Les ambassadeurs dans les pays respectifs ont été expulsés et le Caire accuse Ankara de soutenir les «terroristes» tandis que le gouvernemen...
Les ambassadeurs dans les pays respectifs ont été expulsés et le Caire accuse Ankara de soutenir les «terroristes» tandis que le gouvernement turc dénonce la répression des islamistes par les militaires.
Le soutien de la Turquie aux islamistes égyptiens et son refus de reconnaître la légitimité du gouvernement mis en place par les militaires a débouché sur une vraie crise diplomatique entre les deux pays. L'Égypte a sommé samedi 23 novembre l'ambassadeur turc au Caire de quitter le pays. La Turquie a immédiatement répliqué et déclaré l’ambassadeur d’Égypte «persona non grata».
Les Frères Musulmans égyptiens entretiennent des liens étroits avec l’AKP, le parti islamiste au pouvoir en Turquie. Et Ankara s'est montrée très critique après le renversement le 3 juillet par l’armée égyptienne du président Mohamed Morsi qu'elle juge victime d'un «coup d'État inacceptable».
Le gouvernement égyptien n’a notamment pas apprécié les derniers propos du Premier ministre turc, Recep Tayip Erdogan, condamnant la répression des islamistes qualifiés de terroristes par les nouvelles autorités égyptiennes. Le Premier ministre turc a ajouté, peu après l'expulsion de son ambassadeur, «refuser de respecter les dirigeants mis en place par les militaires égyptiens. Je ne respecterai jamais ceux qui sont arrivés au pouvoir par un coup d'Etat».
Ces déclarations «constituent une ingérence inacceptable dans les affaires internes de l'Égypte et sont une provocation», a déclaré un porte-parole du ministère égyptien des affaires étrangères. Il a ajouté que la Turquie «cherche à influencer l'opinion publique contre les intérêts égyptiens, et a soutenu des réunions d'organisations, qui cherchent à semer le trouble dans le pays».
«L'ambassadeur d'Égypte… est déclaré «persona non grata», conformément au principe de réciprocité, qui est le fondement des relations internationales» a répondu le ministère des Affaires étrangères turc. L'ambassadeur égyptien, déjà rappelé le 15 août au Caire, ne retournera donc pas à Ankara, abaissant le niveau de la représentation diplomatique égyptienne en Turquie à un chargé d'affaires. Le président turc, Abdullah Gül, a fait part de son sentiment sur la situation lors d'une allocution télévisée et tenté de faire baisser la tension. «J'espère que nos relations reviendront à la normale», a-t-il déclaré.
Fadi Hakura expert du think-tank Chatham House a expliqué à CNN que les évènements de samedi «sont une illustration de l'isolation grandissante de la Turquie au Moyen-Orient. Il y a une perception de plus en plus forte que le gouvernement turc est l'allié des Frères Musulmans et que sa politique étrangère est définie par des priorités sectaires. La Turquie a des relations tendues avec Israël, avec ses voisins -Iran, Syrie et Irak - et avec la majorité des Etats arabes de Golfe ainsi qu'avec le Maroc, l'Algérie, l'Egypte et la Jordanie». La Turquie a aussi des problèmes avec les Etats-Unis et il n'y a plus eu de contact entre Barack Obama et Erdogan depuis des mois.
L'Egypte aussi est en froid avec Washington depuis le coup de force des militaires et la répression des islamistes qui a fait plus d’un millier de morts, en majorité des manifestants favorables au Président Morsi, et conduit à plusieurs milliers d’arrestations.
Washington a décidé de geler partiellement une aide annuelle à l’Egypte, essentiellement militaire, de 1,5 milliard de dollars. L’aide a été compensée par des dons de l’Arabie Saoudite et l’Egypte a renoué très récemment des liens avec la Russie. Les ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense se sont rendus au Caire les 13 et 14 novembre et un accord militaire pourrait être conclu entre les deux pays, Moscou fournissant des missiles sophistiqués et obtenant en échange une base navale à Alexandrie.
Lire cet article sur Slate.fr
Le soutien de la Turquie aux islamistes égyptiens et son refus de reconnaître la légitimité du gouvernement mis en place par les militaires a débouché sur une vraie crise diplomatique entre les deux pays. L'Égypte a sommé samedi 23 novembre l'ambassadeur turc au Caire de quitter le pays. La Turquie a immédiatement répliqué et déclaré l’ambassadeur d’Égypte «persona non grata».
Les Frères Musulmans égyptiens entretiennent des liens étroits avec l’AKP, le parti islamiste au pouvoir en Turquie. Et Ankara s'est montrée très critique après le renversement le 3 juillet par l’armée égyptienne du président Mohamed Morsi qu'elle juge victime d'un «coup d'État inacceptable».
«ingérence inacceptable»
Le gouvernement égyptien n’a notamment pas apprécié les derniers propos du Premier ministre turc, Recep Tayip Erdogan, condamnant la répression des islamistes qualifiés de terroristes par les nouvelles autorités égyptiennes. Le Premier ministre turc a ajouté, peu après l'expulsion de son ambassadeur, «refuser de respecter les dirigeants mis en place par les militaires égyptiens. Je ne respecterai jamais ceux qui sont arrivés au pouvoir par un coup d'Etat».
Ces déclarations «constituent une ingérence inacceptable dans les affaires internes de l'Égypte et sont une provocation», a déclaré un porte-parole du ministère égyptien des affaires étrangères. Il a ajouté que la Turquie «cherche à influencer l'opinion publique contre les intérêts égyptiens, et a soutenu des réunions d'organisations, qui cherchent à semer le trouble dans le pays».
«L'ambassadeur d'Égypte… est déclaré «persona non grata», conformément au principe de réciprocité, qui est le fondement des relations internationales» a répondu le ministère des Affaires étrangères turc. L'ambassadeur égyptien, déjà rappelé le 15 août au Caire, ne retournera donc pas à Ankara, abaissant le niveau de la représentation diplomatique égyptienne en Turquie à un chargé d'affaires. Le président turc, Abdullah Gül, a fait part de son sentiment sur la situation lors d'une allocution télévisée et tenté de faire baisser la tension. «J'espère que nos relations reviendront à la normale», a-t-il déclaré.
L'isolement turc
Fadi Hakura expert du think-tank Chatham House a expliqué à CNN que les évènements de samedi «sont une illustration de l'isolation grandissante de la Turquie au Moyen-Orient. Il y a une perception de plus en plus forte que le gouvernement turc est l'allié des Frères Musulmans et que sa politique étrangère est définie par des priorités sectaires. La Turquie a des relations tendues avec Israël, avec ses voisins -Iran, Syrie et Irak - et avec la majorité des Etats arabes de Golfe ainsi qu'avec le Maroc, l'Algérie, l'Egypte et la Jordanie». La Turquie a aussi des problèmes avec les Etats-Unis et il n'y a plus eu de contact entre Barack Obama et Erdogan depuis des mois.
L'Egypte aussi est en froid avec Washington depuis le coup de force des militaires et la répression des islamistes qui a fait plus d’un millier de morts, en majorité des manifestants favorables au Président Morsi, et conduit à plusieurs milliers d’arrestations.
Washington a décidé de geler partiellement une aide annuelle à l’Egypte, essentiellement militaire, de 1,5 milliard de dollars. L’aide a été compensée par des dons de l’Arabie Saoudite et l’Egypte a renoué très récemment des liens avec la Russie. Les ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense se sont rendus au Caire les 13 et 14 novembre et un accord militaire pourrait être conclu entre les deux pays, Moscou fournissant des missiles sophistiqués et obtenant en échange une base navale à Alexandrie.
Lire cet article sur Slate.fr