Dans son édition du 4 février, France Mayotte évoquait une affaire de responsabilité médicale qui passait à la barre du tribunal correcti...
Dans son édition du 4 février, France Mayotte évoquait une affaire de responsabilité médicale qui passait à la barre du tribunal correctionnel. 3 médecins étaient mis en cause dans la disparition d’une mère de famille. Les faits se déroulaient en juillet 2012, Nathalie Wozniak se plaignait de douleurs abdominales et était allée passer une écographie qui avait révélé de gros soucis. Elle s’était donc rendue chez un médecin à Combani qui assurait un remplacement dans le cabinet et qui lui avait préconisé de passer un scanner très rapidement. La patiente s’était exécutée et le 22 juillet 2012, elle était retournée voir le praticien avec ses clichés. Immédiatement, le docteur avait décelé de graves anomalies, faisant penser à un cancer du pancréas et du foie ainsi qu’à une thrombose dans une veine profonde des poumons.
Ne pouvant en sa qualité de généraliste diagnostiquer un traitement, il a envoyé Madame Wozniak au centre hospitalier de Mamoudzou pour d’autres examens mais non sans résumer ses craintes par mail au responsable chargé des accueils au service cancérologie. Lui aussi était un généraliste, pas un cancérologue, mais il préconisera d’inscrire en séance de visioconférence avec les spécialistes réunionnais, ce dossier délicat. Le 27 juillet, la réunion s’est déroulée, le cas du cancer généralisé a été évoqué avec un tableau dressé très noir, il ne restait que très peu de temps à vivre à la malheureuse. Le cancérologue remplaçant du CHM, puisqu’il n’y a pas de professeur de ce type en poste à Mayotte, diagnostiquera une biopsie, un prélèvement fait par aiguille d’un petit morceau du foie. Elle sera réalisée le 3 août et aura mal été effectuée. Il renverra la patiente chez elle demandant à ce qu’elle soit placée sous surveillance. La maison médicale de Combani étant à côté du domicile, il n’y avait donc selon lui pas de problèmes particuliers. Or, la souffrante a commencé à ressentir et à se plaindre de fortes douleurs abdominales laissant songer à des conséquences de la biopsie. Le 4 août 2012, son époux se rendra à l’aéroport chercher ses enfants, spécialement venus dire au revoir à leur mère sur le point de s’en aller puisqu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre. Mais au retour de Petite-Terre, la famille découvrira la malheureuse sans vie.
Le 5 août, le mari devenu veuf a déposé plainte, pressentant que quelque chose s’était produit. Une enquête préliminaire a été ordonnée, puis une information judiciaire ouverte après autopsie du corps. Les analyses démontreront avec certitude les causes de la mort : une embolie pulmonaire générée par la thrombose. Le cancer n’était donc pas en cause, ni la biopsie ratée. Et le rapport d’expertise commandée sera sans appel. Le cancer exposait très fortement la patiente à l’embolie en raison de ce caillot de sang obstruant une artère qui apparaissait couramment avec les cancers du pancréas. Et dans ce type de cas, qui est d’école, il était fortement préconisé de prescrire des anti coagulants qui désépaississent le sang pour éviter l’embolie. Or, aucun traitement, aucune prescription de ce type n’avait été délivrée par les 2 généralistes, le cancérologue ou les spécialistes à La Réunion. Et l’expert ajoutait : “il y a manifestement eu négligence de l’ensemble de la chaîne médicale, les soins n’ont pas été conformes”. Ainsi, Nathalie Wozniak était décédée plus tôt que prévu en raison d’une erreur, privant sa famille des quelques semaines qui lui restait à vivre.
Durant l’audience en février dernier, les 3 médecins avaient réfuté leurs responsabilités et le procureur de la République Joël Garrigues avait estimé pour sa part dans ses réquisitions que des peines de prison même avec sursis ne produiraient pas leurs effets. C’est pourquoi il avait requis des amendes de 10 000 euros avec sursis “pour donner à leurs actes une juste réponse”. Le jugement avait été mis en délibéré, il a été rendu hier. Les 3 médecins ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et ont été condamnés à 10.000 euros d’amende dont 5.000 euros avec sursis. Mais l’affaire ne s’arrêtera pas là puisque l’avocat de la défense, Maître Julien Chauvin qui vient une nouvelle fois de remporter une retentissante victoire, avait anticipé lors de la 1ère audience et expliqué qu’il envoyait l’affaire au civil pour déterminer le montant des dommages qui devraient être accordés à la famille de Madame Wozniak.
Source : FRANCE MAYOTTE matin / Samuel Boscher
Ne pouvant en sa qualité de généraliste diagnostiquer un traitement, il a envoyé Madame Wozniak au centre hospitalier de Mamoudzou pour d’autres examens mais non sans résumer ses craintes par mail au responsable chargé des accueils au service cancérologie. Lui aussi était un généraliste, pas un cancérologue, mais il préconisera d’inscrire en séance de visioconférence avec les spécialistes réunionnais, ce dossier délicat. Le 27 juillet, la réunion s’est déroulée, le cas du cancer généralisé a été évoqué avec un tableau dressé très noir, il ne restait que très peu de temps à vivre à la malheureuse. Le cancérologue remplaçant du CHM, puisqu’il n’y a pas de professeur de ce type en poste à Mayotte, diagnostiquera une biopsie, un prélèvement fait par aiguille d’un petit morceau du foie. Elle sera réalisée le 3 août et aura mal été effectuée. Il renverra la patiente chez elle demandant à ce qu’elle soit placée sous surveillance. La maison médicale de Combani étant à côté du domicile, il n’y avait donc selon lui pas de problèmes particuliers. Or, la souffrante a commencé à ressentir et à se plaindre de fortes douleurs abdominales laissant songer à des conséquences de la biopsie. Le 4 août 2012, son époux se rendra à l’aéroport chercher ses enfants, spécialement venus dire au revoir à leur mère sur le point de s’en aller puisqu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre. Mais au retour de Petite-Terre, la famille découvrira la malheureuse sans vie.
Le 5 août, le mari devenu veuf a déposé plainte, pressentant que quelque chose s’était produit. Une enquête préliminaire a été ordonnée, puis une information judiciaire ouverte après autopsie du corps. Les analyses démontreront avec certitude les causes de la mort : une embolie pulmonaire générée par la thrombose. Le cancer n’était donc pas en cause, ni la biopsie ratée. Et le rapport d’expertise commandée sera sans appel. Le cancer exposait très fortement la patiente à l’embolie en raison de ce caillot de sang obstruant une artère qui apparaissait couramment avec les cancers du pancréas. Et dans ce type de cas, qui est d’école, il était fortement préconisé de prescrire des anti coagulants qui désépaississent le sang pour éviter l’embolie. Or, aucun traitement, aucune prescription de ce type n’avait été délivrée par les 2 généralistes, le cancérologue ou les spécialistes à La Réunion. Et l’expert ajoutait : “il y a manifestement eu négligence de l’ensemble de la chaîne médicale, les soins n’ont pas été conformes”. Ainsi, Nathalie Wozniak était décédée plus tôt que prévu en raison d’une erreur, privant sa famille des quelques semaines qui lui restait à vivre.
Durant l’audience en février dernier, les 3 médecins avaient réfuté leurs responsabilités et le procureur de la République Joël Garrigues avait estimé pour sa part dans ses réquisitions que des peines de prison même avec sursis ne produiraient pas leurs effets. C’est pourquoi il avait requis des amendes de 10 000 euros avec sursis “pour donner à leurs actes une juste réponse”. Le jugement avait été mis en délibéré, il a été rendu hier. Les 3 médecins ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et ont été condamnés à 10.000 euros d’amende dont 5.000 euros avec sursis. Mais l’affaire ne s’arrêtera pas là puisque l’avocat de la défense, Maître Julien Chauvin qui vient une nouvelle fois de remporter une retentissante victoire, avait anticipé lors de la 1ère audience et expliqué qu’il envoyait l’affaire au civil pour déterminer le montant des dommages qui devraient être accordés à la famille de Madame Wozniak.
Source : FRANCE MAYOTTE matin / Samuel Boscher