Damnée et maudite, la «Justice» comorienne n’est pas réformable Les autorités mohéliennes peuvent se montrer très inventives. Cette inve...
Damnée et maudite, la «Justice» comorienne n’est pas réformable
Les autorités mohéliennes peuvent se montrer très inventives. Cette inventivité n'est pas celle d'autorités cherchant et trouvant les moyens de faire sortir leurs peuples de la misère, mais celle de dirigeants incompétents et corrompus refusant toute critique et accusant ceux qui les critiquent des desseins les plus noirs. Et, les responsables d'origine mohélienne les plus hermétiques à la critique sont justement les plus incompétents et les plus corrompus, avec à leur tête, le Président de la République et le Procureur général qu'il a lui-même nommé pour enterrer la fange et les dossiers noirs de Beït-Salam, le dénommé Soilihi Mahmoud, que la terre entière appelle Sako. Le refus de la critique est d'autant plus pathologique chez le chef de l'État qu'un Mohélien reçu en audience chez lui à Beït-Salam pour de dossiers sérieux n'a toujours pas compris les raisons qui ont objectivement poussé le Président de la République à lui faire perdre son temps en radotant sur l'animateur mohélien d'un site qui «l'injurie» pour des raisons «d'ordre familial». Pendant plus d'une heure...
Une heure de radotage inutile.
On l'aura compris, le Président refuse le mot «critique» et ne veut pas admettre qu'il est assis sur un fauteuil qui n'est pas fait pour lui, qu'il n'a pas l'étoffe d'un chef d'État, qu'il est incompétent et corrompu, et qu'aucune «considération familiale» ne doit être invoquée car tous les sites et blogs comoriens le critiquent et que les auteurs des articles ne le connaissaient même pas avant qu'il ne devienne Vice-président en 2006. Est-ce que tous ces gens-là ont des «histoires de famille» avec lui? Mensonges… Mensonges pathétiques…
Comme un malheur arrive rarement seul, le Président de la République ne se contente pas d'être corrompu et incompétent; il a également la faiblesse de procéder à de nominations de fonctionnaires également corrompus et incompétents. De tous ses protégés, celui qui défraie le plus la chronique est incontestablement le Procureur général Soilihi Mahmoud, que tout le monde sait incompétent et corrompu, mais qui a la détestable habitude de se gonfler la poitrine et de montrer les muscles, là où il faut qu'il montre ses méninges et son honnêteté. Aujourd'hui, il est impossible de parler des dysfonctionnements de la «Justice» comorienne sans le citer. Mardi 12 novembre 2013, son nom figurait sur les pancartes et banderoles des Comoriens marchant contre la corruption et l'impunité, qui ont clairement proclamé que la «Justice» comorienne se porterait mieux sans «Sako». Ces gens-là ne le détestent pas; ils détestent ses méthodes, qui se situent aux antipodes de celles d'une Justice digne de ce nom.
Mohamed Ousseine, ancien Procureur de la République, ne profère aucun mensonge en disant que le Procureur général Soilihi Mahmoud est un corrompu notoire. Il dit détenir des preuves contre l'homme de Mohéli. Ce qui est grave, c'est que Soilihi Mahmoud a surestimé son talent, lui qui n'a jamais fait du Droit privé et qui a accepté de devenir magistrat. C'est comme si on demandait à un mécanicien de devenir accoucheuse. Mais, Mohamed Ousseine a la redoutable habitude de présenter le «problème Soilihi Mahmoud» de manière systémique, c'est-à-dire en le reliant à un tout, un tout qui part de Beït-Salam et s'arrête au Tribunal. Il estime que «les réflexions sur la Justice comorienne ne vont rien donner. Elles sont conduites par le magistrat le plus corrompu de l'archipel, à savoir: le procureur général. C'est insensé». Mohéliens, victimisation et «victimisme» mis à part, croyez-vous sérieusement que le Procureur général Soilihi Mahmoud est dénoncé parce qu'il est Mohélien, ou parce qu'il a des «problèmes de famille» avec ses collègues magistrats?
En tout cas, cette erreur n'est pas à commettre parce que Soilihi Mahmoud n'est pas à sa place dans le système judiciaire comorien. Diplômé en Relations internationales, il était destiné à une carrière au sein de l'appareil diplomatique et non dans le système judiciaire comorien, dont il contribue à donner l'image la plus négative. Quelle erreur de casting! Quelle erreur! Et cette manie qu'on appelle la corruptibilité et corruption!
Quand Mohamed Ousseine brandit en public les dossiers noirs de la «Justice» de notre pays et qui concernent au premier chef le Procureur général Soilihi Mahmoud, on se dit qu'il y a quelque chose de pourri dans cette «Justice». S'il mentait, il y a longtemps que Soilihi Mahmoud aurait porté plainte contre lui pour diffamation. C'est effarant. Mohamed Ousseine dit être prêt à être entendu par la «Justice», mais il ne sera pas entendu car il en balancerait, et cela n'est pas souhaité à Beït-Salam. Il dit avoir interpellé le chef de l'État, mais le premier magistrat du pays n'est pas intéressé par la magistrature. En tout cas, Mohamed Ousseine a eu raison de fustiger la fameuse réflexion sur la «Justice» comorienne car, un mois après la réunion du chef de l'État avec les magistrats, aucune réflexion, même sur les pets des lapins, ne viendra. Le pyromane ne fera aucune réflexion sur sa pyromanie.
En tout état de cause, on constate de plus en plus que dans l'état actuel des choses, il est absolument certain que la «Justice» comorienne n'est pas réformable. Cette «Justice» est à l'image d'un système étatique et institutionnel complètement corrompu et vermoulu, un système dont les acteurs ne sont pas nécessairement les meilleurs enfants que les Comores aient eus. Cette «Justice» est frappée de malédiction et de damnation.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 20 novembre 2013.