Dites-moi si je me trompe ! Il y a bientôt 39 ans depuis que les Comores recouvrent l'indépendance. Et ceux qui luttaient dans le...
Dites-moi si je me trompe !
Il y a bientôt 39 ans depuis que les Comores recouvrent l'indépendance. Et ceux qui luttaient dans le temps pour les vraies libertés ne sont guère ceux qui ont eu à gouverner le pays depuis. Je fais allusion à Pasoco, Molinaco, Asec et d'autres qui excuseront les limites de ma mémoire.
Le pays est géré depuis l'autonomie interne par ce qu'on s'aviserait à dire des callabo, des Pro, par ceux qui aménagent, par ceux qui acquiescent… s'ils ne sont pas français tout court, de nationalité ou de vision. Les Comores jouissent-elles vraiment de leur indépendance ? Avons-nous eu à tout faire pour l'être et la vivre ?
Je me demande s'il y a eu depuis, une vraie période de travail diplomatique spécifique ; s'il y a eu un plan de communication soutenu en direction des nations du monde, pour la recherche d'une solution de cette indépendance inachevée? Les plénières annuelles des Nations Unies, n'étant qu'une messe sans incidence, alors que la question n'est même plus soumise aux débats onusiens.
Les Gouvernements successifs en parlent pour ne pas passer pour ceux qui ne cogitent pas sur la question de Mayotte, mais aucune logique n'est installée pour la résolution de ce différend territorial entre les Comores et la France. Des Ministres des Affaires Etrangères du pays ont retiré ou suspendu la question de l'ordre du jour de l'Onu ; d'autres disaient que la question mahoraise relevait exclusivement du Président de la République pour se laver les mains ; des uns ont soufflé une tempête dans un verre d'eau à la fin d'un mandat ; les restes ont brillé de leur silence sur la question…
En vérité, tout le monde semble convaincu que nous n'aurons jamais Mayotte avec les autres îles Comores. Seulement comme une patate chaude, on se la file de mains en mains jusqu'à la faire revenir dans la marmite.
Et pourtant ! Si un problème jumeau se pose aujourd'hui par rapport à la Crimée et la Russie ; cela prouve pertinemment qu'il suffisait de poser l'acte qu'il faut, quand il faut et là où il faut !
Le droit de veto existe toujours et de plus belle surtout quand il s'agit d'un tout petit pays insulaire, mais le droit international, lui non plus ne peut pas être piétiné, bafoué sans que personne ne dit mot. C'est pourquoi le ministre français Fabius n'a pas pu résister, oubliant même les similitudes entre ce dossier Crimée et celui de Mayotte, de crier halte au loup Russe voulant dévorer ce droit planétaire sacré.
C'est une belle perche tendue par la situation
Si devant la face du monde entier (stylos, ordis, micros, caméras…) le Président Poutine de la Russie et son Ministre Lavrov des Affaires Etrangères, parlent de Mayotte pour une jurisprudence en Crimée ; c'est le moment où tout le monde se demande si Mayotte avait vraiment un propriétaire pour la revendiquer haut et fort. « Ye Maore kayina mwinyi ya yi dayi ? » Ce serait le moment propice à ce propriétaire spolié, de lever le petit doigt, dire qu'il est là vivant et que Mayotte lui appartenait. Nous attendons toujours ce petit scenario significatif aux yeux des comoriens et de ceux du monde entier.
Nous saluons tout de même la prise de conscience récente du Ministre des Relations Extérieures comorien contre l'abandon progressif de Mayotte par des mots, des phrases, des cartes géographiques, des rapports, des paraphes, des tampons…, en refusant de valider un rapport allant dans ce sens. Il n'est jamais trop tard pour mieux faire, bien que je ne suis pas certain que cela fera long feu. C'est déjà un geste louable. Aussi longtemps que le différend Comores – France subsistera, la France devrait se sentir étrangère à Mayotte et non le contraire.
Autorités, candidats et citoyens, bougez-vous !
Puisque nous parlons de Mayotte, je ne suis pas de l'avis de la sœur candidate Moinaecha, qui dans son analyse sur la résolution de la question mahoraise, situe Mayotte en dehors du problème. Elle aurait voulu comme plusieurs comoriens d'ailleurs, à ce qu'on s'occupe d'abord des 3 îles avant de chercher à faire retourner Mayotte parmi les autres. Ce serait une façon simpliste de donner encore du temps à la France, tout en faisant perdre ce temps aux Comores. Je déduis que Mayotte fait partie intégrante du problème socio-économique et politique comorien. Vouloir régler par portion le problème c'est torpiller gravement sur la solution, étant donné que les éléments permettant la résolution globale du problème se trouvent de partout dans les 4 îles. Les 3 îles ne pourront pas se développer sereinement à côté de Mayotte sous administration française. Cette inégalité criante reste la seule arme de destruction territoriale tangible utilisée par l'antagoniste pour sa défense.
Certes, il n'y a pas que les autorités et les candidats qui sont concernés par cette plaie béante. Les citoyens, qui comme moi sommes capables de critiquer, devrons aussi proposer des pistes de réflexions et être prêts à agir le moment venu, par des actes désintéressés en faveur du règlement de ce contentieux malheureux entre les Comores et la France.
Il va falloir aussi que la France sache que ce n'est pas être contre elle si le comorien demande par tous les moyens son indépendance effective ; et que les autorités comoriennes retiennent que l'intégrité du pays n'est pas du tout négociable.
Ainsi, nous attendons toujours l'envol des initiatives avec beaucoup plus de tonus du côté du Ministère des Relations Extérieures et de la Présidence de l'Union, pour des orientations claires et significatives, instituant une négociation d'égal à égal entre la France et les Comores, afin d'enclencher le processus d'un règlement de cette question de Mayotte, pour pouvoir enfin parachever l'indépendance des Comores.
Et si je me trompais d'analyses à ce sujet très sensible ; je veux bien être le dernier à l'être.
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Said MZE DAFINE
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