Les vœux du début de l’année coûtent très cher aux Comores et portent malheur

Et si on supprimait le début de l’année et ses présentations malsaines de vœux? Quand en janvier 1992, les autorités algériennes annul...

Et si on supprimait le début de l’année et ses présentations malsaines de vœux?




Quand en janvier 1992, les autorités algériennes annulèrent les élections législatives qui étaient largement en faveur du Front islamique du Salut (FIS), qui fit du vendredi un jour de contestation dans les mosquées, le journal Le Monde publia une caricature montrant le tout-puissant Général Khaled Nezzar, une grande faux à la main en train de chercher à supprimer le vendredi du calendrier. Aux Comores, c’est le début de l’année qu’il faudra supprimer afin d’éviter au peuple le spectacle horrible et affligeant de toute cette bande de corrompus et de mauvais garçons – les mauvaises filles, c’est une autre histoire – se faisant photographier aux côtés du Président de la République. Il a même fallu aller chercher certains guignols au Pôle Nord, en Gagaouzie, d’autres à côté des phacochères et des hippopotames. C’est la vie…
  
On aimerait presque rigoler. Voir l’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma, surnommé «le dormeur-coucheur de Bruxelles», vautré, avachi et affalé dans les fauteuils de Beït-Salam, au point de donner l’impression de vouloir les déchirer, a quelque chose de pathétique. Que fait-il à la Présidence de la République, alors que tout le monde le croyait en train de radoter et de ruminer sa haine malsaine à Poteau central, haut-lieu des intrigues sociales et politiques à Djoiezi? Qu’est-ce qu’un Président de la République a à faire avec l’ancien superviseur d’élections truquées à Tingui-Tingui? Qu’est-ce que cet individu peut apprendre à un chef d’État, alors que même ses étudiants de l’Université des Comores avaient ouvertement contesté sa présence sur les lieux? D’accord, les Ambassadeurs des Comores ont l’habitude de présenter leurs vœux au Président de la République au début de l’année, mais là où sévit cet individu, il ne peut s’agir que de vœux d’échec. Cela étant, si on devait devenir superstitieux, on doit en arriver à la conclusion d’une année 2014 particulièrement difficile pour Ikililou Dhoinine, quand on fait l’inventaire de ceux qui lui ont présenté leurs meilleurs vœux.

     

En réalité, il s’agit d’une longue procession d’oiseaux de mauvais augure. Exagération? Pas si sûr. Il ne manquait qu’Abdou Achirafi Ali Bacar à Beït-Salam pour que la liste soit complète. «À tout “Seigneur”, tout honneur», commençons par le plus «prestigieux» des oiseaux de mauvais augure: l’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma, «le dormeur-coucheur de Bruxelles». Le pleurnicheur larmoyant de Bruxelles est le plus inutile des diplomates de la République. À ce jour, on ne lui connaît qu’une prouesse, et il s’agit de sa piteuse phrase selon laquelle «Les Comores font bonne figure». Quand on parle de son interview aussi inutile que nocive, les vrais diplomates pleurent de colère. Il est la honte la plus voyante de la diplomatie comorienne, étant entendu qu’il a versé des citernes de larmes à la Présidence avant que le Président de la République, son cousin maternel, n’accepte de le nommer. Pour tout dire, il l’a toujours qualifié de «garçon inutile dont ne profite personne, même pour un kilo de riz à un membre de la famille». Mais, les pressions familiales étant ce qu’elles sont, le Président a fini par nommer Monsieur Cousin à Bruxelles, où il est Ambassadeur en Belgique, aux Pays-Bas et auprès de l’Union européenne. L’intéressé se chargera de se nommer lui-même Ambassadeur-Bis à Paris, où il étouffe l’Ambassadeur Ahmed Bourhane, dont il squatte le bureau pour insulter, injurier et maudire. Il s’est autoproclamé Consul à Montreuil, Bagnolet et Torcy, où ses faits et gestes sont épiés sans qu’il ne le sache. Un jour, il arrivera ce qui devra arriver. Ce jour-là, il pleurera seul, car peu de gens l’aiment et l’apprécient.

 

   
Pendant que des dossiers sérieux sont traités à Bruxelles, le «dormeur-coucheur» insulte et injurie, passe son temps sur Internet, où il manipule des jeunes désargentés, en leur donnant 20 euros pour les associer à ses injures «diplomatiques». Pour peu, il va détrôner les frères Jules et Paul Cambon, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (…) dans le palmarès des grands diplomates, et ça ne serait que justice. En attendant ce jour bien heureux, qui finira par arriver, il continue à collecter les autographes des grandes personnalités qui se trouvent par le plus grand des malheurs sur son passage.
     
Dans la triste galerie de portraits des mauvais enfants présentant leurs meilleurs vœux de mauvaise année à Ikililou Dhoinine, on voit l’increvable Procureur général Soilihi Mahmoud, drapé de ses atours de grand notable ayant célébré son Grand Mariage. La présence à Beït-Salam du mouton noir de la «Justice» comorienne ne va pas porter chance au chef de l’État en 2014, même si nous continuons à souhaiter ce qu’il y a de meilleur à notre beau pays.
      Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait qu’Abiamri Mahmoud se présente à Beït-Salam, lui qui a asséché le magot de Comores Télécom dans les conditions les plus honteuses et les plus scandaleuses. Il faudra arrêter tout ça. Le champion de la surfacturation et des vols d’argent public le plus audacieux et les plus culottés ne peut que souhaiter le malheur et la poisse au Président de la République. Il ne devait rien souhaiter au chef de l’État.

     

Tiens! Voilà le plus célèbre des revenants de la République, l’homme aux 7 vies, celui que les imprudents avaient enterré prématurément et qui fait de la résistance. On l’aura compris, il s’agit de l’inoxydable Saïd Abdallah Rifki, l’homme à la malédiction du tranchant de laser, le Tartuffe qui, après avoir été pris en flagrant délit de corruption en matière d’alcool alors qu’il était le secrétaire général du bureau du Mufti de la République, a été accueilli en héros par le tout-Gnandombouéni le jour de sa libération, avant de rebondir. Quand l’ancien ministre Hamada Abdallah et son Directeur de Cabinet Abbas Mohamed Elhade sont tombés du tomatier dans le sillage de ce bandit d’Abou Achirafi Ali Bacar, les esprits malins avaient crié à une malédiction frappant tout ceux qui avaient contribué à faire trébucher ce cher Saïd Abdallah Rifki. En tout cas, pendant que les tombeurs du Tartuffe sont en train de plonger un à un, l’homme de Gnandombouéni a fait un retour très remarqué sur le devant de la scène politique et médiatique, au point que le Directeur de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle de 2016 a cru bien faire en disant, fier comme Artaban: «Tu sais? La crédibilité de mon candidat est d’autant plus réelle que Saïd Abdallah Rifki la soutient sans réserve». C’est quand même étonnant de se vanter du parrainage de notre homme, qui était bien présent, à la première rangée des «religieux» présentant leurs meilleurs vœux au chef de l’État. Ouf!

     

Pauvre Abou Achirafi Ali Bacar, notre bandit national le plus médiatisé, lui qui falsifie la signature du Président de la République pour délivrer de fausses déclarations de nationalité, et qui voit Haïr El-Karim Hilali parader aux côtés d’Ikililou Dhoinine, là où il avait l’habitude de se montrer et d’imposer sa tête aux Comoriens, qui ne voulaient plus la voir. Dieu soit loué, cette année, pendant qu’il dirige la prière dans les prisons, sa place est occupée. De Haïr El-Karim Hilali, les Comoriens attendent toujours des actes avant de se prononcer sur lui. Pour l’instant, malgré l’insistance du Vice-président Mohamed Ali Soilihi à reconduire le fléau de la «citoyenneté économique», l’argent du trabendo des passeports ne coule pas à flots car une certaine prudence s’impose. Mais, quand les Comoriens apprendront que Haïr El-Karim aurait repris les mauvaises habitudes d’Abou Achirafi Ali Bacar, des missiles seront lancés sur sa tête, sans pitié, ni chichis, ni complaisance. On t’a à l’œil, mon bon Monsieur!

     

Aujourd’hui, nous devons nous poser la question de savoir si la présentation de vœux par des corps comprenant des voyous notoires ne prépare pas les Comores à une année ratée en termes de «bonne gouvernance», État de Droit et démocratie. Les services de Beït-Salam ont l’obligation morale de préparer les listes des personnes qui devront présenter leurs vœux au Président de la République de manière à pousser les mauvais garçons et les mauvaises filles de la République à plus de vertus. Car, on ne voit pas un Président passer une bonne année et travailler pour le bien commun après avoir reçu à l’orée de l’année des porte-malheurs. Vous, gens de Beït-Salam, vous ne pouvez pas demander le bonheur au pays en présentant au chef de l’État ce que les Comores ont eu de pire, les pires enfants de la République. Un effort est à fournir dans le choix de ceux qui présentent leurs vœux au chef de l’État, sinon les Comores devront se résoudre à supprimer du calendrier la fin et le début de l’année.

Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 11 janvier 2014.