Cinq ans après le coup d'Etat et la mise au ban des nations, le nouveau président malgache Hery Rajaonarimampianina assure dans une i...
Cinq ans après le coup d'Etat et la mise au ban des nations, le nouveau président malgache Hery Rajaonarimampianina assure dans une interview à l'AFP, à la veille de son voyage en France, que son pays a "tourné la page" des crises et de "l'impunité".
• Comment convaincre les pays donateurs et les grands bailleurs de fonds de revenir investir à Madagascar, qui est un des pays les plus pauvres du globe ?
"Madagascar a tourné une page à travers les élections (présidentielles de décembre, ndlr). Je n'ai pas à convaincre la communauté internationale car elle est déjà convaincue. Le changement est en marche, il n'y a pas de doute. Après cinq années d'absence, il était temps que l'on renoue ces relations (avec la communauté internationale). Il faut aller très vite. Je prévois des taux de croissance économique importants, peut-être à deux chiffres, dans les années à venir, c'est ça l'objectif pour sortir le pays de la pauvreté. La tâche est lourde mais je regarde devant moi et je vois qu'il y a beaucoup de mains tendues pour me soutenir. Et Madagascar a beaucoup d'atouts".
• Des soupçons de corruption pèsent sur la précédente équipe dirigeante. Comment comptez-vous rassurer les investisseurs potentiels et les attirer dans votre pays ?
"Ma préoccupation c'est de mettre en place l'Etat de droit à Madagascar, c'est ça qui va constituer le socle d'un développement durable. Sécuriser les biens, les personnes et les investissements, mettre en place une justice impartiale et équitable et lutter contre la corruption : voilà autant de défis qui me semblent urgents. Les lois doivent s'appliquer de la même manière à tout le monde, qu'ils soient dirigeants ou simples citoyens, afin qu'il n'y ait pas d'impunité. La stabilité se construit jour après jour".
• Pendant votre campagne, vous aviez demandé la restitution des îles Eparses, situées près de Madagascar et actuellement rattachées à la France, qui pourraient être riches en hydrocarbures. Allez-vous aborder ce dossier demain lors de votre visite à Paris ?
"Je n'ai pas parlé de revendications mais de négociations, ce sont des îles qui ont fait l'objet de beaucoup de débats. On est en train de relancer ces négociations avec la France. Les négociations sont parfois tendres, mais elles tournent parfois au bras de fer. L'important c'est que le résultat soit positif. Il y avait des propositions pour une co-gestion (de ces îles). Y a-t-il des meilleures formules ? On va essayer de voir ça. A mon avis, la France ne serait pas contre une mutualisation des intérêts avec Madagascar".
Propos recueillis par Jérémy Tordjman
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