Après la reconnaissance de la fraude électorale de 2010, appel à un coup d’État

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Mohamed Ali Saïd, Achiraf Ben Cheikh et Ahmed Elarif Hamid dans la fraude de 2010.        En reconnaissant, devant Mohamed Saïd Fazul,...

Mohamed Ali Saïd, Achiraf Ben Cheikh et Ahmed Elarif Hamid dans la fraude de 2010.



       En reconnaissant, devant Mohamed Saïd Fazul, principal challenger d’Ikililou Dhoinine au scrutin présidentiel de 2010, que l’élection en question était une vaste mascarade et que le chef de l’État actuel n’a pas de légitimité à la tête de l’État des Comores, car c’était Mohamed Saïd Fazul qui était réellement élu, Ahmed Sambi ne s’attendait pas à ce que le «secret» fait à son nouvel allié mohélien soit dans la rue. Mais, comment imaginer que Mohamed Saïd Fazul pouvait garder une telle information pour lui, quand le principal instigateur de la...



fraude qui lui a fait perdre le pouvoir lui présente des excuses et lui dit ce que les initiés savaient déjà? Mais, la fraude en question a de ramifications pour le moins inattendues, et celles-ci sont celles d’un complot d’État car on y retrouve, outre Ahmed Sambi, son ministre d’État chargé des Élections, le Mohélien Achiraf Ben Cheikh, Mohamed Ali Saïd, alors Président de l’Île autonome de Mohéli et Ahmed Elarif Hamidi, alors membre de la Cour constitutionnelle. En 2010, pour accentuer la fraude pour soi-même au Gouvernorat de Mohéli et contre Mohamed Saïd Fazul, son «allié», qui était candidat à l’élection présidentielle de l’Union, Mohamed Ali Saïd, avait remis à son homme de confiance de l’époque, le ministre Achiraf Ben Cheikh, 5 millions de francs comoriens destinés à Ahmed Elarif Hamidi, maître d’œuvre de la fraude au niveau de la Cour constitutionnelle. Et, le peuple fut de nouveau trahi…

   À l’époque, cousin Ahmed Elarif Hamid était prêt à tout face à Mohamed Ali Saïd, car c’est ce dernier qui avait la clé de sa reconduction à la Cour constitutionnelle, étant entendu que les deux hommes se vouent une solide détestation, une sourde haine. Pourtant, Ahmed Elarif Hamidi joua le jeu jusqu’au bout, contre son propre beau-frère Mohamed Saïd Fazul, qui répugne jusqu’à l’appeler par son nom, préférant le chaleureux et aimable terme de «Gnoha», «Le Serpent». Allons, Mohamed, est-ce une façon charitable et humaine d’appeler son beau-frère, ce cher Ahmed Elarif Hamidi? Or, rapidement, ce dernier se rendra compte qu’il avait conclu un marché des dupes, car Mohamed Ali Saïd, réélu au Gouvernorat de l’île de Mohéli, nommera Hamada Malida à la Cour constitutionnelle, et «oubliera» d’y reconduire Ahmed Elarif Hamidi, qui avait contribué à faire perdre l’élection présidentielle à son propre beau-frère par des procédés frauduleux. Quel sens de la famille!

       Mais, Mohamed Ali Saïd, qui n’est pas un spécialiste des exégèses constitutionnelles, ne le sait pas encore, mais il va vers une grosse contrariété, et celle-ci viendra non pas de son ennemi, le Vice-président Fouad Mohadji, mais de son «frère» le Président Ikililou Dhoinine, qui l’instrumentalise pour ses basses œuvres politiques à Mohéli, mais ment devant lui comme un Sénateur, puisqu’il fait tout pour ne pas dire ouvertement à son encombrant allié de Mohéli qu’il n’aura pas le droit de se porter candidat une troisième fois au Gouvernorat de Mohéli. Quand viendra le moment de le lui avouer, le chef de l’État, dira qu’il venait de découvrir que le mandat de Gouverneur est reconductible une seule fois, alors que le mauvais garçon de Bonovo est à la tête du Gouvernorat de Mohéli depuis deux mandats (2007-2010, 2016), même s’il prétendra qu’il est plus à la tête de son commerce privé que de l’île, dans la mesure où il s’entête à recevoir même les experts étrangers dans sa boutique et non dans son bureau. On verra ce qui se passera quand il saura que la Première Dame est officiellement candidate pour lui ravir sa place, pendant que Mohamed Saïd Fazul convoite le même poste.

       Au-delà de ces péripéties politiques mohélo-mohéliennes, il y a plus grave: tirant toutes les conséquences de la reconnaissance de la fraude électorale de 2010 par Ahmed Sambi, Mansoibou Mansouri, dans un cinglant article publié samedi 9 novembre 2013 sur le blog mlimadji.skyrock.com, article intitulé «Appel pressant aux militaires», estime que le Président Ikililou Dhoinine n’a aucune légitimité à la tête de l’État et que l’Armée doit le chasser du pouvoir: «IKILILOU et ses acolytes ne sont pas élus et ils font du mal à ce pays sous la houlette des tricheurs; il est temps de l’arrêter net. Le peuple comorien, à Anjouan, Mohéli, Mayotte et Grande-Comore, compte sur vous, chers militaires, pour nous débarrasser de ces barbouzes». Pour rappel, le mot argotique «barbouze», à forte connotation péjorative et burlesque, désigne un espion. En tout état de cause, c’est la première fois que le monde assiste à un appel public à un coup d’État. C’est très grave, et ce, d’autant plus que Mansoibou Mansouri considère que «le moment est venu pour que les militaires prennent leur responsabilité», «sans se soucier de l’insularité de chacun mais de penser à la nation comorienne». Il demande donc aux militaires de renverser Ikililou Dhoinine. Doucement!…

       Il y a quelque chose de très dangereux dans l’Appel de Mansoibou Mansouri, car il ne se cache même pas, non seulement pour appeler au renversement du Président de la République, mais aussi pour appeler le peuple à la désobéissance civile, dans le but d’instaurer un climat insurrectionnel aux Comores: «Que chaque magistrat, chaque militaire, chaque officier de Police judiciaire refuse les ordres de cette hiérarchie lorsque ceux-ci, ont pour objectif de soutenir les vols de passeports comoriens, les magouilles de toutes sortes, les pillages, les vols orchestrés par les chefs du personnel, au pouvoir sans être élus […]. Directement, l’État IKILILOU DHOININE doit disparaître à jamais. Que chaque fonctionnaire, chaque dépositaire d’une parcelle de l’autorité de l’État, refuse les ordres surtout quand ils émanent d’un chef d’État non élu et incapable de gouverner, et le ministre des Finances, qui a ruiné le pays, selon Ahmed Abdallah Sambi, qui est aussi semblable; des mandataires qui n’aiment pas leur pays et leur peuple: un citoyen digne de ce nom n’écoute pas un mandataire qui affame, assoiffe, assassine alors qu’il est censé s’occuper des Comoriens dans leur quotidien. Que chaque citoyen conscient de l’état de déliquescence de notre économie, de notre vie collective comprenne que nous devrons tous entrer en état de résistance à l’oppression, résistance à l’oppression de l’exécutif corrompu, résistance à l’oppression judiciaire corrompu, judiciaire qui, par inaction et complicité passive, sélective, ne joue pas son rôle d’ultime défense de la démocratie, en permettant à l’État corrompu de perdurer».

       Du folklore? Pas nécessairement. En tout cas, c’est le cri de cœur d’un Comorien qui aurait voulu voir les dirigeants des Comores faire mieux et autrement. Les choses sont dites de manière par trop directe, mais c’est ce qui arrive quand le peuple constate qu’il a été dupé et continue de l’être. On doit respecter le peuple. Déjà, il y a quelques mois, le Député Abdoulfatah Saïd Mohamed avait parlé d’une possible insurrection populaire, et on avait crié au scandale, les bien-pensants allant jusqu’à exiger la levée de son immunité parlementaire, pour qu’il soit jeté en prison. Mardi 12 novembre 2013, des Comoriens aimant sincèrement leur pays vont défiler dans les rues de Moroni contre la corruption et l’impunité, accusant le Président de la République de tenir des discours contre ces deux fléaux qui détruisent leur pays, mais tout en donnant le sein aux corrompus et corrupteurs, empêchant la «Justice» de faire son travail et de sévir contre eux.
       Le pays est traversé par une lame de fond fait de mécontentement. Et, Ahmed Sambi ne va pas faciliter les choses au Président de la République. Après avoir reconnu «secrètement» devant Mohamed Saïd Fazul la grosse fraude électorale de 2010, aujourd’hui, il parle au public et reconnaît les faits, après la révélation, par notre site, de sa confession devant Mohamed Saïd Fazul. Cela met les Comoriens en colère, et il arrive un jour où personne ne peut contrôler un peuple en colère. Le Printemps arabe a eu lieu dans des pays où les peuples étaient complètement muselés et n’avaient aucun droit. Pourtant, il a bien eu lieu, et a eu raison de dictateurs parmi les plus endurcis, violents et arrogants du monde.

 Par ARM

© www.lemohelien.com – Lundi 11 novembre 2013.
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