À court d’argent, S. se prostitue depuis quelque temps pour rembourser ses dettes. Loin des clichés qu’on se fait de la prostitution, S. vo...
À court d’argent, S. se prostitue depuis quelque temps pour rembourser ses dettes. Loin des clichés qu’on se fait de la prostitution, S. vous raconte comment elle vit cette situation.
Oubliez vos préjugés concernant celles qui vendent leurs charmes, nous ne sommes pas toutes habillées à la Julia Roberts dans Pretty Woman, pas de bas résille, de cuir ou de perruque en ce qui me concerne. Si vous me croisiez dans la rue vous ne pourriez savoir ce que je fais parfois pendant mon temps libre. Je m’habille de façon normale, j’ai la main légère sur le maquillage. Et pourtant je couche avec des hommes pour de l’argent. Ça n’a jamais été ma vocation soyons d’accord, et même maintenant je ne raffole pas de ça. Comment en suis-je arrivée là alors me demanderez-vous ? En désespoir de cause.
Oubliez vos préjugés concernant celles qui vendent leurs charmes, nous ne sommes pas toutes habillées à la Julia Roberts dans Pretty Woman, pas de bas résille, de cuir ou de perruque en ce qui me concerne. Si vous me croisiez dans la rue vous ne pourriez savoir ce que je fais parfois pendant mon temps libre. Je m’habille de façon normale, j’ai la main légère sur le maquillage. Et pourtant je couche avec des hommes pour de l’argent. Ça n’a jamais été ma vocation soyons d’accord, et même maintenant je ne raffole pas de ça. Comment en suis-je arrivée là alors me demanderez-vous ? En désespoir de cause.
Comment j’en suis arrivée là
Après avoir quitté la maison de mes parents pour m’installer en
région parisienne, j’ai dû me rendre à l’évidence, ce n’était pas facile
d’être indépendante. Les factures s’accumulaient, les rentrées d’argent
étaient plus que rares, et les lettres de ma banque s’empilaient. Je
n’osais même plus relever le courrier de peur d’en trouver d’autres dans
la boîte aux lettres. Mes études ne me permettant pas d’avoir un
travail, ma bourse était ce qui me permettait de survivre. Étant
brouillée avec ma famille je ne pouvais compter que sur moi-même et je
m’étais rendue à l’évidence : ça ne marchait pas.
Un jour, alors que je me promenais sur un site bien connu pour ses
annonces en tout genre, je suis tombée sur celle d’un homme qui
proposait de manière fort subtile « d’aider » une étudiante en échange
de moments câlins. J’avais appris la veille que j’étais désormais
interdit bancaire. J’ai répondu, nous avons organisé une rencontre trois
jours plus tard dans un café. Le jour J j’ai bien failli tout annuler.
J’étais plus angoissée que jamais, je me disais que si j’y allais je
franchirais pour de bon le point de non retour. Un coup d’œil sur mon
compte en banque et je me préparais pour le rendez-vous le plus
stressant de ma vie. Ne sachant pas trop quel style adopter, je me suis
contentée d’une jolie robe assez chic, de talons et d’un peu de
maquillage.
Premier contact
Je tremblais, et fumais comme un pompier. Je l’ai tout de suite reconnu en arrivant, même si nous n’avions échangé aucune photo. Il avait juste l’air timide et un peu méfiant que j’aurais sûrement eu si j’avais été à sa place. Je vous passe les détails, nous avons eu un bon contact. Il m’a demandé si j’étais libre le lendemain pour qu’il me rejoigne chez moi. J’ai inspiré un bon coup et j’ai dit oui. C’est comme ça que tout a commencé. Contrairement à ce que je croyais, Charles n’était pas un pervers aux fantasmes inavouables. C’était simplement un avocat prospère amoureux de son travail qui n’avait ni le temps ni l’envie de trouver quelqu’un. Il m’a souvent dit qu’au lieu d’aller dans un bar et de draguer une femme en lui payant verre sur verre dans l’espoir de finir la soirée au lit, il préférait de loin aider une demoiselle dans le besoin.
Notre « première fois » s’est bien passée, malgré mon appréhension.
Il ne m’a rien demandé de bizarre, il ne m’a pas traité comme une pute.
Nous avons parlé avant et après, je lui ai proposé quelque chose à boire
et à manger, comme je l’aurais fait avec un véritable copain. La seule
différence c’est qu’à la fin il a sorti son portefeuille et a déposé
quelques billets sur ma table de nuit. Il m’a embrassée tendrement et
m’a dit à bientôt. Une fois la porte fermée je me suis précipitée sous
la douche pour tout effacer, je me sentais sale. Ce soir là je me suis
regardée dans le miroir et je me suis mise à pleurer, comment avais-je
pu tomber aussi bas ? Et puis j’ai pensé à cette pile d’argent que je
devais à ma banque et à des amis. Sur ma table de nuit reposaient
plusieurs centaines d’euros.
De fil en aiguille…
Nous nous sommes vus une fois toutes les deux semaines pendant un an et demi. Entre temps j’ai élargi ma « clientèle » avec un médecin et un chef d’entreprise. Tout comme avec Charles, nous nous sommes vus en terrain neutre avant de convenir d’un rendez-vous. En quelques mois j’ai remboursé mes dettes et mis de l’argent de côté.
Au fil du temps mon appréhension s’est peu à peu estompée. Ne restait
qu’une certaine déception pour ne pas dire dégoût de moi-même. J’étais
le genre de fille qui avait attendu patiemment la « bonne personne »
pour perdre ma virginité, celle qui se sentait incapable de coucher avec
quelqu’un juste pour une nuit. Et pourtant j’étais devenue une
prostituée. Aucun de mes « clients » ne m’a jamais appelé ainsi, ils
m’ont toujours traitée avec déférence, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai
autant de mal à les qualifier de « clients ». Si le passage à l’acte est
toujours un peu difficile pour moi, j’apprécie néanmoins nos
conversations. Aucun d’entre eux n’est marié, bien que je ne puisse en
être parfaitement sûre j’en conviens, alors ils me parlent de leur
travail, de leurs passions, de leur avenir.
J’ai parfois l’impression d’être leur thérapeute, parfois leur amie.
Nous ne passons pas notre temps au lit, loin de là. Ils m’emmènent au
cinéma, au restaurant, faire du shopping et je suis même partie en
voyage avec l’un d’eux en juillet. Il arrive que parfois un de ces
hommes me demande quelque chose qui me déconcerte un peu. Cependant je
les connais assez bien pour pouvoir me permettre soit de refuser, soit
d’en parler ouvertement. Je n’ai évidemment eu aucune relation depuis ma
rencontre avec Charles. Je ne souhaite faire de mal à personne et
déteste l’infidélité. Pour le moment ça ne me manque pas, j’ai ce qu’il
me faut en matière de tendresse et d’affection, malgré ce qu’on pourrait
croire.
Je n’essaye pas de faire l’apologie de la prostitution, je ne suis
pas fière de ce que je fais, c’est d’ailleurs pourquoi personne dans mon
entourage n’est au courant. Certaines personnes pensent qu’on a
toujours le choix, et c’est peut-être vrai, mais lorsque je me suis mise
à faire ça, à donner mon corps à de quasi-inconnus pour de l’argent, ça
m’a semblé être la seule solution.
Je ne souhaite pas débattre de ce genre de pratiques, je ne l’ai
jamais fait et ne souhaite pas commencer. Ce qui est sûr c’est que je
serais bien la dernière à juger les personnes qui ont recours au
commerce du sexe. On fait ce qu’on peut pour vivre. Beaucoup me diront
qu’elles ne s’abaisseraient jamais à descendre aussi bas, et j’espère
bien pour elles qu’elles n’auront en effet jamais à le faire. Mais quand
je vois le taux de chômage en France, la progression du seuil de
pauvreté, tous ces étudiants qui doivent batailler pour ne pas être trop
dans le rouge à la fin du mois ainsi que tous les autres qui galèrent,
je me dis que finalement on n’est jamais sûr de rien.
Article publié par Sophie-Pierre Pernaut | mademoizelle.com
Combien d'étudiants se prostituent en France?
Le chiffre choc, plus 40 000 étudiants se prostitueraient en France. Peut-on croire à une information datant de 2008?
Dans le livre "Mes chères études. Étudiante, 19 ans, job alimentaire: prostituée", Laura B revient sur son expérience d'étudiante précaire qui tombe dans la prostitution pour subsister. La publication de cet ouvrage qui est sorti en 2008, relance le débat de la prostitution étudiante en France.
Beaucoup de sites internet et de blogs reviennent sur le témoignage. Sur tout ces sites, un chiffre est avancé: il y aurait + de 40 000 étudiants qui se prostituent en France d'après Sud étudiant. Pour s'en rendre compte, il suffit de taper "40 000 étudiants se prostituent" sur Google.