L'actualité mahoraise est une nouvelle fois terriblement secouée par une agression d'une rare violence confinant même à la barbar...
L'actualité mahoraise est une nouvelle fois
terriblement secouée par une agression d'une rare violence confinant
même à la barbarie. Les faits se sont déroulés dans la nuit de samedi à
dimanche ce week-end, entre minuit et une heure du matin.
Les rues du chef-lieu semblaient calmes mais il se préparait
quelque chose de dramatique. En effet, une trentaine de jeunes
originaires de Passamainty, capuches sur la tête et foulards sur le
visage a rejoint le quartier de Tsoundzou 1 par les chemins de traverse
afin de ne pas se faire repérer.
Ils sont ainsi arrivés en silence jusqu'à la rue de l'école où armés de
pierres, de barres de fer et de bâtons, ils se sont acharnés sur les
véhicules qui étaient en stationnement. Une grosse douzaine de voitures a
ainsi été saccagée, les vitres ont été explosées, les carrosseries
enfoncées. Mais à ce moment là, il ne s'agit que de dégâts matériels.
Ses méfaits perpétrés, la meute a ensuite croisé le chemin d'un jeune
homme âgé de 19 ans seulement, Raphaël, habitant de Tsoundzou 1, qui
regagnait tranquillement son domicile. Le malheureux a été immédiatement
pris à partie avant d'être roué de coups de pieds, de poings, de
pierres. Des tessons de bouteilles ont même été utilisés pour trancher
les chairs et faire le plus de mal possible. La rixe s'est ainsi
transformée en lynchage en règle ne laissant aucune chance au garçon qui
s'est écroulé sous les coups. Des coups qui ne se sont pourtant pas
arrêtés, c'est seulement lorsqu'il ne bougeait plus et ne donnait plus
signe de vie que les agresseurs ont abandonné la dépouille sur le
trottoir, le laissant à son triste sort.
Les fonctionnaires de police ont été alertés après la découverte de
Raphaël qui a été emmené très rapidement aux urgences du Centre
Hospitalier de Mamoudzou. Il est aujourd'hui dans le coma, entre la vie
et la mort et les médecins ont engagé le pronostique vital.
L'agression aura été aussi violente que gratuite, aucune explication
tangible à une telle opération de vandalisme et de barbarie ne pouvant
être fournie. Il y avait, certes, un retour des tensions entre les deux
villages depuis la rentrée scolaire avec des quartiers contraints de se
côtoyer dans les établissements surpeuplés, mais aucune menace de
règlement de compte n'avait été lancée.
En attendant, il est aujourd'hui permis de constater une incroyable
montée en puissance de la délinquance mais aussi des atteintes aux
personnes et de leur extrême violence. Car il ne s'agit désormais plus
de coups de poings ou de bagarres de rue mais bien de tentatives
d'homicide.
Comment oublier la semaine dernière ce cambrioleur surpris qui a
tenté de pendre haut et court le locataire de la maison qu'il vidait
afin de le faire taire ? Comment oublier encore l'agression à la sortie
du 5/5 lors du concert de Wawa où un jeune homme a été frappé non pas
avec une barre de fer mais une pierre derrière la tête ? Lui aussi est
dans le coma, entre la vie et la mort. Il y a encore à Cavani cette
autre victime poignardée à 13 reprises. Et maintenant, il faut ajouter
le prénom de Raphaël…
La jeunesse est-elle devenue totalement folle, capable d'actes d'une
extrême cruauté, d'actes de barbarie pouvant entraîner la mort ? Oui,
c'est le cas, la délinquance a passé un cap à Mayotte.
Bien évidemment, les jeunes de Tsoundzou 1 sont sous le choc et
appellent à la vengeance. Les adultes, quant à eux, souhaitent calmer
les esprits et ont organisé hier en fin de journée une réunion pour que
tout le monde retrouve son calme. Mais rien n'y aura fait. Si les
adultes interdisent aux enfants d'aller à l'école ou de caillasser les
bus, le message n'est pas passé. La colère est trop forte et les
dérapages sont redoutés. La jeunesse de Tsoundzou veut en découdre avec
Passamainty et celle de Tsararano avec celle de Tsoundzou en réponse à
l'agression qui s'est déroulée samedi soir et où un autre enfant est en
soins intensifs, dans le coma... Mayotte sera donc sous haute tension…
Source : France Mayotte matin / Samuel Boscher