A la lecture des évènements qui se sont déroulés au cours des derniers jours, et plus particulièrement ceux de la période 16-22 mars 2014, ...
A la
lecture des évènements qui se sont déroulés au cours des derniers jours, et
plus particulièrement ceux de la période 16-22 mars 2014, il ressort que le
peuple algérien, unanime, rejette la candidature de Bouteflika et accorde toute
sa confiance en la personne de l’ex-Président Liamine Zérouale.
En
effet, suite à l’écart de conduite et de langage du directeur de campagne du Président-candidat,
Abdelmalek Sellal, et la réponse cinglante de Liamine Zéroual, de nombreuses
manifestations se sont déroulées dans tout le pays appelant à la chute du
système, au départ de Bouteflika et à la mise en place d’une transition
politique.
C’est
ainsi que des milliers de manifestants, venus de tous les coins du pays, de
sont rendus, le 20 mars 2014, à Batna, ville des Aures où réside Liamine
Zéroual pour réclamer avec force devant son domicile son retour aux affaires de
l’Etat sous des slogans hostiles au clan présidentiel tels : «Nous voulons
nous débarrasser de cette machine humaine qui pille les richesses du peuple algérien»,
«Pour que Bouteflika, Saïd, Sellal et tous ceux qui leur ressemblent quittent
le pouvoir» et ««Djich Chaab, maak ya Zeroual. L’armée et le peuple sont avec
Zeroual».
A
relever que les Kabyles étaient présents en force pour soutenir les Chaouis et
scander, au son d’une chanson de Lounes Matoub, une icône Amazigh, lâchement assassiné sur
ordre de certains responsables algériens par le pseudo-GIA, des slogans tels :
«Pour une République démocratique et unie», « nous n’accepterons pas qu’une
région de l’Algérie se fasse attaquer par quiconque», «Ce n’est que le début d’un
élan de solidarité né à Batna». Satisfait de l’ampleur et de la réussite de
leur marche, les manifestants se sont retrouvés le 22 mars 2014 à Khenchela et
Biskra.
Par
ailleurs, des réunions des Arouch (forme traditionnelle d'Assemblée Démocratique
chez les berbères) de plusieurs wilayas seront organisées aussi dans la foulée.
Celle de l’Aurès est programmée pour le 24 mars 2014 à Timgad dans la wilaya de
Batna alors que celle des Arouch de 44 wilayas se tiendra aussi à Timgad le 27
mars 2014.
C’est
dire l’ampleur que prend le mouvement anti-Bouteflika et qui a été renforcé le
21 mars 2014 au soir par un rassemblement à la salle omnisport Harcha d’Alger de
plus 8000 opposants au Président Bouteflika où laïcs, démocrates et islamistes
se cotoyaient mais aussi Kabyles drapés de l’emblème Amazigh et femmes voilée qui
ont répondu en masse à l’appel de la coordination nationale des partis
politiques et des personnalités favorables au boycott de la présidentielle.
Etaient
présents à ce rassemblement, outre Said Sadi, Yahia Abdennour et Ali Benhadj, les
iniateurs à savoir le Président du Mouvement de la Société pour la Paix,
Abderrezak Mokri, le Président de Jil Jadid, Sofiane Djillali, le Président du
Front de la Justice et du Développement, Abdallah Djaballah, le Président du
Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, Mohcen Bellabes, le Secrétaire Général
du Mouvement Ennahda, Mohamed Douibi et l’ex-Chef du gouvernement Ahmed
Benbitour.
A
souligner que, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie
post-indépendance, Amazigh, Arabes, musulmans, juifs, chrétiens, laïcs,
démocrates et gauchistes sont unis pour un même combat.
Des
manifestations anti-Bouteflika ont également eu lieu en France, le 22 mars
2014, notamment à Grenoble où des dizaines de personnes ont manifesté devant le
Consulat d’Algérie.
En
conclusion, il est clair que le peuple algérien, dans toutes ses composantes
vient de rejeter la candidature de Bouteflika et de plébisciter Liamine
Zéroual.
Le
peuple algérien vient de procéder à son vote en toute transparence et accordé
sa pleine confiance à Liamine Zéroual pour assurer une transition politique en
Algérie et engager une révision de la Constitution pour que soit garantie l’alternance politique et les droits
fondamentaux des algériens, des partis politiques et des associations. Un
scénario qui ne pourrait se concrétiser que si la présidentielle est annulée.
Un
scénario qui, s’il venait à se réaliser, attesterait que le peuple algérien
vient de réussir son printemps pacifiquement.
A noter
que toutes ces manifestations se sont déroulées sans dérapage aucun et que les
forces de sécurité, déployées massivement, ne sont point intervenues.
Une non
intervention qui s’explique par le faite que la situation en Algérie ainsi que
la campagne présidentielle et le vote sont placés sous haute surveillance par
la communauté internationale mais aussi par les associations, les ONG’s et la
presse tant nationales et qu’étrangères.
Farid
Mnebhi.