Nouveau bouleversement sur le marché de la téléphonie mobile hexagonal. Alors que ses concurrents ne l'attendaient pas si tôt, Free, le ...
Nouveau bouleversement sur le marché de la téléphonie mobile hexagonal. Alors que ses concurrents ne l'attendaient pas si tôt, Free, le quatrième opérateur mobile, vient d'annoncer, mardi 3 décembre, qu'il se lançait sur le marché de la quatrième génération de téléphonie mobile (4G). Cette norme permet de surfer depuis son smartphone aussi vite que depuis un ordinateur.
Le forfait Free reste vendu à 19,99 euros par mois ou à 15,99 euros pour les abonnés à la « box » de l'opérateur, selon un communiqué publié par l'entreprise. Xavier Niel, le fondateur de Free et actionnaire du Monde, a twitté cette annonce sur le réseau social.
« Free continue d'enrichir son offre mobile en incluant la 4G dans son Forfait Free (19,99 euros par mois ou 15,99 euros par mois pour les abonnés Freebox) », indique le groupe Iliad, maison mère de Free dans un communiqué. « Le Forfait Free reste à un prix inchangé et toujours sans engagement », poursuit le document.
En clair, cela signifie que les abonnés Free disposant déjà d'un terminal compatible et se trouvant dans une zone couverte auront automatiquement accès à la 4G, sans surcoût. Pour cela, il leur suffira d'enclencher une simple option sur leur compte en ligne. Free augmente par ailleurs la quantité de données associée au forfait : pour 19,99 euros par mois, le consommateur disposera de 20 GO de données, soit bien plus que ses concurrents. A titre de comparaison, le forfait le plus généreux de Bouygues Télécom, l'opérateur qui dispose à ce jour de la plus vaste couverture 4G, propose 16 GO de données pour 59,99 euros.
Autre changement dans les offres : les clients de Free disposant d'un mobile 4G et ayant enclenché l'option disposeront de 20 GO de données même quand ils seront en 3G. Le forfait demeure inchangé pour les clients ne disposant pas de terminal compatible 4G.
Xavier Niel avait évoqué, dans le magazine Challenges, la possibilité de l'arrivée de l'opérateur sur le marché de la 4G avant fin 2013. De passage en novembre sur un plateau de télévision, il avait même parlé de sa volonté de « diviser par deux les prix de la 4G ».
Pour émettre en ultra haut débit mobile, Free passe directement par ses antennes et non par le réseau d'un concurrent. Contrairement à ce qu'il fait pour la 3G avec Orange : Free lui loue des capacités de transport des données dans le cadre d'un accord d'itinérance.
Le quatrième opérateur français avait acquis, en 2011, lors de la mise aux enchères des fréquences 4G par l'Etat français, une bande de 20 Mghz sur les fréquences 2600 MHz. Le groupe, qui a installé des antennes compatibles avec toutes les normes (2G, 3G et 4G), dit pouvoir bientôt convertir son infrastructure 3G en 4G.
A ce jour, Free indique couvrir plus de 50 % de la population en 3G. Qu'en est-il de la 4G ? Pour l'instant, impossible de le savoir réellement. Aucune ville ne serait à ce jour entièrement couverte. Selon le site internet Sensorly, qui récupère les données directement depuis les smartphones de ses membres (ceux-ci sont connectés via une application), il était possible de capter la 4G de Free dans la matinée du mardi 3 décembre dans le quartier de Saint Lazare, à Paris, soit tout près du siège social de l'opérateur.
L'annonce de Free risque de sérieusement bousculer ses concurrents. Déjà très ébranlés par le lancement de ses offres 3G à un prix imbattable en janvier 2012 (19,99 euros pour un forfait voix et SMS illimités et 3 GO de données, et 2 euros pour 2 heures de voix et SMS illimités), les trois opérateurs historiques – Orange, SFR et Bouygues Télécom – comptaient sur la 4G pour restaurer leurs marges financières. En pousser leurs clients à choisir des forfaits plus chers, augmentant ainsi à nouveau le revenu moyen par abonné et amortissant leurs investissements en infrastructures.
« En proposant un forfait avec 20 GO de données, ce qui est bien plus que ce qu'un client moyen peut consommer, Free donne littéralement la 4Gpour rien », s'étouffe un concurrent. « La 4G ne va rien coûter à Free, prétend-il, puisqu'elle est directement sur son infrastructure, alors que la 3G passe par le réseau d'Orange et lui coûte les frais d'itinérance », poursuit ce concurrent, qui émet par ailleurs des doutes sur l'étendue de la couverture réelle de Free.
« C'est un vaste coup de bluff, veut croire un autre, ils ne disposent que de 700 antennes pour toute la France ! Or c'est ce qu'il faut pour couvrir Paris. » Pour un analyste interrogé mardi, « on n'attendait vraiment pas Free sur la 4G si tôt ». « C'est le pourcentage et la qualité de la couverture qui comptent pour le consommateur. Il y a sûrement chez Free la volonté de créer un écran de fumée avant les fêtes de fin d'année afin d'éviter que les concurrents ne puissent profiter de Noël pour prendre des parts de marché », conclut cet expert.
LeMonde.fr
Le forfait Free reste vendu à 19,99 euros par mois ou à 15,99 euros pour les abonnés à la « box » de l'opérateur, selon un communiqué publié par l'entreprise. Xavier Niel, le fondateur de Free et actionnaire du Monde, a twitté cette annonce sur le réseau social.
« Free continue d'enrichir son offre mobile en incluant la 4G dans son Forfait Free (19,99 euros par mois ou 15,99 euros par mois pour les abonnés Freebox) », indique le groupe Iliad, maison mère de Free dans un communiqué. « Le Forfait Free reste à un prix inchangé et toujours sans engagement », poursuit le document.
20 GO DE DONNÉES
En clair, cela signifie que les abonnés Free disposant déjà d'un terminal compatible et se trouvant dans une zone couverte auront automatiquement accès à la 4G, sans surcoût. Pour cela, il leur suffira d'enclencher une simple option sur leur compte en ligne. Free augmente par ailleurs la quantité de données associée au forfait : pour 19,99 euros par mois, le consommateur disposera de 20 GO de données, soit bien plus que ses concurrents. A titre de comparaison, le forfait le plus généreux de Bouygues Télécom, l'opérateur qui dispose à ce jour de la plus vaste couverture 4G, propose 16 GO de données pour 59,99 euros.
Autre changement dans les offres : les clients de Free disposant d'un mobile 4G et ayant enclenché l'option disposeront de 20 GO de données même quand ils seront en 3G. Le forfait demeure inchangé pour les clients ne disposant pas de terminal compatible 4G.
Xavier Niel avait évoqué, dans le magazine Challenges, la possibilité de l'arrivée de l'opérateur sur le marché de la 4G avant fin 2013. De passage en novembre sur un plateau de télévision, il avait même parlé de sa volonté de « diviser par deux les prix de la 4G ».
Pour émettre en ultra haut débit mobile, Free passe directement par ses antennes et non par le réseau d'un concurrent. Contrairement à ce qu'il fait pour la 3G avec Orange : Free lui loue des capacités de transport des données dans le cadre d'un accord d'itinérance.
Le quatrième opérateur français avait acquis, en 2011, lors de la mise aux enchères des fréquences 4G par l'Etat français, une bande de 20 Mghz sur les fréquences 2600 MHz. Le groupe, qui a installé des antennes compatibles avec toutes les normes (2G, 3G et 4G), dit pouvoir bientôt convertir son infrastructure 3G en 4G.
QUELLE COUVERTURE ?
A ce jour, Free indique couvrir plus de 50 % de la population en 3G. Qu'en est-il de la 4G ? Pour l'instant, impossible de le savoir réellement. Aucune ville ne serait à ce jour entièrement couverte. Selon le site internet Sensorly, qui récupère les données directement depuis les smartphones de ses membres (ceux-ci sont connectés via une application), il était possible de capter la 4G de Free dans la matinée du mardi 3 décembre dans le quartier de Saint Lazare, à Paris, soit tout près du siège social de l'opérateur.
L'annonce de Free risque de sérieusement bousculer ses concurrents. Déjà très ébranlés par le lancement de ses offres 3G à un prix imbattable en janvier 2012 (19,99 euros pour un forfait voix et SMS illimités et 3 GO de données, et 2 euros pour 2 heures de voix et SMS illimités), les trois opérateurs historiques – Orange, SFR et Bouygues Télécom – comptaient sur la 4G pour restaurer leurs marges financières. En pousser leurs clients à choisir des forfaits plus chers, augmentant ainsi à nouveau le revenu moyen par abonné et amortissant leurs investissements en infrastructures.
« UN VASTE COUP DE BLUFF »
« En proposant un forfait avec 20 GO de données, ce qui est bien plus que ce qu'un client moyen peut consommer, Free donne littéralement la 4Gpour rien », s'étouffe un concurrent. « La 4G ne va rien coûter à Free, prétend-il, puisqu'elle est directement sur son infrastructure, alors que la 3G passe par le réseau d'Orange et lui coûte les frais d'itinérance », poursuit ce concurrent, qui émet par ailleurs des doutes sur l'étendue de la couverture réelle de Free.
« C'est un vaste coup de bluff, veut croire un autre, ils ne disposent que de 700 antennes pour toute la France ! Or c'est ce qu'il faut pour couvrir Paris. » Pour un analyste interrogé mardi, « on n'attendait vraiment pas Free sur la 4G si tôt ». « C'est le pourcentage et la qualité de la couverture qui comptent pour le consommateur. Il y a sûrement chez Free la volonté de créer un écran de fumée avant les fêtes de fin d'année afin d'éviter que les concurrents ne puissent profiter de Noël pour prendre des parts de marché », conclut cet expert.
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Sarah Belouezzane
Journaliste au Monde
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Julien Dupont-Calbo
Journaliste au Monde