"43 bulletins de vote déclarés nuls jettent le trouble sur l'élection municipale partielle de Sada. Que s'est-il passé et que...
Tout s'était parfaitement déroulé pour les élections cantonales partielles de Sada qui s'étaient tenues en même temps. L'espoir était de mise concernant les municipales mais un coup de théâtre avait fait sombrer la victoire du candidats UNFCS Binali Ahamada dans le creuset des sérieux doutes.
En effet, tard dans la nuit du dimanche 21 octobre, la préfecture avait envoyé les résultats provisoires après le premier dépouillement et indiquait 1801 abstentions pour 3167 votants dont 92 bulletins nuls, portant le total final à 3075 votes exprimés.
Mais parmi ces 92 bulletins nuls, 43 provenaient du bureau de vote n°34 de Mangajou. Ces derniers avaient été repérés avec une marque réalisée au stylo permettant de les identifier et les rendant de facto non comptabilisables. Malheureusement, les 43 bulletins incriminés étaient tous UMP pour Toilibou Abdallah. La présidente UMP du bureau de Mangajou avait alors crié au scandale jurant qu'une plainte serait déposée pour falsification. Selon elle, quelqu'un avait bidouillé les bulletins à peine sortis des urnes et en nombre suffisant pour faire gagner le camp de Binali et non celui de Toilibou.
L'accusation était grave et la question était de savoir si en effet, ces 43 voix auraient pu permettre la victoire du poulain UMP. Car l''écart de voix entre Binali Hamada et Toilibou Abdallah n'était que de 1,34% pour 3167 votants, ce qui faisait très étrangement 42,43 votants ou écarts de voix entre les deux hommes.
Mieux encore et pour faire plus précis sans compter sur les chiffres après la virgule, Binali Ahamada avait totalisé 1558 voix contre 1517 pour Toilibou Abdallah, ce qui fait un écart net de 41 votes. En clair, si 43 bulletins n'avaient pas été marqués et reconnus nuls, le candidat UMP Toilibou Abdallah aurait été déclaré maire de la commune avec 2 voix de différence. Et là, la ficelle ou plutôt la coïncidence semblait un peu trop grosse pour effectivement relever du hasard. Que s'était-il alors passé ?
Il y avait plusieurs hypothèses. La première, celle des personnes âgées ne sachant ni lire ni écrire ayant fait des marques sur les bulletins pour ne pas se tromper le moment venu. Elle ne tenait cependant pas la route car il n'y aurait eu que des illettrés âgés dans un camp, celui de l'UMP. Il était donc plus facile de partir vers l'hypothèse d'un vote acheté. Une grande famille, de 43 membres par exemple à qui il aurait été demandé de voter UMP, aurait été obligée d'apposer une petite marque pour contrôler qu'un bon usage de l'argent avait été fait. Pourquoi pas, cela n'était pas un cas isolé sur le 101ème département, bien au contraire.
Autre hypothèse encore, et il s'agissait de l'accusation de l'UMP, le camp de Binali voyant la défaite se profiler aurait apposé les marques ou aurait remplacé 43 bulletins vierges par 43 feuillets viciés. Là encore, pourquoi pas ? Mais il y avait du monde autour des urnes, beaucoup de monde et après 3 annulations successives des scrutins, les observateurs et contrôleurs étaient sur leur garde. Et il n'apparaît guère possible qu'une substitution ait pu se produire ou qu'un marquage ait pu être réalisé sans que personne ne s'en soit aperçu. Il aurait fallu du temps.
Et c'est un témoignage qui semblait le plus tenir debout. "Nous avons chez nous les bulletins à l'avance et je décide de faire perdre l'UMP par exemple. Je marque 43 bulletins UMP et j'arrive avec les bulletins marqués au bureau de vote. En prenant les bulletins posés sur la table, je dépose en même temps les 43 bulletins UMP marqués. Les 43 personnes qui passeront après moi et qui voudrons voter UMP se retrouveront avec un bulletin qui sera frappé de nullité. C'est aussi simple que cela !!! Or cette théorie incriminait directement de camp Binali et l'accusait de fraude électorale.
Un recours avait donc été déposé par l'UMP devant le tribunal administratif de Mamoudzou mais il avait été rejeté, tout comme celui interjeté devant la cour administrative de Bordeaux en appel. Mais une plainte avait été déposée au pénal et une information judiciaire avait été ouverte.
Depuis, la section de recherches menait les investigations, des perquisitions avaient eu lieu à la mairie de Sada. Et ces derniers jours, les auditions se sont multipliées avec le placement en garde-à-vue mercredi dernier de Hamidi Bacar, l'adjoint chargé des élections dans la commune. Il aurait reconnu les faits au cours de son audition. Mais l'affaire porterait aussi sur les radiations massives des électeurs UMP. Un nouveau virage vient d'être pris et il est opéré à quelques mois des nouvelles élections municipales.
Dans les couloirs de la mairie, il se dit que le maire Binali Hamada pourrait lui aussi être inquiété. France Mayotte matin a cherché à le joindre hier, sans succès. L'affaire est donc à suivre de très près.
Source : France Mayotte matin
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