Tracts, risques de conflits entre quartiers et menaces de «Badri» à Djoiezi. Aïe, aïe! Les nouvelles transmises par notre correspon...
Tracts, risques de conflits entre quartiers et menaces de «Badri» à Djoiezi.
Aïe, aïe! Les nouvelles transmises par notre correspondant à Djoiezi ne sont pas bonnes. Elles ne sont pas du tout bonnes, et nous compatissons. Alors qu’on disait que j’étais le seul mouton noir de Djoiezi car je suis le seul qui critique le régime politique à la tête duquel se trouve le Djoiezien Ikililou Dhoinine, voilà que des jeunes de Djoiezi ont rédigé des tracts qu’ils font circuler avec le slogan ravageur de «Moungou Oi Haki», littéralement «Dieu est pour la Justice», et au sens propre, «C’est Dieu qui te jugera». Le «te» concerne le Président Ikililou Dhoinine, et quand on aime quelqu’un, on ne lui dit jamais «Moungou oi Haki». Ça porte malheur, semble-t-il. Touchons du bois. Touchons du singe. Les rédacteurs des tracts sont tellement remontés contre le chef de l’État qu’ils s’adressent à lui dans les termes qui suivent: «Qu’avons-nous fait à Dieu pour qu’Il t’envoie à nous?». Les mêmes ne font pas dans la dentelle quand ils font le reproche suivant au chef de l’État: «Tu as refusé de travailler avec les dignes enfants de ce pays, et tu as préféré la collaboration des haineux, des fumeurs de drogue et des ivrognes, enfonçant les Comores dans le sous-développement».
La chose n’est pas à prendre à légère parce que les proches d’Ikililou Dhoinine veulent faire un «Badri» et demander à Dieu de punir par la mort ceux qui ont commis ce crime de lèse-majesté. Seulement, dès que l’annonce a été faite, les jeunes de Djoiezi ont réagi avec une violence inouïe, menaçant des pires châtiments ceux qu’ils qualifient de «Maya Bouré», «Ceux qui mangent gratuitement pour ne rien faire», les radoteurs de mosquées et autres enturbannés vivant au crochet d’une société appauvrie. Des tracts ont été envoyés aux quatre coins de Mohéli pour avertir les «Maya Bouré»: «Le vagabond qui osera venir à Djoiezi pour des histoires de Badri risque d’y laisser la vie. Donc, que chacun retienne son père s’il veut le revoir sain et sauf». À l’heure qu’il est, la menace est prise au sérieux, comme nous l’ont confirmé nos correspondants à Hagnamoida et à Mlabanda, deux villes qui comptent.
La situation est grave pour le Président de la République car il est écrit sur les tracts ce qui suit: «Tu viens de prouver que tu n’es pas de Djoiezi. Il te reste encore deux années pour finir ta présidence. Après les deux ans, oublie Djoiezi et va t’installer à Hoani!». Des grincheux en colère qui crient leur désapprobation, ce n’est pas nouveau. Seulement, parmi les déçus, on retrouve ce Djoiezien qui a été l’un des piliers de la campagne électorale d’Ikililou Dhoinine et qui a été récompensé par un Visa Schengen brillant comme un sou neuf, mais qui dit être très désappointé par la nouvelle donne induite par une chaîne d’irresponsabilités. Quand les gens vont voir l’un des vieux amis du Président de la République, là où les deux plus grands quartiers se retrouvent, celui-ci lève les mains vers le ciel et hausse les épaules en signe d’impuissance, avant de dire: «Mes amis, je ne dispose d’aucun pouvoir. Que puis-je faire?».
C’est alors que les contestataires sont allés voir Mohamed Larif Oucacha, cousin et paraît-il Conseiller du Président. Il a été dit à Mohamed Larif Oucacha: «Nos routes se croisent toujours. Tu peux nous faire des choses qui ne nous plaisent pas, et nous ne te faisons pas que du bien. Mais, cette fois, ne te mêle pas de nos démêlés avec Ikililou Dhoinine. Reste très loin de tout ça car ça va faire du vilain. Fais comme si tu n’es au courant de rien, et si on te demande d’intervenir pour nous calmer, ne viens pas nous voir car nous ne t’écouterons pas». Comme Mohamed Larif Oucacha voulait démissionner de son poste de Conseiller à la Présidence de la République et qu’il y a été maintenu par les inévitables pressions familiales, il n’a pas tardé à être accusé de souffler sur les braises et de verser de l’huile sur le feu. Le mensonge a été monté de toutes pièces dans les rangs de ses plus farouches ennemis à Beït-Salam, ceux qui n’ont pas cessé d’œuvrer pour le marginaliser et le traiter plus bas que terre.
Les jeunes de Djoiezi ont été d’une virulence inégalée quand ils ont écrit sur un autre tract aussi méchant que les autres, toujours s’adressant à Ikililou Dhoinine: «En tout cas, nous ne te remercierons jamais pour la petite muraille que construit à Djoiezi l’entreprise sans moyens techniques, ni expertise de ton ami le Gouverneur Mohamed Ali Saïd. Où as-tu vu une digue en briques? Tu peux venir récupérer ton truc et aller le poser dans un cimetière. Nous avions souhaité la nomination des plus méritants des Djoieziens. Au lieu de ça, tu n’as nommé que les tiens, qui brillent par leur haine, leur mépris, leur arrogance et leur orgueil, le plus caricatural d’entre eux étant ton cousin Ali Saïd Mdahoma, dit “Comique”, dit “Amigo”». Un autre tract est tout simplement délirant: «Quand on demande au Président de la République des facilités pour une entreprise investissant aux Comores, il dit: “Au lieu des facilités que tu réclames, je serais content si je pouvais devenir ton associé dans ton entreprise”».
Ne refermons pas cette parenthèse de la République bis de Kalakuta sans avoir signalé les dernières bévues de l’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma, surnommé «le dormeur-coucheur de Bruxelles». Notre homme a failli se faire fusiller à l’Aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle car il voulait accéder à l’avion dans lequel avait embarqué le Président, son cousin maternel. On lui expliqua qu’il n’y avait pas le droit. L’Ambassadeur des Comores à Paris lui dit: «Tu es accrédité à Bruxelles, en Belgique, et non à Paris, en France. Crois-tu que j’ai le droit de pointer à Bruxelles et de me présenter face à l’avion dans lequel se trouvent des chefs d’État?». L’argument n’avait pas convaincu notre homme, qui rétorqua bêtement, par la plus stupide des remarques: «Et pourquoi le Colonel Cheikh Ahmed Abdallah peut-il accéder à l’avion et pas moi?». Patiemment, on expliqua à l’Ambassadeur-Dieu: «Le Colonel Cheikh Ahmed Abdallah, en tant que Conseiller militaire à l’Ambassade des Comores à Paris, est le chef du service comorien de protection du Président de la République en France. C’est une personnalité reconnue par les autorités françaises. En plus, il est muni d’un badge spécial qui lui permet d’accéder à l’avion transportant le Président de la République». À l’hôtel parisien où était descendu le Président, et pendant que ce dernier recevait, on a vu le grand Ambassadeur-Dieu foncer vers la porte de sa suite et l’ouvrir avec la discrétion d’un camion de sapeurs-pompiers. Ce qu’il en coûte de nommer des «diplomates» de caniveau…
Qu’est-ce qui se passe donc à Djoiezi? Des choses graves qui se soldent pas un rejet de l’enfant de la ville par une partie de la population, plus précisément par les jeunes comme lui. En même temps, à Djoiezi, après avoir vu ce qui s’est passé à Iconi, Grande-Comore, les gens prient pour que la fronde contestataire ne débouche sur une guerre de quartiers, celui du chef de l’État devant prendre fait et cause pour l’enfant du quartier. Il est vrai que les contestataires ne se trouvent pas dans un seul camp, mais sont partout. C’est triste de voir la situation déraper de cette manière. Aujourd’hui, Djoiezi est dans un état proche de celui d’une cocotte-minute surchauffée. Les déceptions sont nombreuses et diversifiées. Mais, les déceptions ne sont pas djoieziennes, mais comoriennes. Il y a eu trop de provocations et d’injures, surtout de la part de celui qui dit avoir «en Arabie, de vieux amis ayant des raffineries de pétrole».
Quand on connaît la case de l’intérieur et même son sérail, on peut dire que le Président s’est fait piéger par son entourage, même si pour des raisons politiques, il aime qu’on charge le fameux entourage. Il y a beaucoup de gens qui sont contre Ikililou Dhoinine à cause de ce que disent ceux qui se disent proches de lui. Ces gens-là, hommes comme femmes, ne savent pas qu’ils tirent leur parent vers le bas et l’opposent inutilement aux Comoriens. Il faut voir ces gens-là exhiber leur «fierté» et leur «Yezi Yatrou», «Notre règne». C’est tout de même très triste de voir les choses tourner de cette façon. C’est à la fin de son mandat que le Président de la République se rendra compte des malheurs découlant d’un entourage aussi nul et haineux.
En attendant, il y a un homme qui est bien défendu par les siens: le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore. Son entourage fait savoir, à ce qu’il paraît, sur Facebook, que le chef de l’exécutif de la Grande-Comore n’a pas eu des complications cardiaques à Bobigny, mais juste une allergie, après avoir pris un médicament. Depuis quand, en France, déplace-t-on les pompiers pour une allergie? Que Mouigni Baraka soit parti en Asie ne veut rien dire.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 1er février 2014.
La chose n’est pas à prendre à légère parce que les proches d’Ikililou Dhoinine veulent faire un «Badri» et demander à Dieu de punir par la mort ceux qui ont commis ce crime de lèse-majesté. Seulement, dès que l’annonce a été faite, les jeunes de Djoiezi ont réagi avec une violence inouïe, menaçant des pires châtiments ceux qu’ils qualifient de «Maya Bouré», «Ceux qui mangent gratuitement pour ne rien faire», les radoteurs de mosquées et autres enturbannés vivant au crochet d’une société appauvrie. Des tracts ont été envoyés aux quatre coins de Mohéli pour avertir les «Maya Bouré»: «Le vagabond qui osera venir à Djoiezi pour des histoires de Badri risque d’y laisser la vie. Donc, que chacun retienne son père s’il veut le revoir sain et sauf». À l’heure qu’il est, la menace est prise au sérieux, comme nous l’ont confirmé nos correspondants à Hagnamoida et à Mlabanda, deux villes qui comptent.
La situation est grave pour le Président de la République car il est écrit sur les tracts ce qui suit: «Tu viens de prouver que tu n’es pas de Djoiezi. Il te reste encore deux années pour finir ta présidence. Après les deux ans, oublie Djoiezi et va t’installer à Hoani!». Des grincheux en colère qui crient leur désapprobation, ce n’est pas nouveau. Seulement, parmi les déçus, on retrouve ce Djoiezien qui a été l’un des piliers de la campagne électorale d’Ikililou Dhoinine et qui a été récompensé par un Visa Schengen brillant comme un sou neuf, mais qui dit être très désappointé par la nouvelle donne induite par une chaîne d’irresponsabilités. Quand les gens vont voir l’un des vieux amis du Président de la République, là où les deux plus grands quartiers se retrouvent, celui-ci lève les mains vers le ciel et hausse les épaules en signe d’impuissance, avant de dire: «Mes amis, je ne dispose d’aucun pouvoir. Que puis-je faire?».
C’est alors que les contestataires sont allés voir Mohamed Larif Oucacha, cousin et paraît-il Conseiller du Président. Il a été dit à Mohamed Larif Oucacha: «Nos routes se croisent toujours. Tu peux nous faire des choses qui ne nous plaisent pas, et nous ne te faisons pas que du bien. Mais, cette fois, ne te mêle pas de nos démêlés avec Ikililou Dhoinine. Reste très loin de tout ça car ça va faire du vilain. Fais comme si tu n’es au courant de rien, et si on te demande d’intervenir pour nous calmer, ne viens pas nous voir car nous ne t’écouterons pas». Comme Mohamed Larif Oucacha voulait démissionner de son poste de Conseiller à la Présidence de la République et qu’il y a été maintenu par les inévitables pressions familiales, il n’a pas tardé à être accusé de souffler sur les braises et de verser de l’huile sur le feu. Le mensonge a été monté de toutes pièces dans les rangs de ses plus farouches ennemis à Beït-Salam, ceux qui n’ont pas cessé d’œuvrer pour le marginaliser et le traiter plus bas que terre.
Les jeunes de Djoiezi ont été d’une virulence inégalée quand ils ont écrit sur un autre tract aussi méchant que les autres, toujours s’adressant à Ikililou Dhoinine: «En tout cas, nous ne te remercierons jamais pour la petite muraille que construit à Djoiezi l’entreprise sans moyens techniques, ni expertise de ton ami le Gouverneur Mohamed Ali Saïd. Où as-tu vu une digue en briques? Tu peux venir récupérer ton truc et aller le poser dans un cimetière. Nous avions souhaité la nomination des plus méritants des Djoieziens. Au lieu de ça, tu n’as nommé que les tiens, qui brillent par leur haine, leur mépris, leur arrogance et leur orgueil, le plus caricatural d’entre eux étant ton cousin Ali Saïd Mdahoma, dit “Comique”, dit “Amigo”». Un autre tract est tout simplement délirant: «Quand on demande au Président de la République des facilités pour une entreprise investissant aux Comores, il dit: “Au lieu des facilités que tu réclames, je serais content si je pouvais devenir ton associé dans ton entreprise”».
Ne refermons pas cette parenthèse de la République bis de Kalakuta sans avoir signalé les dernières bévues de l’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma, surnommé «le dormeur-coucheur de Bruxelles». Notre homme a failli se faire fusiller à l’Aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle car il voulait accéder à l’avion dans lequel avait embarqué le Président, son cousin maternel. On lui expliqua qu’il n’y avait pas le droit. L’Ambassadeur des Comores à Paris lui dit: «Tu es accrédité à Bruxelles, en Belgique, et non à Paris, en France. Crois-tu que j’ai le droit de pointer à Bruxelles et de me présenter face à l’avion dans lequel se trouvent des chefs d’État?». L’argument n’avait pas convaincu notre homme, qui rétorqua bêtement, par la plus stupide des remarques: «Et pourquoi le Colonel Cheikh Ahmed Abdallah peut-il accéder à l’avion et pas moi?». Patiemment, on expliqua à l’Ambassadeur-Dieu: «Le Colonel Cheikh Ahmed Abdallah, en tant que Conseiller militaire à l’Ambassade des Comores à Paris, est le chef du service comorien de protection du Président de la République en France. C’est une personnalité reconnue par les autorités françaises. En plus, il est muni d’un badge spécial qui lui permet d’accéder à l’avion transportant le Président de la République». À l’hôtel parisien où était descendu le Président, et pendant que ce dernier recevait, on a vu le grand Ambassadeur-Dieu foncer vers la porte de sa suite et l’ouvrir avec la discrétion d’un camion de sapeurs-pompiers. Ce qu’il en coûte de nommer des «diplomates» de caniveau…
Qu’est-ce qui se passe donc à Djoiezi? Des choses graves qui se soldent pas un rejet de l’enfant de la ville par une partie de la population, plus précisément par les jeunes comme lui. En même temps, à Djoiezi, après avoir vu ce qui s’est passé à Iconi, Grande-Comore, les gens prient pour que la fronde contestataire ne débouche sur une guerre de quartiers, celui du chef de l’État devant prendre fait et cause pour l’enfant du quartier. Il est vrai que les contestataires ne se trouvent pas dans un seul camp, mais sont partout. C’est triste de voir la situation déraper de cette manière. Aujourd’hui, Djoiezi est dans un état proche de celui d’une cocotte-minute surchauffée. Les déceptions sont nombreuses et diversifiées. Mais, les déceptions ne sont pas djoieziennes, mais comoriennes. Il y a eu trop de provocations et d’injures, surtout de la part de celui qui dit avoir «en Arabie, de vieux amis ayant des raffineries de pétrole».
Quand on connaît la case de l’intérieur et même son sérail, on peut dire que le Président s’est fait piéger par son entourage, même si pour des raisons politiques, il aime qu’on charge le fameux entourage. Il y a beaucoup de gens qui sont contre Ikililou Dhoinine à cause de ce que disent ceux qui se disent proches de lui. Ces gens-là, hommes comme femmes, ne savent pas qu’ils tirent leur parent vers le bas et l’opposent inutilement aux Comoriens. Il faut voir ces gens-là exhiber leur «fierté» et leur «Yezi Yatrou», «Notre règne». C’est tout de même très triste de voir les choses tourner de cette façon. C’est à la fin de son mandat que le Président de la République se rendra compte des malheurs découlant d’un entourage aussi nul et haineux.
En attendant, il y a un homme qui est bien défendu par les siens: le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore. Son entourage fait savoir, à ce qu’il paraît, sur Facebook, que le chef de l’exécutif de la Grande-Comore n’a pas eu des complications cardiaques à Bobigny, mais juste une allergie, après avoir pris un médicament. Depuis quand, en France, déplace-t-on les pompiers pour une allergie? Que Mouigni Baraka soit parti en Asie ne veut rien dire.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 1er février 2014.