M'Toro Chamou, Mayotte et ici, c'est chez lui ! Rencontre inespérée cette semaine, dans les coulisses du Palaxa où se prépare le ...
M'Toro Chamou, Mayotte et ici, c'est chez lui !
Rencontre inespérée cette semaine, dans les coulisses du Palaxa où se prépare le Trio T pour un jeudi brûlant de la semaine créole. M'Toro Chamou était là en ami qui lui aussi sera de la partie mais le lendemain, vendredi, au Kerveguen. L'occasion était trop belle, on a pris de ses nouvelles.
Musique Au cas où vous ne le sauriez pas déjà, ce qui était notre cas, le chanteur mahorais M'Toro Chamou est basé depuis quelques mois à la Réunion, "île sœur" comme il dit, dans laquelle il venait régulièrement se ressourcer depuis belle lurette et qu'il semble bien avoir adoptée pour de bon. "Je me suis toujours senti chez moi ici ! Normal, la Réunion est très intensément musicale et voilà bientôt 20 ans que je faisais des allers-retours incessants. Mais en ce moment, je ne suis pas ravi de Mayotte…". Poussé dans ses retranchements, le pro du M'Godro épicé et métissé confie qu'il a du mal à supporter "l'endormissement" de la culture. "C'est un vrai problème quand, dans un pays, il n'y a aucun job artistique, aucun travail culturel et où donc personne ne se charge du boulot de défendre la culture ! Ça finit par être fatiguant, surtout quand on sait que les moyens sont là pourtant.
Rencontre inespérée cette semaine, dans les coulisses du Palaxa où se prépare le Trio T pour un jeudi brûlant de la semaine créole. M'Toro Chamou était là en ami qui lui aussi sera de la partie mais le lendemain, vendredi, au Kerveguen. L'occasion était trop belle, on a pris de ses nouvelles.
Musique Au cas où vous ne le sauriez pas déjà, ce qui était notre cas, le chanteur mahorais M'Toro Chamou est basé depuis quelques mois à la Réunion, "île sœur" comme il dit, dans laquelle il venait régulièrement se ressourcer depuis belle lurette et qu'il semble bien avoir adoptée pour de bon. "Je me suis toujours senti chez moi ici ! Normal, la Réunion est très intensément musicale et voilà bientôt 20 ans que je faisais des allers-retours incessants. Mais en ce moment, je ne suis pas ravi de Mayotte…". Poussé dans ses retranchements, le pro du M'Godro épicé et métissé confie qu'il a du mal à supporter "l'endormissement" de la culture. "C'est un vrai problème quand, dans un pays, il n'y a aucun job artistique, aucun travail culturel et où donc personne ne se charge du boulot de défendre la culture ! Ça finit par être fatiguant, surtout quand on sait que les moyens sont là pourtant.
Les élus devraient comprendre qu'un Mahorais qui s'identifie aux Comoriens, c'est franchement pas grave puisqu'on vient bien tous du même archipel ! Il serait temps qu'ils comprennent que c'est une histoire d'identité et que ça, ça ne peut pas s'effacer pour des raisons politiques". Depuis 96 jusqu'à il y a quelques mois, M'Toro Chamou vivait en France métropolitaine "Et quand on est loin de chez soi, on a besoin de véhiculer ce qu'on est. Je suis venu pour me rapprocher de mes bases…" Ici, le chanteur vit à Saint-Denis, au Moufia, et il travaille avec des musiciens du Sud qu'il connaît bien et avec qui il est heureux de retravailler. "En voyant le Trio T (Tiloun, Triton, Taliké) je comprends qu'il s'agit d'un échange musical entre trois îles qui vont dialoguer ce jour-là, et que chacun va repartir chez soi avec de bons souvenirs. Je suis heureux de voir ça et de chanter avec eux la semaine prochaine. Chanter ? Ça fait partie de ma vie. J'en ai toujours eu envie et ça ne m'a jamais quitté, Dieu merci. Comme le besoin de parler de chez moi, de parler d'amour… Être à la Réunion, c'est positif pour moi. Je suis là pour donner des bonnes choses de Mayotte, toujours dans cette ambiance trad et blues que j'aime !". Et que fait M'Toro Chamou à part ça ?
"De la musique, de la musique, de la musique" répond-il, rieur, en confiant qu'il rêve aussi maintenant de se mettre à travailler sur les images. Celles du passé ou du présent qui est le futur passé. “Il y en a beaucoup qu'il faut sauver, de la disparition ou de l'oubli. Pour construire, on démolit. Mais il faut sauver la trace de l'authenticité des origines. Exemple les bruits et les images du marché de Mamoudzou qui ne sont plus les mêmes aujourd'hui qu'hier et, forcément, seront encore différents demain. Ça m'a donné envie de faire ça, d'ajouter l'image à ma musique. Regardez le clip qu'on a tourné sur le M'godro street, vous comprendrez que j'ai envie de jouer avec l'image. Quand on vient de Mayotte, il faut accepter qui l'on est", résume M'Toro Chamou.
On le sent toujours écartelé à l'idée que chez lui, là-bas, il n'y a toujours pas de salle de spectacle. "Et quand il pleut, il pleut. Pas possible de jouer pendant deux, trois ou quatre mois… En tant qu'artiste, on a des choses à montrer, à diffuser, à partager, mais où ? C'est comme si on disait au reste du monde "A Mayotte ? Les artistes, ça n'existe pas !". D'accord, on doit se débrouiller et ne pas attendre que les choses nous tombent du ciel. Mais bon sang, à quoi servent les élus ?" Si quelqu'un a la réponse, les commentaires sont les bienvenus. D'ici là, M'Toro Chamou va continuer de chanter “chez lui chez nous ? et il sera au Kerveguen le 26 octobre pour ajouter la voix mahoraise à celles du trio de ses "îles sœurs" dont on va parler très prochainement.
* Concert Trio T (Tiloun, Taliké, Triton) + M'Toro Chamou vendredi 25 octobre à 21h. Tarif de 6 à 10 euros
* Petite idée des dernières images réalisées cette année pour accompagner "Le pas de l'évolution, Mgodro street" sur Youtube
Marine Dusigne - Lu sur : http://www.femmemag.re/
Marine Dusigne - Lu sur : http://www.femmemag.re/