouloir l’occulter, puisqu’elle gangrène notre économie nationale. Elle fonde chez les investisseurs, une raison valable de suspicion à l’égard de nos institutions, sur leur sérosité.
Alors, c’est tout de même encourageant que le Chef de l’Etat, officiellement lui déclare la guerre sans ambages, et appelle aussi tous les citoyens à dénoncer et combattre toutes formes de corruption d’où qu’elles viennent, et quels que soient par ailleurs leurs auteurs. C’est une déclaration qui, si elle est suivie effectivement d’application, pourrait bien aider à assainir nos vilaines mœurs en cours dans l’Administration, la société en général et valoir plus de confiance à notre pays. Promulgation de la loi contre la corruption et la mise en place de la Commission nationale contre la corruption.
Mais nous avons cependant de sérieuses craintes, de voir cette volonté annoncée se diluer ou abandonner à cause des interventions intempestives des membres du Gouvernement et du Cabinet présidentiel, en faveur de leurs fidèles incriminés. Cette déclaration qui annonce justement une sorte de rupture par rapport aux pratiques des anciens régimes, sur ce fléau, est à saluer. Mais, qu’elle ne soit pas simplement du feu de paille, comme par le passé. La traque des ventes illicites des passeports comoriens à des voyous, pour une somme estimée à plus de 100 000 000 000fc. L’affaire est étouffée. Les juges sont sous pressions des gouvernants. Que dire quand certains membres du Gouvernement et proches collaborateurs du Président Ikililou Dhoinine étouffent les dossiers brulants, citoyenneté économique, surfacturation des postes télécommunications…..Bientôt, la mafia pétrolière va céder la place au braquage des banques.
L’absence aujourd’hui d’éthique dans la gestion des affaires publiques et de l’imputabilité des fautes dans notre pays, constitue une porte délibérément ouverte pour certains citoyens véreux, qui s’adonnent au vice de la malversation, comme leur jeu favori. Cette race d’individus aux aguets, s’engouffre à l’occasion, dans cette brèche-là. Et, étant donné qu’ils bénéficient en plus, d’un régime d’impunité presque totale, ils participent aussi au pillage des ressources de l’Etat, avec la complicité, de personne d’autre que le Pouvoir en place. En conséquence, le train de vie de l’Etat grève sans répondant positif sur la qualité du service public ou bien la satisfaction des besoins du citoyen. Lors de l’adoption de loi des finances, exercice 2014, j’avais proposé des amendements visant à réduire le train de vie de l’Etat. Alors que le Gouvernement peine à payer les fonctionnaires de l’Etat, masse salariale, 2.300 000 000FC par mois, les frais des transports et des missions s’élèvent à presque 900 000 000fc annuelle. Un ministre qui effectue un déplacement d’un mois à l’extérieur perçoit 15 millions de nos francs en raison de 500 000fc de perdièm par jour. Le patient admis aux urgences ne bénéficie pas des premiers soins alors que le ministre a une dotation de 1700 Litres de dotation trimestrielle.
Il est temps et urgent, de redresser la barre et de remettre les pendules à l’heure, en ramenant le train de vie de l’Etat, dans les meilleurs délais, à de justes et raisonnables proportions correspondant à l’état réel de notre niveau de développement.
Les fonds politiques des différentes institutions du pays doivent être revus à la baisse, pour ceux qui en ont droit, et la suppression pure et simple pour tous les autres.La dotation des voitures de fonction aux services et au personnel, se fait de manière irrationnelle, sentimentale et illogique, qui ne semble s’appuyer sur aucun critère objectif donnant droit.
La dotation ahurissante de carburant au niveau de l’Etat, est un scandale et une aberration. Raisonnablement, comment un ministre, peut-il justifier la consommation de 1700 litres d’essence en un trimestre ? En vérité, la réalité est naturellement tout autre sur le terrain. Il n’est pas rare d’ailleurs, de voir leur trop-plein, en vente sur le marché. En termes clairs, c’est de l’excès et du gaspillage à corriger,
A cela, il faut y ajouter les passeports diplomatiques accordés à leurs amis, les thuriféraires du pouvoir, épouses au nombre illimité, Et c’est à juste raison, qu’on peut se demander au vu de tout cela, à quand réellement la rupture ?
Par le député Abdoulfatah SAID MOHAMED