Sitti Thourayat Daoud a pris goût au théâtre très jeune. A l’âge de 8 ans, c’est à l’école coranique qu’elle découvre cet art, intégrant r...
Sitti Thourayat Daoud a pris
goût au théâtre très jeune. A l’âge de 8 ans, c’est à l’école coranique
qu’elle découvre cet art, intégrant rapidement la troupe officielle de
l’établissement. Elle participe également à des émissions éducatives à
la radio comorienne ORTC. Curiosité devenue passion, elle jouera de
nombreuses représentations à l’occasion des fêtes de fin d’année
scolaire de la primaire au collège.
Tout s’enchaîne très vite. Lycéenne, elle apparaît sur le petit écran avec la chaîne de télévision locale de Moroni Badjanani (TV-SHA) comme animatrice junior, commentatrice (voix off), et présentatrice occasionnelle du journal télévisé.
En 2006, durant sa deuxième année en Sciences Economiques à l’Université des Comores, elle est auditionnée pour participer à une formation sur « art de spectacle, interprétation et improvisation », proposée par l’Alliance franco-comorienne. Retenue, elle rencontre ses formateurs, les comédiens de la troupe "Théâtre Djumbé" Soumette Ahmed et Mounir Hamada, deux passionnés de théâtre qui écrivent alors et mettent en scène de petites pièces. Sous le charme, après la formation, elle intègre leur troupe et interprète Antigone tout le long de l’année 2007 dans les différentes localités de Ngazidja. Depuis et à ce jour, elle continue de passer les auditions pour intégrer les nombreuses formations proposées par l’Alliance franco-comorienne de Moroni.
Un long métrage reprenant la pièce « Mon patron et moi » lui donnera la possibilité d’exprimer son talent dans un exercice nouveau. La caméra ne lui fera pas oublier son premier amour, l’art théâtral, qu’elle continuera de perfectionner en parallèle. Elle participe à un atelier de théâtre, proposé par le CIFF, dans le cadre du 1er Festival international du film des Comores en décembre 2012 (organisé par l’Association CIFF « Comoros International Film Festival »).
Cette même année, elle soumet sa candidature au SCAC pour participer au programme CultureLab, programme donnant la possibilité de découvrir le Festival d’Avignon. Sélectionnée parmi une quinzaine de candidats, par une commission mixte composée de représentants de la direction de la culture et du monde du théâtre, elle s’envole pour 15 jours en France, grâce à une bourse du gouvernement français.
« Incroyable », c’est le premier mot qui lui vient à l’esprit quand je lui demande d’évoquer son séjour. Une belle et forte expérience, riche en rencontres et en découvertes. C’est d’abord un stage formateur, avec pas moins de trois ateliers quotidiens. Interprétation, masques peints, écriture, expression corporelle et voix, sont au programme. C’est un changement radical pour elle, car les formations proposées aux Comores sont très axées sur la pédagogie et sur l’expression corporelle et vocale en général. Pour elle, le mot d’ordre c’est liberté, aussi bien dans l’interprétation et la création que dans les performances.
Aussi des rencontres avec les différents professionnels du métier sont organisées. Comédiens, metteurs en scène et techniciens de régie sont assaillis de questions par ces étudiants avides d’apprendre et conscients de la chance qu’ils ont. Et puis vient le moment tant attendu, celui d’assister aux spectacles, et notamment une représentation dans la célèbre Cour d’honneur du Palais des Papes.
Ils sont une trentaine de jeunes, venus de tous les continents, la plupart n’ayant jamais quitté leur pays. Quelle rencontre ! C’est un échange humain et culturel permanent. Au milieu de la ville, ces jeunes arpentent les rues, une carte à la main découvrant monuments et histoire, interrogeant les passants, s’émerveillant de l’animation incroyable qui caractérise ce grand rassemblement artistique.
De retour aux Comores, Sitti Thourayat a plein d’idées. Elle doit maintenant les organiser et réfléchir à la meilleure manière de les réaliser. Ecrire une comédie sur son expérience, oui mais encore faut-il avoir du temps. Avec une licence en sciences économiques et un Master en banque et finance, elle est aujourd’hui comptable à la Caisse des retraites. Elle est également animatrice-cadreur chez Nextez Solution, une agence de communication visuelle. Combiner théâtre et travail ne la dérange pas, car c’est sur ses congés, disponibilités et permissions qu’elle se consacre à sa passion. Elle est consciente qu’il est très difficile de vivre du théâtre aux Comores mais elle pense qu’il y aura un changement.
Selon elle, le théâtre tend à se populariser grâce notamment à l’Alliance franco-comorienne, véritable plaque tournante de la formation et de l’information. De nombreux jeunes sont attirés par cet art mais il y a encore « un manque criant de metteur en scène et de réalisateur ici ». Qu’il s’agisse de spectacles gratuits ou payants, de plus en plus de personnes se déplacent pour y assister. Au sein du ministère comorien de la culture, on commence tout juste à réfléchir à la façon de les promouvoir. La communication autour des évènements (castings, formations et stages) est encore le fruit du « bouche-à-oreille ». Pour elle, il est dommage qu’il y ait aussi peu de relais dans le pays.
Pour plus d’informations sur les programmes cliquez ici :
Avec l'Ambassade de France
Tout s’enchaîne très vite. Lycéenne, elle apparaît sur le petit écran avec la chaîne de télévision locale de Moroni Badjanani (TV-SHA) comme animatrice junior, commentatrice (voix off), et présentatrice occasionnelle du journal télévisé.
En 2006, durant sa deuxième année en Sciences Economiques à l’Université des Comores, elle est auditionnée pour participer à une formation sur « art de spectacle, interprétation et improvisation », proposée par l’Alliance franco-comorienne. Retenue, elle rencontre ses formateurs, les comédiens de la troupe "Théâtre Djumbé" Soumette Ahmed et Mounir Hamada, deux passionnés de théâtre qui écrivent alors et mettent en scène de petites pièces. Sous le charme, après la formation, elle intègre leur troupe et interprète Antigone tout le long de l’année 2007 dans les différentes localités de Ngazidja. Depuis et à ce jour, elle continue de passer les auditions pour intégrer les nombreuses formations proposées par l’Alliance franco-comorienne de Moroni.
Un long métrage reprenant la pièce « Mon patron et moi » lui donnera la possibilité d’exprimer son talent dans un exercice nouveau. La caméra ne lui fera pas oublier son premier amour, l’art théâtral, qu’elle continuera de perfectionner en parallèle. Elle participe à un atelier de théâtre, proposé par le CIFF, dans le cadre du 1er Festival international du film des Comores en décembre 2012 (organisé par l’Association CIFF « Comoros International Film Festival »).
Cette même année, elle soumet sa candidature au SCAC pour participer au programme CultureLab, programme donnant la possibilité de découvrir le Festival d’Avignon. Sélectionnée parmi une quinzaine de candidats, par une commission mixte composée de représentants de la direction de la culture et du monde du théâtre, elle s’envole pour 15 jours en France, grâce à une bourse du gouvernement français.
« Incroyable », c’est le premier mot qui lui vient à l’esprit quand je lui demande d’évoquer son séjour. Une belle et forte expérience, riche en rencontres et en découvertes. C’est d’abord un stage formateur, avec pas moins de trois ateliers quotidiens. Interprétation, masques peints, écriture, expression corporelle et voix, sont au programme. C’est un changement radical pour elle, car les formations proposées aux Comores sont très axées sur la pédagogie et sur l’expression corporelle et vocale en général. Pour elle, le mot d’ordre c’est liberté, aussi bien dans l’interprétation et la création que dans les performances.
Aussi des rencontres avec les différents professionnels du métier sont organisées. Comédiens, metteurs en scène et techniciens de régie sont assaillis de questions par ces étudiants avides d’apprendre et conscients de la chance qu’ils ont. Et puis vient le moment tant attendu, celui d’assister aux spectacles, et notamment une représentation dans la célèbre Cour d’honneur du Palais des Papes.
Ils sont une trentaine de jeunes, venus de tous les continents, la plupart n’ayant jamais quitté leur pays. Quelle rencontre ! C’est un échange humain et culturel permanent. Au milieu de la ville, ces jeunes arpentent les rues, une carte à la main découvrant monuments et histoire, interrogeant les passants, s’émerveillant de l’animation incroyable qui caractérise ce grand rassemblement artistique.
De retour aux Comores, Sitti Thourayat a plein d’idées. Elle doit maintenant les organiser et réfléchir à la meilleure manière de les réaliser. Ecrire une comédie sur son expérience, oui mais encore faut-il avoir du temps. Avec une licence en sciences économiques et un Master en banque et finance, elle est aujourd’hui comptable à la Caisse des retraites. Elle est également animatrice-cadreur chez Nextez Solution, une agence de communication visuelle. Combiner théâtre et travail ne la dérange pas, car c’est sur ses congés, disponibilités et permissions qu’elle se consacre à sa passion. Elle est consciente qu’il est très difficile de vivre du théâtre aux Comores mais elle pense qu’il y aura un changement.
Selon elle, le théâtre tend à se populariser grâce notamment à l’Alliance franco-comorienne, véritable plaque tournante de la formation et de l’information. De nombreux jeunes sont attirés par cet art mais il y a encore « un manque criant de metteur en scène et de réalisateur ici ». Qu’il s’agisse de spectacles gratuits ou payants, de plus en plus de personnes se déplacent pour y assister. Au sein du ministère comorien de la culture, on commence tout juste à réfléchir à la façon de les promouvoir. La communication autour des évènements (castings, formations et stages) est encore le fruit du « bouche-à-oreille ». Pour elle, il est dommage qu’il y ait aussi peu de relais dans le pays.
Pour plus d’informations sur les programmes cliquez ici :
Avec l'Ambassade de France