Dramatique assèchement du marécage de la «citoyenneté économique» . «Pour le repas de midi, ma mère va préparer les testicules de m...
Dramatique assèchement du marécage de la «citoyenneté économique».
«Pour le repas de midi, ma mère va préparer les testicules de mon père», répondit ce jeune garçon de 6 ans, vivant à Djoiezi, à la question un peu indiscrète que lui posait le voisin. Après enquête, il s’avéra que le père du garçon, très pressé, était arrivé chez lui en trombe, en lançant abruptement à sa femme: «Pour midi, prépare-moi mes testicules que voilà», et il était sorti toujours en vitesse. Il s’agissait de testicules arrachés à un bœuf qu’on venait d’égorger non loin du stade de Djoiezi. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation était ambiguë et que la réponse mordante du garçon n’était que la répétition d’une situation qui, elle-même, était noyée dans le flou et l’ambiguïté la plus criante: «Mes testicules que voilà». Et puis quoi encore? Aujourd’hui, avec la «citoyenneté économique», on se retrouve dans la même situation parce que tout est flou. On ne sait pas de quel côté se situe la clarté et de quel autre on peut se cacher dans les ténèbres. Les autorités comoriennes ont tellement biberonné sur les mamelles de la «citoyenneté économique» que même après leur départ des affaires, elles vivront et mourront de cette malédiction.
L’affaire est grave. Elle est d’autant plus grave que depuis les révélations sur letrabendo parallèle des passeports, les autorités comoriennes ont mis la pédale douce sur le trafic. Ça ne veut pas dire qu’elles ont cessé de biberonner, mais qu’elles ont pris quelques précautions élémentaires pour calmer le jeu et les fureurs de l’opinion publique, avant de relancer la grosse machine de la mafia étatique. Du coup, les choses ont commencé à aller mal, et ce fonctionnaire de Beït-Salam déclara dans un soupir de lassitude: «L’argent des passeports vendus à l’étranger a commencé à manquer, et on a du mal à verser le salaire des fonctionnaires. En décembre 2013, n’était-ce l’appui exceptionnel du Fonds monétaire international, nous en serions à manger de la poussière». La situation est donc très grave, surtout que toute la «crédibilité» du gouvernement était basée sur le versement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Comme le marécage de la «citoyenneté économique» a commencé à s’assécher, dans l’attente de nouvelles pluies et de nouvelles coulées de boues, le gouvernement est désemparé, ne sachant que faire.
Mais, à deux ans et demi de l’élection présidentielle de tous les dangers et de toutes les ambitions, il y a ceux que cela inquiète, et en premier lieu, les stratèges électoraux du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, une autorité détestée par ses détracteurs et dont les qualités de chantre de la bonne gouvernance ont été souvent louées par les siens, qui n’ont jamais oublié de signaler son génie réel ou supposé pour assurer le versement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Mais, aujourd’hui, cet argent manque cruellement. Dès lors, le nouveau «truc» à la mode est celui qui consisterait à faire changer de département la personnalité qui a le plus souvent dirigé le ministère de l’Économie et des Finances aux Comores: Mohamed Ali Soilihi, six fois ministre de l’Économie et des Finances. Mais, pour le faire atterrir où? Selon la vox populi, on pourrait le faire atterrir au ministère d’Abdou Nassur Madi, aux Délestages, Pénuries chroniques des Carburants et Improductivité. C’est très sympathique tout ça, mais il n’y a aucune intelligence politique à nommer un candidat à une élection présidentielle au ministère des Délestages, Pénuries chroniques des Carburants et Improductivité.
N’oublions pas que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi sera, sauf coup de tonnerre, le candidat du pouvoir sortant, et qu’il en assumera l’actif et le passif. En faire le Vice-président en charge de la Malédiction ne serait pas une bonne chose. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, où il ne se passe jamais quelque chose d’intéressant, aurait été mieux indiqué. On a déjà constaté que le Président Ikililou Dhoinine ne partira tranquille de Beït-Salam que s’il sait qu’il ne sera pas poursuivi par un Juge qui chercherait à lui faire des misères. Or, qui le mettrait à l’abri, si ce n’est le Vice-président Mohamed Ali Soilihi? Tout en daubant sur le slogan malheureux qui avait été celui d’Ikililou Dhoinine au regard d’Ahmed Sambi lors de l’élection présidentielle de 2010, force est de constater qu’aujourd’hui, aux Comores, chaque Président sortant cherchera à avoir son «Relais qui rassure», et ça sera de bonne guerre. Rien ne sert de partir de la Présidence de la République vers la prison.
En tout état de cause, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi serait dans son élément au ministère en charge notamment de l’Agriculture, étant lui-même agronome de formation. Cela ferait un heureux, en la personne du ministre Abdou Nassur Madi, qui serait content de diriger le ministère de l’Économie et des Finances, étant lui-même de formation économique, et n’ayant jamais caché son ambition pour le ministère de l’Économie et des Finances. L’ancien délégué ministériel du Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’aimait pas particulièrement son supérieur hiérarchique et n’avait jamais cherché à le cacher. L’éloignement de Mohamed Ali Soilihi du ministère de l’Économie et des Finances ferait les affaires de l’homme d’Oujda, au Maroc, où il a étudié l’Économie à l’Université, mais cela ne serait pas nécessairement une sinécure, encore moins la panacée universelle. Le ministère de Mohamed Ali Soilihi est un véritable panier à crabes.
Dans un premier temps, quand l’argent de la «citoyenneté économique» a commencé à devenir problématique, du fait des révélations sur les mauvaises manières d’Abou Achirafi Ali Bacar et de sa bande de voleurs, la vox populi avait prétendu, sans un début de preuve et sans avoir raison, que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi allait être mis au chaud dans un cocon du ministère des Relations extérieures, où il pourrait se faire oublier, avant de rebondir vers la Présidence de la République. Or, le voilà se dirigeant vers le ministère d’Abdou Nassur en marchant allégrement sur les airs, dans un tapis volant. Pourtant, les délestages sont devenus un casus belli pour les Comoriens, incapables de mener une vie normale du fait des coupures intempestives du courant électrique. Ça ne servirait à rien de quitter le ministère de l’Économie et des Finances pour aller se faire tuer au ministère des Délestages, des Pénuries chroniques et de l’Improductivité.
De toute façon, si dans l’état actuel des choses le Vice-président Mohamed Ali Soilihi change de ministère, cela sera pris pour une fuite en avant, et sera très mal interprété. Mais, le hic dans l’affaire, c’est que c’est un éminent fonctionnaire de la Présidence de la République qui susurre le petit secret sur le possible jeu de chaises musicales qui le ferait voguer vers d’autres cieux. Faut-il prendre au sérieux cette voix, pourtant autorisée? Seul l’avenir nous le dira. Attendons et nous verrons.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 10 janvier 2014.
Mais, à deux ans et demi de l’élection présidentielle de tous les dangers et de toutes les ambitions, il y a ceux que cela inquiète, et en premier lieu, les stratèges électoraux du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, une autorité détestée par ses détracteurs et dont les qualités de chantre de la bonne gouvernance ont été souvent louées par les siens, qui n’ont jamais oublié de signaler son génie réel ou supposé pour assurer le versement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Mais, aujourd’hui, cet argent manque cruellement. Dès lors, le nouveau «truc» à la mode est celui qui consisterait à faire changer de département la personnalité qui a le plus souvent dirigé le ministère de l’Économie et des Finances aux Comores: Mohamed Ali Soilihi, six fois ministre de l’Économie et des Finances. Mais, pour le faire atterrir où? Selon la vox populi, on pourrait le faire atterrir au ministère d’Abdou Nassur Madi, aux Délestages, Pénuries chroniques des Carburants et Improductivité. C’est très sympathique tout ça, mais il n’y a aucune intelligence politique à nommer un candidat à une élection présidentielle au ministère des Délestages, Pénuries chroniques des Carburants et Improductivité.
N’oublions pas que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi sera, sauf coup de tonnerre, le candidat du pouvoir sortant, et qu’il en assumera l’actif et le passif. En faire le Vice-président en charge de la Malédiction ne serait pas une bonne chose. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, où il ne se passe jamais quelque chose d’intéressant, aurait été mieux indiqué. On a déjà constaté que le Président Ikililou Dhoinine ne partira tranquille de Beït-Salam que s’il sait qu’il ne sera pas poursuivi par un Juge qui chercherait à lui faire des misères. Or, qui le mettrait à l’abri, si ce n’est le Vice-président Mohamed Ali Soilihi? Tout en daubant sur le slogan malheureux qui avait été celui d’Ikililou Dhoinine au regard d’Ahmed Sambi lors de l’élection présidentielle de 2010, force est de constater qu’aujourd’hui, aux Comores, chaque Président sortant cherchera à avoir son «Relais qui rassure», et ça sera de bonne guerre. Rien ne sert de partir de la Présidence de la République vers la prison.
En tout état de cause, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi serait dans son élément au ministère en charge notamment de l’Agriculture, étant lui-même agronome de formation. Cela ferait un heureux, en la personne du ministre Abdou Nassur Madi, qui serait content de diriger le ministère de l’Économie et des Finances, étant lui-même de formation économique, et n’ayant jamais caché son ambition pour le ministère de l’Économie et des Finances. L’ancien délégué ministériel du Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’aimait pas particulièrement son supérieur hiérarchique et n’avait jamais cherché à le cacher. L’éloignement de Mohamed Ali Soilihi du ministère de l’Économie et des Finances ferait les affaires de l’homme d’Oujda, au Maroc, où il a étudié l’Économie à l’Université, mais cela ne serait pas nécessairement une sinécure, encore moins la panacée universelle. Le ministère de Mohamed Ali Soilihi est un véritable panier à crabes.
Dans un premier temps, quand l’argent de la «citoyenneté économique» a commencé à devenir problématique, du fait des révélations sur les mauvaises manières d’Abou Achirafi Ali Bacar et de sa bande de voleurs, la vox populi avait prétendu, sans un début de preuve et sans avoir raison, que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi allait être mis au chaud dans un cocon du ministère des Relations extérieures, où il pourrait se faire oublier, avant de rebondir vers la Présidence de la République. Or, le voilà se dirigeant vers le ministère d’Abdou Nassur en marchant allégrement sur les airs, dans un tapis volant. Pourtant, les délestages sont devenus un casus belli pour les Comoriens, incapables de mener une vie normale du fait des coupures intempestives du courant électrique. Ça ne servirait à rien de quitter le ministère de l’Économie et des Finances pour aller se faire tuer au ministère des Délestages, des Pénuries chroniques et de l’Improductivité.
De toute façon, si dans l’état actuel des choses le Vice-président Mohamed Ali Soilihi change de ministère, cela sera pris pour une fuite en avant, et sera très mal interprété. Mais, le hic dans l’affaire, c’est que c’est un éminent fonctionnaire de la Présidence de la République qui susurre le petit secret sur le possible jeu de chaises musicales qui le ferait voguer vers d’autres cieux. Faut-il prendre au sérieux cette voix, pourtant autorisée? Seul l’avenir nous le dira. Attendons et nous verrons.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 10 janvier 2014.
