«Il n'y a que du foutage de gueules dans le scandale du Galawa Beach». Certains emplois faits de certains mots peuvent être explosi...
«Il n'y a que du foutage de gueules dans le scandale du Galawa Beach».
Certains emplois faits de certains mots peuvent être explosifs. Et, pour comprendre cela, il faut plonger dans l'imbroglio de la destruction du Galawa Beach, qu'il faut analyser à l'aune de la petite perfidie de cette personnalité grecque qui, au cours d'une cérémonie mondaine à laquelle participaient des dizaines de prestigieux invités, avait déclaré de sa voix de stentor: «Je vous présente ma lesbienne de femme!». Face au scandale et à l'émotion provoqués par cette déclaration sulfureuse et tout à fait inattendue, notre Grec expliqua sobrement: «Elle vient de Lesbos». N'est-il pas vrai que l'habitante de Lesbos s'appelle Lesbienne? Et c'est à partir de là qu'est né le mot «lesbienne», qui désigne une femme ayant l'orientation sexuelle que tout le monde connaît, selon la mythologie. Il faut donc comprendre ce genre de subtilités sémantiques pour saisir ce qui est arrivé à l'Hôtel Galawa Beach, dont le triste sort est lié à tout un langage auquel on veut faire dire ce qu'on veut qu'il dise. En effet, la publication, vendredi 7 mars 2014 de l'interview que nous a accordée l'ancien Vice-président Idi Nadhoim suscite des remous, surtout en ce qui concerne le volet relatif à la destruction du Galawa Beach. Des personnalités essentiellement originaires de la ville et de la région de Mitsamiouli ont appelé pour protester avec véhémence, arguant du fait que les habitants de leur ville et de leur région ne disposaient d'aucune autorité pour décider du sort du Galawa Beach, sort qui avait été scellé par Ahmed Abdallah Sambi et ses hommes, sous la pression et l'influence de la République islamique d'Iran.
Ces personnalités de la région de Mitsamiouli disent ouvertement qu'elles trouvent choquantes les phrases assassines suivantes, prononcées par Idi Nadhoim au cours de l'interview: «Les gens de la région de Mitsamiouli étaient pour la destruction du Galawa Beach. Ils étaient d'accord. Ils étaient là au moment de la destruction, pour ramasser des portes, des sanitaires et bien d'autres choses». La colère est d'autant plus grande à la Grande-Comore aujourd'hui, comme hier, qu'une personnalité bien installée au cœur du pouvoir étatique depuis la présidence d'Ahmed Sambi (2006-2011) verse du kérosène sur le feu, en nous faisant parvenir un message de mise au point, un message destiné à donner «la vision des faits», selon elle, sur la destruction criminelle et irresponsable du Galawa Beach.
D'entrée de jeu, l'homme de Beït-Salam met les pieds dans le plat, accusant, condamnant, fustigeant et clouant au pilori: «La triste affaire sur la destruction du Galawa Beach est une affaire grave, un crime d'État. Or, sur une affaire aussi grave, à l'heure qu'il est, il n'y a eu qu'un foutage de gueules. Il n'y a que du foutage de gueules sur le Galawa Beach. Lisons l'article 9 de la Constitution du 23 décembre 2001, la Constitution applicable au moment de la destruction de l'hôtel, et ce, pour constater que le patrimoine touristique de l'Île autonome relève de l'Île en question. L'Union n'est pas concernée par le patrimoine touristique des Îles. Or, pendant des mois, le Vice-président Idi Nadhoim s'est employé avec acharnement à gérer le dossier du Galawa Beach, qui relevait de la compétence exclusive de l'Île autonome de la Grande-Comore. Cette dernière s'est battue pour obtenir la gestion du dossier, mais rien n'a été changé. L'Union s'appropria le projet de manière ignominieuse. Toutes les raisons invoquées pour détruire le Galawa Beach relèvent du foutage de gueules parce que les Iraniens qui ont visité le Galawa Beach avaient exprimé leur colère parce que sur les carreaux, étaient à peine visibles de petits reliefs en filigrane qui rappelaient l'Étoile de David, ce qui, pour la République islamique d'Iran, est "le signe d'une invasion sioniste des Comores". Face aux autorités comoriennes, l'Iran a tout fait pour instrumentaliser la judéité de Sol Kerzner, le promoteur Juif Sud-africain du Galawa Beach, alors que les Comoriens n'ont jamais été intolérants. Parallèlement, quand on survolait l'hôtel, on avait l'impression que ses bâtiments formaient une croix, à l'image de la chancellerie de la Belgique aux Comores, aujourd'hui cédée à notre pays. Là aussi, les Iraniens firent de la surenchère, et avaient crié à "l'évangélisation des Comores". Dans ces conditions, tout le discours sur la crise mondiale qui empêcha la réalisation des travaux sur le Galawa Beach par Dubaï World relève du foutage de gueules pur et simple. Le Galawa Beach a été détruit par et pour une idéologie intolérance et obscurantiste étrangère aux Comores, un pays tolérant et ouvert».
Comme l'homme de Beït-Salam a décidé d'entrer dans les entrailles du Diable, il se lâcha complètement: «L'Union a repris à son compte un dossier de la présidence de l'Île de la Grande-Comore. Le rachat de l'hôtel devait rapporter à l'Île de la Grande-Comore un demi-milliard de francs comoriens, une somme payable en deux tranches. La première tranche, de 250 millions de francs, a été décaissée et devait servir à la construction de la route de Hahaya. Or, Ahmed Abdallah Sambi et son Vice-président Idi Nadhoim ont fait main basse sur cette somme, en bouchant quelques nids de poules sur les routes de Moroni, et s'en mettant plein les poches avec une bonne partie du magot. C'est du vol à l'état pur. Qui plus est, les routes de Moroni doivent être prises en charge par l'Union et non par la Grande-Comore, dépositaire constitutionnel et légal des 500 millions de francs. Allons plus loin. Si le Galawa Beach a été détruit, cela suppose que la deuxième tranche, toujours de 250 millions de francs a été décaissée par Dubaï World. Où est donc passé l'argent? Où est cet argent? Plus grave encore, le goudron qui a été utilisé pour les travaux routiers à Moroni appartenait à la Grande-Comore. Mais, curieusement et paradoxalement, cela n'a pas empêché Ahmed Abdallah Sambi d'aller crier devant la communauté de Marseille que Mohamed Abdouloihabi, alors Président de l'Île autonome de la Grande-Comore, avait vendu ce goudron. C'est un mensonge haineux et détestable proféré par un menteur haineux, détestable et détesté. Donc, on ment aux Comoriens effrontément».
L'homme de Beït-Salam, qui en avait gros sur le cœur, a décidé de tordre le cou à un autre mythe entourant la destruction criminelle du Galawa Beach: «Il est vrai que la fin de l'apartheid en Afrique du Sud en 1990-1994 avait porté un coup sévère au Galawa Beach. C'est un fait. Mais, pendant la période de ralentissement de l'activité de l'hôtel, des jeunes de Mitsamiouli déployaient des trésors d'imagination et de diplomatie pour maintenir une activité au sein du Galawa Beach. De nombreux Comoriens et des étrangers s'y rendaient régulièrement. Aujourd'hui, il est inadmissible d'entendre les politiciens tenter de se donner bonne conscience en nous racontant un tas de mensonges. Que pouvaient faire les habitants de la région de Mitsamiouli alors qu'Ahmed Abdallah Sambi et Idi Nadhoim, chauffés à blanc par les Iraniens, avaient pris la décision de détruire l'hôtel, alors que si Dubaï World voulait construire un hôtel, ce ne sont pas les sites touristiques qui manquent aux Comores. C'est la première fois dans le monde qu'on détruit une œuvre de valeur sans la remplacer. Je ne veux même pas invoquer la colère que je ressens du fait de ce mensonge sur les 3 étoiles de Galawa Beach, alors que c'était un hôtel 5 étoiles. Dans le monde, les tarifs applicables dans les hôtels ne sont pas les mêmes, puisqu'il faut tenir compte du coût et niveau de vie. Au surplus, les Comores ne sont pas encore une destination touristique confirmée, comme c'est le cas de l'île Maurice et des Seychelles. Il faudra donc avoir l'honnêteté de ne pas continuer à insulter les habitants de Mitsamiouli et de toute sa région, mais aussi tous les Comoriens».
En tout état de cause, le crime abominable qu'est la destruction du Galawa Beach ne doit pas être oublié et rester impuni. De toute manière, il est inscrit en lettres de feu sur le front d'Ahmed Sambi. Le moment venu, il lui sera demandé des comptes sur ce crime abominable et sauvage. Aujourd'hui, il se cache derrière les carences et dysfonctionnements d'un État à l'effectivité douteuse et sujette à caution. Mais, dès 2016-2021, les choses seront différentes car la personne qui sera élue chef d'État viendra des milieux républicains du pays, ces milieux décidés à mettre de l'ordre dans la maison Comores. Les patriotes sincères y travaillent. Ce n'est même pas une menace. C'est juste un constat. Une certitude.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 8 mars 2014.