Et si les Comores élisaient une femme à la présidence en 2016? Après l'agonie des politiciens et la mort de la politique, une Présidente...
Et si les Comores élisaient une femme à la présidence en 2016?
Après l'agonie des politiciens et la mort de la politique, une Présidente à Beït-Salam?
On a envisagé tous les scénarii pour le scrutin présidentiel de 2016, sauf celui de l'élection d'une femme à la présidence de la République. Or, alors qu'on parle de cette femme qu'on veut mettre à la tête de l'Ambassade des Comores à Paris ou à Bruxelles, une femme a déjà son équipe de campagne, sa logistique, son slogan de campagne, son projet de société, mais aussi ses ambitions présidentielles pour 2016. Quand la nouvelle sera rendue officielle, il est certain qu'elle produira l'effet d'une bombe thermonucléaire qui fera passer les bombes d'Hiroshima et Nagasaki pour des pétards mouillés pour enfant récalcitrant et boutonneux.
La candidate veut bousculer les habitudes machistes et montrer que c'est une femme qu'il faut à la présidence des Comores. Son discours est déjà rodé: «Place aux femmes, place aux femmes! Après les politiciens du cru, les lauréats de l'enseignement supérieur; après les chefs d'État non ecclésiastes, celui qui se sangle dans l'habit de religieux; après les vieux, les jeunes; face à une pléthore de civils, un militaire; après les mordus de politique, le novice en politique; après le scrutin normal, la présidence tournante; après les Grands-Comoriens et les Anjouanais, le Mohélien. Bref, on a tout essayé sauf confier la direction du pays à une femme. Je vais relever le défi, et je refuse de jouer à la candidate alibi. Ce pays a besoin d'une Présidente, pour réussir là où 9 hommes sans volonté de travailler pour le bien commun ont tous échoué, un à un, l'un après l'autre».
Faut-il prendre cette femme au sérieux? Quand on lui pose la question, elle bondit de son fauteuil comme si elle était piquée par un essaim d'abeilles, frelons et guêpes: «Aux Comores, la femme a toujours été de tous les combats. Elle a fait la preuve de la sincérité de son action et engagement politiques, sans esprit carriériste. Il est temps d'élargir le cadre de compétence politique de la femme. Je suis candidate pour 2016 car ça me fend le cur de voir ce beau pays dans un état de délabrement aussi navrant. Qu'ont fait les hommes de bien que ne pourra pas faire une femme qui aime sincèrement son pays? En tout cas, ces Messieurs me trouveront sur leur route en 2016, et je prévois une mobilisation qui va les inciter à envisager la politique avec plus de sérieux et de sincérité».
Tout ceci est dit avec une conviction inébranlable. Pourtant, même dans les grandes puissances, on n'a jamais organisé une élection sans tenir compte de la sociologie et de la sociologie électorale. La question qui se pose alors est celle de savoir si les Comores sont prêtes à élire une femme à la tête de l'État. Aïe! C'est surtout la question à ne pas poser à la prétendante au fauteuil présidentiel, dont la réponse est: «Que les choses soient claires.
Je ne vais pas mener un combat de femme contre la gent masculine, mais un combat du civisme contre l'incivisme, le combat du patriotisme contre la négation du patriotisme. Comment peut-on croire qu'un pays dont la plus petite des îles, Mohéli, avait accepté sans sexisme le règne de la Reine Djoumbé Fatima au XIXème siècle, peut refuser une femme Présidente deux siècles plus tard, au XXIème siècle? Veut-on me dire que les Mohéliens du XIXème siècle étaient plus ouverts envers les femmes que les Comoriens du XXIème siècle? Ce ne sont pas seulement les femmes qui vont se reconnaître dans ma candidature, mais tous les Comoriens vraiment épris de changement pour une meilleure gouvernance, pour une meilleure prise en compte de l'intérêt général des Comores. Je vais mener une campagne électorale tellement intense sur le territoire de la République que tout le monde comprendra que je ne serais pas candidate pour faire de la figuration et de la frime».
L'élection présidentielle de 2016 va être une belle débauche d'argent car les Comores intéressent beaucoup de gens à l'extérieur, et pas toujours pour des raisons avouables. Il va y avoir une belle débauche d'argent car certains voudront placer leurs proches pour couvrir leurs arrières, et d'autres pour disposer des moyens de se venger de ceux qui les ont trahis. Le rôle de l'argent dans cette élection sera incontournable, mais pas nécessairement déterminant. Or, la prétendante au fauteuil de Beït-Salam a son idée sur cette question sensible: «Est-ce que je ressemble à une naïve?
Vais-je aborder cette élection sensible uniquement sous l'angle de l'angélisme? Naturellement, non. Je dispose des moyens nécessaires à une intense et bonne campagne électorale. Mais, je vais utiliser ces moyens uniquement pour sensibiliser les Comoriens dans leur ensemble et non pour acheter des consciences. La mentalité évolue plus qu'on ne le croit aux Comores. À la Grande-Comore, à deux reprises, en 2007 et en 2010, le Président sortant de l'île autonome a été sorti, et en 2007, le sortant a été sorti dès le premier tour. Le processus de maturation politique est irrésistible, et les Comoriens savent où se situe leur intérêt national, faisant la différence entre la propagande et la sincérité. En plus, les candidats qui obtiennent les meilleurs résultats ne sont pas forcément ceux qui disposent d'un trésor de guerre plus important. Il s'est passé beaucoup de choses lors des élections présidentielles de 2010, quand le deuxième candidat par la richesse de sa caisse électorale a fini presque dernier des 10 candidats lors de l'élection primaire à Mohéli».
À Mohéli, en octobre 2010, Madame Zahariat Saïd Ahmed était candidate à l'élection du chef de l'État. Mais, cette professeure d'Éducation physique et sportive n'avait pas mené une campagne électorale digne de ce nom. Elle voulait briser un tabou et le jeter à la rivière de Fomboni. Elle l'a fait, mais n'avait pas cherché à aller plus loin. Elle n'avait une ambition présidentielle démesurée, n'avait pas mobilisé une grande équipe de campagne électorale, se contentant d'être candidate. La première femme grande-comorienne candidate à une élection présidentielle dit qu'elle a étudié par le menu toutes les lacunes, failles et insuffisances de la candidature de Zahariat Saïd Ahmed, et sait comment éviter les faiblesses de sa sur de l'île de Mohéli. Comment va-t-elle faire? À cette question, elle répond avec assurance: «Je sais ce que je veux de mieux et de meilleur pour mon pays, qui m'a tout donné et à qui je veux rendre le maximum, et mon équipe de campagne est un ensemble d'orfèvres en questions de société et de gestion publique. J'ai choisi les meilleurs, les hommes et femmes les plus imprégnés de la culture d'État».
La Grande-Comore est une île à la sociologie territoriale et régionale très compliquée, où l'attachement à une terre d'élection est la première condition d'existence politique. Région contre région, ville contre ville, habitants de la même ville ou village contre leurs voisins de toujours, familles contre familles, clans contre clans. La candidate a son idée sur la question: «Chaque fois qu'il y a une élection, chaque candidat se vante d'être mieux implanté en termes de famille, village et ville. Pour ma part, je ne dévoile pas ma stratégie gagnante car nous sommes tous des Comoriens et pouvons compter sur nos proches, mais, au-delà des atouts que la sociologie m'attribue, je refuse catégoriquement d'aborder cette élection sous un angle réducteur.
Moi, je vois les Comores là où d'autres candidats compteront le nombre des membres de leurs familles respectives. Sortons de la logique des fiefs et clans et envisageons ce scrutin dans sa dimension nationale. Les techniques modernes de la mercatique politique feront le reste, car il faudra savoir parler à l'âme, au cur et à l'être du Comorien, dans un discours réaliste et sincère, loin des promesses de jardins fleuris et de distribution de places de choix au Paradis».
Messieurs les hommes, vous voilà avertis. Devenez meilleurs sinon disparaissez de la scène politique comorienne car si aujourd'hui , le principe d'une candidature féminine est acquis,d'autres candidatures féminines pourrraient etre annoncées. Affaire à suivre ...
Par ARM
www.lemohelien.com - lundi 2 septembre 2013
Après l'agonie des politiciens et la mort de la politique, une Présidente à Beït-Salam?
On a envisagé tous les scénarii pour le scrutin présidentiel de 2016, sauf celui de l'élection d'une femme à la présidence de la République. Or, alors qu'on parle de cette femme qu'on veut mettre à la tête de l'Ambassade des Comores à Paris ou à Bruxelles, une femme a déjà son équipe de campagne, sa logistique, son slogan de campagne, son projet de société, mais aussi ses ambitions présidentielles pour 2016. Quand la nouvelle sera rendue officielle, il est certain qu'elle produira l'effet d'une bombe thermonucléaire qui fera passer les bombes d'Hiroshima et Nagasaki pour des pétards mouillés pour enfant récalcitrant et boutonneux.
La candidate veut bousculer les habitudes machistes et montrer que c'est une femme qu'il faut à la présidence des Comores. Son discours est déjà rodé: «Place aux femmes, place aux femmes! Après les politiciens du cru, les lauréats de l'enseignement supérieur; après les chefs d'État non ecclésiastes, celui qui se sangle dans l'habit de religieux; après les vieux, les jeunes; face à une pléthore de civils, un militaire; après les mordus de politique, le novice en politique; après le scrutin normal, la présidence tournante; après les Grands-Comoriens et les Anjouanais, le Mohélien. Bref, on a tout essayé sauf confier la direction du pays à une femme. Je vais relever le défi, et je refuse de jouer à la candidate alibi. Ce pays a besoin d'une Présidente, pour réussir là où 9 hommes sans volonté de travailler pour le bien commun ont tous échoué, un à un, l'un après l'autre».
Faut-il prendre cette femme au sérieux? Quand on lui pose la question, elle bondit de son fauteuil comme si elle était piquée par un essaim d'abeilles, frelons et guêpes: «Aux Comores, la femme a toujours été de tous les combats. Elle a fait la preuve de la sincérité de son action et engagement politiques, sans esprit carriériste. Il est temps d'élargir le cadre de compétence politique de la femme. Je suis candidate pour 2016 car ça me fend le cur de voir ce beau pays dans un état de délabrement aussi navrant. Qu'ont fait les hommes de bien que ne pourra pas faire une femme qui aime sincèrement son pays? En tout cas, ces Messieurs me trouveront sur leur route en 2016, et je prévois une mobilisation qui va les inciter à envisager la politique avec plus de sérieux et de sincérité».
Tout ceci est dit avec une conviction inébranlable. Pourtant, même dans les grandes puissances, on n'a jamais organisé une élection sans tenir compte de la sociologie et de la sociologie électorale. La question qui se pose alors est celle de savoir si les Comores sont prêtes à élire une femme à la tête de l'État. Aïe! C'est surtout la question à ne pas poser à la prétendante au fauteuil présidentiel, dont la réponse est: «Que les choses soient claires.
Je ne vais pas mener un combat de femme contre la gent masculine, mais un combat du civisme contre l'incivisme, le combat du patriotisme contre la négation du patriotisme. Comment peut-on croire qu'un pays dont la plus petite des îles, Mohéli, avait accepté sans sexisme le règne de la Reine Djoumbé Fatima au XIXème siècle, peut refuser une femme Présidente deux siècles plus tard, au XXIème siècle? Veut-on me dire que les Mohéliens du XIXème siècle étaient plus ouverts envers les femmes que les Comoriens du XXIème siècle? Ce ne sont pas seulement les femmes qui vont se reconnaître dans ma candidature, mais tous les Comoriens vraiment épris de changement pour une meilleure gouvernance, pour une meilleure prise en compte de l'intérêt général des Comores. Je vais mener une campagne électorale tellement intense sur le territoire de la République que tout le monde comprendra que je ne serais pas candidate pour faire de la figuration et de la frime».
L'élection présidentielle de 2016 va être une belle débauche d'argent car les Comores intéressent beaucoup de gens à l'extérieur, et pas toujours pour des raisons avouables. Il va y avoir une belle débauche d'argent car certains voudront placer leurs proches pour couvrir leurs arrières, et d'autres pour disposer des moyens de se venger de ceux qui les ont trahis. Le rôle de l'argent dans cette élection sera incontournable, mais pas nécessairement déterminant. Or, la prétendante au fauteuil de Beït-Salam a son idée sur cette question sensible: «Est-ce que je ressemble à une naïve?
Vais-je aborder cette élection sensible uniquement sous l'angle de l'angélisme? Naturellement, non. Je dispose des moyens nécessaires à une intense et bonne campagne électorale. Mais, je vais utiliser ces moyens uniquement pour sensibiliser les Comoriens dans leur ensemble et non pour acheter des consciences. La mentalité évolue plus qu'on ne le croit aux Comores. À la Grande-Comore, à deux reprises, en 2007 et en 2010, le Président sortant de l'île autonome a été sorti, et en 2007, le sortant a été sorti dès le premier tour. Le processus de maturation politique est irrésistible, et les Comoriens savent où se situe leur intérêt national, faisant la différence entre la propagande et la sincérité. En plus, les candidats qui obtiennent les meilleurs résultats ne sont pas forcément ceux qui disposent d'un trésor de guerre plus important. Il s'est passé beaucoup de choses lors des élections présidentielles de 2010, quand le deuxième candidat par la richesse de sa caisse électorale a fini presque dernier des 10 candidats lors de l'élection primaire à Mohéli».
À Mohéli, en octobre 2010, Madame Zahariat Saïd Ahmed était candidate à l'élection du chef de l'État. Mais, cette professeure d'Éducation physique et sportive n'avait pas mené une campagne électorale digne de ce nom. Elle voulait briser un tabou et le jeter à la rivière de Fomboni. Elle l'a fait, mais n'avait pas cherché à aller plus loin. Elle n'avait une ambition présidentielle démesurée, n'avait pas mobilisé une grande équipe de campagne électorale, se contentant d'être candidate. La première femme grande-comorienne candidate à une élection présidentielle dit qu'elle a étudié par le menu toutes les lacunes, failles et insuffisances de la candidature de Zahariat Saïd Ahmed, et sait comment éviter les faiblesses de sa sur de l'île de Mohéli. Comment va-t-elle faire? À cette question, elle répond avec assurance: «Je sais ce que je veux de mieux et de meilleur pour mon pays, qui m'a tout donné et à qui je veux rendre le maximum, et mon équipe de campagne est un ensemble d'orfèvres en questions de société et de gestion publique. J'ai choisi les meilleurs, les hommes et femmes les plus imprégnés de la culture d'État».
La Grande-Comore est une île à la sociologie territoriale et régionale très compliquée, où l'attachement à une terre d'élection est la première condition d'existence politique. Région contre région, ville contre ville, habitants de la même ville ou village contre leurs voisins de toujours, familles contre familles, clans contre clans. La candidate a son idée sur la question: «Chaque fois qu'il y a une élection, chaque candidat se vante d'être mieux implanté en termes de famille, village et ville. Pour ma part, je ne dévoile pas ma stratégie gagnante car nous sommes tous des Comoriens et pouvons compter sur nos proches, mais, au-delà des atouts que la sociologie m'attribue, je refuse catégoriquement d'aborder cette élection sous un angle réducteur.
Moi, je vois les Comores là où d'autres candidats compteront le nombre des membres de leurs familles respectives. Sortons de la logique des fiefs et clans et envisageons ce scrutin dans sa dimension nationale. Les techniques modernes de la mercatique politique feront le reste, car il faudra savoir parler à l'âme, au cur et à l'être du Comorien, dans un discours réaliste et sincère, loin des promesses de jardins fleuris et de distribution de places de choix au Paradis».
Messieurs les hommes, vous voilà avertis. Devenez meilleurs sinon disparaissez de la scène politique comorienne car si aujourd'hui , le principe d'une candidature féminine est acquis,d'autres candidatures féminines pourrraient etre annoncées. Affaire à suivre ...
Par ARM
www.lemohelien.com - lundi 2 septembre 2013