Un examen médical approfondi est nécessaire après trois fausses couches successives. Certaines fausses couches à répétition sont dues à ...
Un examen médical approfondi est nécessaire après trois fausses couches successives.
Certaines fausses couches à répétition sont
dues à une incompétence du col utérin, le plus souvent constitutive. «Le
diagnostic repose sur le fait que ces femmes font au moins deux fausses
couches tardives, vers 4 ou 5 mois, pratiquement sans avoir de
contractions. La progestérone diminuerait un peu ce risque. Mais la
prévention des récidives passe avant tout par le cerclage du col, très
efficace, mais qui supprime les contractions de la grossesse et ajoute
un petit risque infectieux», précise le Pr François Goffinet.
Des causes identifiables dans 50% des cas
Après trois fausses couches avérées, la femme se voit proposer un bilan complet: examens d'imagerie pour repérer d'éventuelles anomalies anatomiques, analyse sanguine, dosages des hormones thyroïdiennes, sexuelles, de la glycémie, recherche d'auto-anticorps, dosage des protéines de la coagulation, examen chromosomique des deux parents à la recherche d'anomalies génétiques, prélèvements vaginaux et parfois examen du sperme.
Les causes anatomiques sont fréquentes: synéchies dues à des curetages antérieurs agressifs, polypes, fibromes utérins, ou encore utérus divisé par une cloison fibreuse… Toutes ces causes sont traitables par chirurgie.
«Parmi les causes génétiques, on identifie dans 10 % des cas une translocation équilibrée (un fragment échangé entre deux chromosomes, donc sans perte de gènes), sans effet apparent chez le parent porteur, mais qui pourra être à l'origine de fausses couches répétées… ou de grossesses normales, explique le Pr Goffinet. En cas de maladies auto-immunes, comme un lupus ou un syndrome des anti phospholipides, le traitement diminue le risque de fausse couche, sans qu'il revienne cependant à la normale, ce qui est le cas avec un diabète ou une dysthyroïdie bien traités.» Une infection, un syndrome des ovaires polykystiques, une hyperandrogénie, des anomalies de la coagulation peuvent aussi être en cause…
«Mais, dans la moitié des cas, aucune cause ne peut être identifiée. Notre conseil aux parents est donc de toujours persévérer dans leurs tentatives…»
Dans les fausses couches récurrentes, un soutien psychologique continu devra souvent se poursuivre même après la naissance d'un bébé, tant ces femmes ont perdu confiance dans leur corps, mais aussi plus largement dans leurs compétences maternelles.
Par Lochouarn, Martine