Notre spécialiste police/justice Jean-Michel Décugis révèle que Gérard Gautier, ex-capitaine de gendarmerie et ancien patron du Groupe d...
Notre spécialiste police/justice Jean-Michel Décugis révèle que Gérard Gautier, ex-capitaine de gendarmerie et ancien patron du Groupe d'intervention régional de Mayotte, a été interpellé hier matin en Bretagne. Il est soupçonné d'avoir orchestré un réseau de trafic de stupéfiants. De la drogue qui avait causé la mort d'une lycéenne en janvier 2011.
L'ancien patron du Groupement d'intervention régional (GIR) de Mayotte, fer de lance de la lutte contre le trafic de drogue et de clandestins sur l'île, a été interpellé chez lui hier matin à Rennes et placé en garde à vue au siège de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Cette interpellation s'est déroulée sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Mayotte dans le cadre de l'affaire Roukia, du nom de cette lycéenne de 18 ans morte sur l'île par overdose en janvier 2011.
Un des ex-collaborateurs de l'ancien capitaine de gendarmerie a également été interpellé et placé en garde à vue.
L'ex-chef du GIR, aujourd'hui à la retraite et défendu par Me Francis Szpiner, ténor du barreau parisien, pourrait être conduit, tout comme son collaborateur, au tribunal de grande instance de Mamoudzou afin d'être mis en examen pour « trafic de drogue » par le même juge. La drogue fatale à Roukia aurait été fournie par un informateur du GIR, qui l'aurait lui-même récupérée des mains d'un policier. Aujourd'hui Hakim Karki, le juge d'instruction de Mayotte, chargé d'enquêter sur ce décès, soupçonne l'ex-patron du GIR d'avoir organisé le trafic de stupéfiants dont pourrait être issue la drogue ayant provoqué la mort de la jeune fille.
Selon plusieurs témoignages, l'ancien capitaine aurait régulièrement encouragé ses hommes à importer de la drogue dure à Mayotte, via leurs "indics", à bord de barques transportant les clandestins jusqu'à Mayotte. Un système mis en place pour gonfler les chiffres de saisies de drogue et arrestations de dealers. Le GIR de Mayotte était l'un des plus efficaces de France. La marchandise acheminée par les barques était livrée sur deux plages par des clandestins, devenus" indics" du GIR contre l'obtention de cartes de séjour ou de quelques billets. Quand les barques arrivaient sur les plages, les fournisseurs étaient arrêtés, mais pas les passeurs.
En juin dernier, l'ex-capitaine avait déjà été placé en garde à vue dans les locaux de la PJ à Nanterre mais la doyenne des juges d'instruction du TGI de Nanterre avait oublié de prolonger sa garde à vue. Résultat, les deux fonctionnaires avaient été libérés sur le champ.Depuis, les deux gendarmes étaient officiellement en dépression. Ce qui leur a évité de répondre début juillet à la convocation à Mayotte du juge d'instruction.
Dans ce dossier, de nombreux dysfonctionnements judiciaires ont eu lieu. En marge de l'affaire, le vice-président chargé de l'instruction du tribunal Mamoudzou avait notamment procédé à l'exploitation des factures détaillées des lignes téléphoniques et du GSM professionnels du juge Hakim Karki, de de la juge des libertés et de la détention (JLD) dans le cadre d'une information ouverte "pour violation du secret de l'instruction et recel de violation".
Article rédigé par la rédaction web i>TELEHabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
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