Tribunal. Pour faire venir son frère en France, une Havraise a volé des documents à sa tante, au préjudice de son cousin. Elle est condamn...
Tribunal. Pour faire venir son frère en France, une Havraise a volé des
documents à sa tante, au préjudice de son cousin. Elle est condamnée.
«Àqui profite la fraude ? Au frère de la prévenue », pose et répond le procureur de la République. Mais, à la barre du tribunal correctionnel du Havre, la Havraise de 39 ans, originaire des Comores, revient sur ses aveux de vol et de complicité de faux qu’elle avait formulés en garde à vue. Elle estime avoir fait les frais d’un traducteur trop partial.
« Je n’ai rien volé », répète-t-elle aux juges. De l’autre côté de la barre, sa tante se souvient avoir compris en décembre 2011 que des papiers personnels avaient disparu de l’étagère de sa chambre : un livret de famille, des actes de naissance, des déclarations de nationalité française… lui appartenant, ainsi qu’à son fils.
Une enquête familiale
« Une sorte d’enquête interne dans la famille », selon la formule du tribunal, a désigné la Havraise comme la voleuse des papiers personnels. Une plainte est déposée. « Mon frère m’avait demandé de l’aide. Il galérait aux Comores », répond la suspecte en garde à vue. « Quand il serait arrivé en France, on aurait trouvé une solution pour qu’il ait des papiers régulièrement. Il n’aurait plus utilisé l’identité de mon cousin. »
Cependant, désormais, la prévenue qui ne « comprend qu’approximativement » le français, indique sa défense, prétend avoir été victime du traducteur qui l’assistait face aux policiers. « Qui n’est autre que le frère du plaignant ! » déplore Me Saïda Azzahti, avocate de la Comorienne.
Le traducteur, qui témoigne à la barre, réfute avoir interprété les réponses de la gardée à vue.
Privé de passeport
Quelques mois plus tard, celui-ci, en se rendant à la sous-préfecture pour la délivrance d’un passeport, apprend qu’un tel exemplaire a déjà été délivré. À l’aéroport de Roissy, le 26 mars 2012, un ressortissant des Comores a été arrêté en possession du document. À l’aide des papiers volés au Havre, il s’est fait délivrer le passeport sur l’île d’où il provenait. L’homme en question n’est autre que le cousin de la famille, le frère de la prévenue…
Vol et complicité
Cette femme est reconnue coupable du vol et de la complicité. La Havraise au casier vierge écope de 2 mois de prison avec sursis. Le parquet avait requis 6 mois de prison avec sursis et 600 € d’amende. Au total, frais de justice compris, 1 200 € sont à verser à sa tante et à son cousin. Celui qui souhaitait à l’époque partir en vacances aux États-Unis « aujourd’hui n’a toujours pas pu se faire délivrer de passeport », indiquait Me Floriane Riffelmacher, avocate de la victime.
Lu sur ftp.paris-normandie.fr
«Àqui profite la fraude ? Au frère de la prévenue », pose et répond le procureur de la République. Mais, à la barre du tribunal correctionnel du Havre, la Havraise de 39 ans, originaire des Comores, revient sur ses aveux de vol et de complicité de faux qu’elle avait formulés en garde à vue. Elle estime avoir fait les frais d’un traducteur trop partial.
« Je n’ai rien volé », répète-t-elle aux juges. De l’autre côté de la barre, sa tante se souvient avoir compris en décembre 2011 que des papiers personnels avaient disparu de l’étagère de sa chambre : un livret de famille, des actes de naissance, des déclarations de nationalité française… lui appartenant, ainsi qu’à son fils.
Une enquête familiale
« Une sorte d’enquête interne dans la famille », selon la formule du tribunal, a désigné la Havraise comme la voleuse des papiers personnels. Une plainte est déposée. « Mon frère m’avait demandé de l’aide. Il galérait aux Comores », répond la suspecte en garde à vue. « Quand il serait arrivé en France, on aurait trouvé une solution pour qu’il ait des papiers régulièrement. Il n’aurait plus utilisé l’identité de mon cousin. »
Cependant, désormais, la prévenue qui ne « comprend qu’approximativement » le français, indique sa défense, prétend avoir été victime du traducteur qui l’assistait face aux policiers. « Qui n’est autre que le frère du plaignant ! » déplore Me Saïda Azzahti, avocate de la Comorienne.
Le traducteur, qui témoigne à la barre, réfute avoir interprété les réponses de la gardée à vue.
Privé de passeport
Quelques mois plus tard, celui-ci, en se rendant à la sous-préfecture pour la délivrance d’un passeport, apprend qu’un tel exemplaire a déjà été délivré. À l’aéroport de Roissy, le 26 mars 2012, un ressortissant des Comores a été arrêté en possession du document. À l’aide des papiers volés au Havre, il s’est fait délivrer le passeport sur l’île d’où il provenait. L’homme en question n’est autre que le cousin de la famille, le frère de la prévenue…
Vol et complicité
Cette femme est reconnue coupable du vol et de la complicité. La Havraise au casier vierge écope de 2 mois de prison avec sursis. Le parquet avait requis 6 mois de prison avec sursis et 600 € d’amende. Au total, frais de justice compris, 1 200 € sont à verser à sa tante et à son cousin. Celui qui souhaitait à l’époque partir en vacances aux États-Unis « aujourd’hui n’a toujours pas pu se faire délivrer de passeport », indiquait Me Floriane Riffelmacher, avocate de la victime.
Lu sur ftp.paris-normandie.fr