En pleurs, Abou Achirafi Ali Bacar, est accueilli dans la joie en prison. « En faisant une confiance aveugle à ce garçon, je ne savais p...
En pleurs, Abou Achirafi Ali Bacar, est accueilli dans la joie en prison.
«En faisant une confiance aveugle à ce garçon, je ne savais pas que je faisais du mal à des milliers de gens, qui rejettent son nom et sa personne dans les urnes», aurait dit Félix Houphouët-Boigny (Président de la République de Côte-d’Ivoire de 1960 à 1993), à la suite de la défaite électorale de l’un de ses griots attitrés – dans un régime de parti unique –, qui lui faisait croire qu’il était fort populaire et très aimé dans sa circonscription.Or, le griot en question, encore en activité politique aujourd’hui, n’est pas aimé, mais honni. C’est le cas d’Abou Achirafi Ali Bacar, tout-puissant et arrogant Directeur de la Sûreté nationale des Comores, qui vient de tomber du tomatier. Brutalement. À Interpol et dans les chancelleries, on doit rire à gorge déployée et dauber sur la crédibilité d’un État gouverné par des trafiquants et dont les ressortissants, y compris le Président et ses ministres, circulent à travers la Planète avec des passeports signés par un vulgaire trafiquant.
Qu’on ne se trompe pas: même si
aujourd’hui, les Comores n’intéressent personne à l’étranger, toutes les
chancelleries sont au courant de l’arrestation du mauvais garçon de la
Sûreté nationale des Comores.
En tout cas, parfois, il faut très peu de choses pour faire le bonheur des gens. Et c’est ainsi que quand cet homme qui se croyait au-dessus de la planète entière a été présenté à la Prison de Moroni, les prisonniers de Droit commun qui y vivent habituellement ont composé des chansons à sa gloire, et l’ont accueilli avec ces chants, sur fond d’instruments de musique de fortune. Voilà comment s’exprime l’«amour» des Comoriens envers leurs dirigeants. On va rire le jour où on verra un ancien Président de la République au fin fond d’une cellule puante d’une prison non moins puante, et quand il verra les prisonniers de Droit commun l’accueillir avec des chansons, il comprendra que tout ce qu’on lui disait quand il était au siège central du centre du monde, à Beït-Salam, c’était du blabla, un tas de mensonges fumants, des bêtises sans queue, ni tête. Et si Abou Achirafi Ali Bacar, dont le nom est souvent cité dans le cadre de l’escamotage de l’enquête sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba, dort dans une cellule de la Prison de Moroni, demain, ce sont ses chefs qui l’y rejoindront. La roue a la redoutable habitude de tourner. Elle n’est jamais statique.
En tout cas, parfois, il faut très peu de choses pour faire le bonheur des gens. Et c’est ainsi que quand cet homme qui se croyait au-dessus de la planète entière a été présenté à la Prison de Moroni, les prisonniers de Droit commun qui y vivent habituellement ont composé des chansons à sa gloire, et l’ont accueilli avec ces chants, sur fond d’instruments de musique de fortune. Voilà comment s’exprime l’«amour» des Comoriens envers leurs dirigeants. On va rire le jour où on verra un ancien Président de la République au fin fond d’une cellule puante d’une prison non moins puante, et quand il verra les prisonniers de Droit commun l’accueillir avec des chansons, il comprendra que tout ce qu’on lui disait quand il était au siège central du centre du monde, à Beït-Salam, c’était du blabla, un tas de mensonges fumants, des bêtises sans queue, ni tête. Et si Abou Achirafi Ali Bacar, dont le nom est souvent cité dans le cadre de l’escamotage de l’enquête sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba, dort dans une cellule de la Prison de Moroni, demain, ce sont ses chefs qui l’y rejoindront. La roue a la redoutable habitude de tourner. Elle n’est jamais statique.
Dieu en soit loué.
Aujourd’hui, l’ancien Commissaire
de Police admirablement promu par l’inégalable Ahmed Sambi et maintenu à
son poste par l’inimitable Ikililou Dhoinine avant de trébucher s’est
fait prendre la main encore plongée avec gourmandise dans le pot de
confiture, mais, en fait de confiture, chaque fois qu’il ramenait sa
main à la bouche, il avalait des millions de francs comoriens. L’heureux
homme! Mais, ce «grand homme» sait qu’il ne va pas passer de
longs mois en prison et que demain, à sa sortie du sinistre endroit, il
sera accueilli en grande pompe par ses obligés et «obligeants», conformément à la «tradition d’hospitalité et d’accueil des Comoriens».
Cet homme arrogant et qui fréquentait les autres responsables de la
Police des autres pays du monde n’a pas agi seul. Il a agi dans le cadre
d’un réseau bien huilé. Or, qui dit «réseau» dit
systématiquement complicités et complices. Madame Housnate Ismaël
Mohamed, responsable du prélèvement des empreintes digitales, est
actuellement en mandat dépôt, dans le cadre de la même affaire de trafic
parallèle de passeports comoriens. Mais, où sont les autres? Où sont
les autres mauvais garçons et mauvaises filles de la République qui se
trouvent impliqués dans cette affaire nauséabonde?
Le réseau remonte jusqu’à
l’Ambassade des Comores en Arabie Saoudite – encore elle – et touche
beaucoup de complices à Anjouan et à Moroni, dans les milieux de la
Sûreté nationale. Une source proche de l’enquête soutient avec
conviction qu’il est impossible de ne pas interroger Hamada Abdallah,
ministre de l’Intérieur de 2011 à 2013, car, même s’il n’est pas
personnellement impliqué dans l’affaire, il lui sera difficile de dire
qu’il ne savait pas. Par ailleurs, comme les Mohéliens sont devenus très
célèbres par les temps qui courent, il y a un gros requin mohélien
impliqué dans cette sombre affaire de trafic officiel de passeports. Il
ne s’agit pas de n’importe qui, mais d’un gros requin spécialisé dans
les affaires louches depuis des éternités. Si l’enquête sur ce trafic
est menée de façon sérieuse, à Mohéli, on va rigoler. C’est sûr et
certain. Notre gros requin est un être méprisant et méprisable, et qui
ne connaît que le mépris comme mode d’expression. Comme mode d’action et
de vie, il a les trafics et les escroqueries. Mohéli récoltera ce qu’il
aura semé car, au lieu de promouvoir des gens sérieux, cette île
s’acharne à ne favoriser que des voyous notoires, qui croient qu’il leur
suffit d’insulter et d’escroquer les gens pour être de «grands hommes».
Une fois de plus, on va assister aux limites constatées dans le système
de cooptation mis en place par le chef de l’État pour les nominations
dans les secteurs sensibles, un chef d’État spécialisé dans le
recrutement et la promotion de gens qui ne l’aideront jamais à faire son
travail de façon à laisser une trace honorable dans l’Histoire, en
soulageant la douleur quotidienne des Comoriens.
En même temps, selon des sources
proches de l’enquête, les investigations s’orientent de plus en plus
notamment en direction d’un certain nombre de personnalités comoriennes
qui sont régulièrement arrosées par les acteurs de la filière des
passeports. Là aussi, il aurait pu y avoir des surprises, mais il n’y en
aura pas parce que parmi les personnes qui ont la bouche dans les
mamelles de la filière passeports, on retrouve des mauvais enfants bien
installés à Beït-Salam. Et, ces mauvais enfants, personne ne les
inquiétera. Aux Comores, on aime s’en prendre aux lampistes et seconds
couteaux, pendant que de requins aux mâchoires atomiques seront à
l’abri. Deux poids, deux mesures… Inefficacité, donc.
Mais, au-delà des interrogations
du moment, il serait temps que les autorités comoriennes admettent,
enfin, la dangerosité et le déshonneur véhiculés par le trafic étatique
des passeports comoriens. Ce trafic immonde et déshonorant a trop duré
et a fait beaucoup de mal et, dans un élan républicain et souverain, les
autorités comoriennes doivent l’arrêter et se faire remettre tous les
passeports aujourd’hui entre de mains non comoriennes. Mais, il est à
parier que le je-m’en-foutisme qui règne aujourd’hui au sommet de l’État
comorien ne permettra pas un tel courage, un tel sens de l’honneur.
Il va sans dire que si le trafic
des passeports n’est pas définitivement arrêté, chaque fois qu’un
fonctionnaire connaissant le circuit pensera pouvoir vendre un passeport
comorien à 12,5 millions de francs comoriens, rien ne l’arrêtera. Cela
prendra le temps que ça prendra, mais il finira par monter un réseau qui
lui permettra de se constituer un pactole de plusieurs millions de
francs comoriens par de clics de souris d’ordinateur. Tant que le trafic
officiel perdure, le trafic officieux perdurera. Il faudra donc que les
autorités comoriennes sachent exactement ce qu’elles veulent.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 22 octobre 2013.