L'un des derniers sanctuaires quasi-vierges de la planète se niche en plein océan Indien. L'atoll seychellois d'Aldabra accuei...
L'un des derniers sanctuaires quasi-vierges de la planète se niche en plein océan Indien. L'atoll seychellois d'Aldabra accueille la plus importante population de tortues géantes au monde, de très vieilles dames qui peuvent vivre jusqu'à 250 ans.
Les tortues géantes des Seychelles, qui peuvent mesurer plus d'un mètre et peser jusqu'à 300 kg, ont longtemps vécu tout en haut de la chaîne alimentaire. Sans prédateur carnivore sur des îlots isolés. Mais la chasse a depuis décimé cette espèce aux quatre coins de l'océan Indien. Aujourd'hui il ne reste plus que 100.000 survivantes, installées sur l'atoll d'Aldabra. Leur sanctuaire. Il faut dire que si Aldabra dispose de toutes les qualités requises pour devenir un paradis touristique – de longues plages de sable blanc, une mangrove de palétuviers et une eau translucide – ce plus grand atoll de corail immergé au monde est aussi fortement isolé. Il est situé à plus de 620 milles au sud de l'île principale des Seychelles, Mahé et aucune ligne maritime ou aérienne ne le dessert. L'absence d'eau douce a aussi longtemps dissuadé les hommes d'y établir leurs quartiers. Les marins arabes s'y sont aventuré et l'ont baptisé mais sans s'y arrêter durablement.
Les premiers habitants sont arrivés à la fin du 19e siècle : il s'agissait de pêcheurs venus de Mahé, l'île principale des Seychelles. Ils y produisaient de l'engrais et des produits issus de la noix de coco. 100 ans plus tard, dans les années 70, les Américains auraient bien aimé y construire une base militaire mais les scientifiques et défenseurs de la nature ont fermement combattu ce projet. L'état de conservation exceptionnel et la pureté d'Aldabra, lui ont finalement permis de devenir un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, parmi les deux sites classés des Seychelles.
Aujourd'hui, une quinzaine de personnes y vivent en permanence pour mener des études scientifiques. L'Unesco a recensé 400 espèces différentes (plantes et animaux) sur cet atoll où les raies, requins mais aussi tortues vertes en période de reproduction – il s'agit d'une espèce marine menacée – évoluent tranquillement. Environ 1.000 touristes ont l'opportunité de débarquer sur l'atoll chaque année mais leur visite est strictement réglementée. Ils doivent évoluer par petits groupes de 30 personnes maximum, sur des itinéraires strictement limités et lors d'horaires précis. Le droit d'entrée de 100 euros permet de financer la gestion de l'île.
Avec lefigaro.fr